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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] Ἐκεῖθεν δὲ Σύλλᾳ περὶ Χερρόνησον ἤδη μέλλοντι διαβαίνειν συμβαλών, τόν τε πόρον ἀσφαλῆ παρεῖχε καὶ τὴν στρατιὰν συνδιεβίβαζεν. ἐπεὶ δὲ συνθηκῶν γενομένων Μιθριδάτης μὲν ἀπέπλευσεν εἰς τὸν Εὔξεινον πόντον, Σύλλας δὲ τὴν Ἀσίαν δισμυρίοις ταλάντοις ἐζημίωσε, προσταχθὲν αὐτῷ τά τε χρήματα ταῦτα πρᾶξαι καὶ νόμισμα κόψαι, παραμύθιόν τι δοκεῖ τῆς Σύλλα χαλεπότητος γενέσθαι ταῖς πόλεσιν, οὐ μόνον καθαρὸν καὶ δίκαιον, ἀλλὰ καὶ πρᾷον εἰς οὕτω βαρὺ καὶ σκυθρωπὸν ὑπηρέτημα παρασχὼν ἑαυτόν. Μιτυληναίους δ´ ἄντικρυς ἀφεστῶτας ἐβούλετο μὲν εὐγνωμονῆσαι καὶ δίκης τυχεῖν μετρίας ἐφ´ οἷς περὶ Μάνιον ἐξήμαρτον· ὡς δ´ ἑώρα κακοδαιμονοῦντας, ἐπιπλεύσας ἐκράτησε μάχῃ καὶ κατέκλεισεν εἰς τὰ τείχη, καὶ πολιορκίαν συστησάμενος, ἐξέπλευσε μὲν ἡμέρας καὶ φανερῶς εἰς Ἐλαίαν, ὑπέστρεψε δὲ λεληθότως καὶ περὶ τὴν πόλιν ὑφεὶς ἐνέδραν ἡσύχαζεν. ἐπεὶ δ´ ἀτάκτως καὶ μετὰ θράσους ὡς ἔρημον ἀναρπασόμενοι τὸ στρατόπεδον οἱ Μιτυληναῖοι προῆλθον, ἐπεισπεσὼν αὐτοῖς ἔλαβέ τε παμπόλλους ζῶντας καὶ τῶν ἀμυνομένων πεντακοσίους ἀπέκτεινεν, ἀνδραπόδων δὲ χιλιάδας ἓξ καὶ τὴν ἄλλην ἀναρίθμητον ἠλάσατο λείαν. Τῶν δὲ περὶ τὴν Ἰταλίαν κακῶν, τότε Σύλλας καὶ Μάριος ἄφθονα καὶ παντοδαπὰ τοῖς ἀνθρώποις παρεῖχον, οὐ πάνυ μετέσχε, θείᾳ τινὶ τύχῃ περὶ τὰς ἐν Ἀσίᾳ πράξεις βραδύνας. οὐ μὴν ἔλαττόν τι παρὰ Σύλλα τῶν ἄλλων φίλων ἔσχεν, ἀλλὰ τήν τε γραφὴν ὡς εἴρηται τῶν ὑπομνημάτων ἐκείνῳ δι´ εὔνοιαν ἀνέθηκε, καὶ τελευτῶν ἐπίτροπον τοῦ παιδὸς ἔγραψεν ὑπερβὰς Πομπήιον· καὶ δοκεῖ τοῦτο πρῶτον αὐτοῖς ὑπάρξαι διαφορᾶς αἴτιον καὶ ζηλοτυπίας, νέοις οὖσι καὶ διαπύροις πρὸς δόξαν. [4] IV. Parti de là, il rejoignit en Chersonèse Sylla, qui déjà s'apprêtait à traverser. Il lui rendit le passage sûr et collabora à l'embarquement de l'armée. Après la conclusion d'un accord, Mithridate regagna le Pont-Euxin et Sylla infligea une amende de vingt mille talents à l'Asie. Lucullus fut chargé de faire rentrer cet argent et de frapper de la monnaie, ce qui, semble-t-il, consola quelque peu les villes de la rigueur de Sylla; car il se montra, non seulement intègre et juste, mais doux, dans l'exercice d'un mandat si pénible et si sombre. Les Mityléniens avaient fait défection ouvertement. Il voulait les traiter généreusement et tirer une vengeance modérée de la faute qu'ils avaient commise en se ralliant à Marius. Mais les voyant égarés par leur mauvais génie, il les attaqua par mer, les vainquit, et les contraignit à se renfermer dans leurs murs, qu'il assiégea. Puis il partit de jour, ostensiblement, pour Élée; mais il revint en cachette, et, embusqué près de la ville, se tint en repos. Aussi quand les Mityléniens s'avancèrent en désordre, avec audace, pour piller le camp, qu'ils croyaient désert, Lucullus tomba sur eux, en prit un très grand nombre vivants, tua cinq cents de ceux qui résistaient, s'empara de six mille esclaves et d'un butin impossible à chiffrer. Quant aux malheurs de l'Italie, à ces nombreuses calamités de toute sorte que Sylla et Marius causaient alors aux hommes, il n'y prit aucune part, une disposition divine le tenant occupé en Asie. Cependant il ne fut pas moins apprécié de Sylla que les autres amis de ce général, qui, dans sa bienveillance, alla jusqu'à lui dédier ses Mémoires et l'institua tuteur de ses enfants, en passant par-dessus Pompée. Il semble bien que ce fut la première cause du désaccord et de la rivalité de Lucullus et de Pompée, car ils étaient jeunes et passionnés pour la gloire.


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Dernière mise à jour : 14/09/2006