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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus

Chapitre 34

  Chapitre 34

[34] Τούτοις δὲ τηλικούτοις οὖσι προσγίνεται τὸ μάλιστα Λευκόλλῳ διειργασμένον τὰς πράξεις, Πόπλιος Κλώδιος, ἀνὴρ ὑβριστὴς καὶ μεστὸς ὀλιγωρίας ἁπάσης καὶ θρασύτητος. ἦν δὲ τῆς Λευκόλλου γυναικὸς ἀδελφός, ἣν καὶ διαφθείρειν ἔσχεν αἰτίαν, ἀκολαστοτάτην οὖσαν. τότε δὲ τῷ Λευκόλλῳ συστρατεύων οὐχ ὅσης αὑτὸν ἠξίου τιμῆς ἐτύγχανεν· ἠξίου δὲ πρῶτος εἶναι, καὶ πολλῶν ἀπολειπόμενος διὰ τὸν τρόπον, ὑπῳκούρει τὴν Φιμβριανὴν στρατιὰν καὶ παρώξυνε κατὰ τοῦ Λευκόλλου, λόγους οὐ χρηστοὺς εἰς οὐκ ἄκοντας οὐδ´ ἀήθεις τοῦ δημαγωγεῖσθαι διαδιδούς. οὗτοι γὰρ ἦσαν οὓς καὶ πρότερον ἀνέπεισε Φιμβρίας ἀποκτείναντας τὸν ὕπατον Φλάκκον αὑτὸν ἑλέσθαι στρατηγόν. διὸ καὶ τὸν Κλώδιον ἡδέως ἐδέχοντο καὶ φιλοστρατιώτην προσηγόρευον, ἀγανακτεῖν προσποιούμενον ὑπὲρ αὐτῶν εἰ πέρας οὐδὲν ἔσται πολέμων τοσούτων καὶ πόνων, ἀλλὰ παντὶ μὲν ἔθνει μαχόμενοι, πᾶσαν δὲ γῆν πλανώμενοι κατατρίψουσι τὸν βίον, οὐδὲν ἄξιον ἐκ τηλικαύτης φερόμενοι στρατείας, ἀλλὰ τὰς Λευκόλλου παραπέμποντες ἁμάξας καὶ καμήλους, ἐκπωμάτων χρυσῶν καὶ διαλίθων γεμούσας, οἱ δὲ Πομπηίου στρατιῶται δῆμος ὄντες ἤδη που μετὰ γυναικῶν καὶ τέκνων κάθηνται, γῆν εὐδαίμονα καὶ πόλεις ἔχοντες, οὐ Μιθριδάτην καὶ Τιγράνην εἰς τὰς ἀοικήτους ἐμβαλόντες ἐρημίας, οὐδὲ τῆς Ἀσίας τὰ βασίλεια καταρρίψαντες, ἀλλὰ φυγάσιν ἀνθρώποις ἐν Ἰβηρίᾳ καὶ δραπέταις ἐν Ἰταλίᾳ πολεμήσαντες. ‘τί οὖν, εἰ δεῖ μηδέποτε παύσασθαι στρατευομένους, οὐχὶ τοιούτῳ στρατηγῷ καὶ σώματα τὰ λοιπὰ καὶ ψυχὰς φυλάσσομεν, κάλλιστος εἶναι δοκεῖ κόσμος τῶν στρατευομένων πλοῦτος;’ Τοιαύταις αἰτίαις τὸ Λευκόλλου στράτευμα διαφθαρέν, οὔτ´ ἐπὶ Τιγράνην ἠκολούθησεν οὔτ´ ἐπὶ Μιθριδάτην, αὖθις ἐξ Ἀρμενίας εἰς Πόντον ἐμβαλόντα καὶ τὴν ἀρχὴν ἀναλαμβάνοντα, πρόφασιν δὲ τὸν χειμῶνα ποιούμενοι περὶ τὴν Γορδυηνὴν διέτριβον, ὅσον οὔπω Πομπήιον τιν´ ἄλλον τῶν ἡγεμόνων Λευκόλλῳ διάδοχον ἀφίξεσθαι προσδοκῶντες. [34] XXXIV. A ces contretemps si grands s'ajouta ce qui devait gâter surtout les affaires de Lucullus, l'action de P. Clodius, homme violent, plein d'insolence et capable de toutes les audaces. C'était le frère de la femme de Lucullus, et on l'avait même accusé de la séduire, car elle était fort dissolue. Servant alors dans l'armée de Lucullus, il n'obtenait pas tous les honneurs dont il se jugeait digne. Il voulait être le premier; et, resté en arrière de plusieurs officiers à cause de sa mauvaise conduite, il s'adressait à l'armée de Fimbria, qu'il excitait contre Lucullus en répandant des propos dangereux parmi des hommes qui, habitués à être flattés, les écoutaient volontiers. Ces gens-là, bien avant ces nouveaux motifs de révolte, s'étaient laissé persuader par Fimbria de tuer le consul Flaccus et de le choisir lui-même pour général. Aussi accueillirent-ils avec joie les ouvertures de Clodius, comme jadis celles de Fimbria, et ils l'appelaient l'ami du soldat, lui qui feignait de s'indigner de leur sort : « Il n'y aura jamais de terme, disait-il, à tant de guerres et de peines ! Vous userez votre vie à combattre tous les peuples et à errer dans tous les pays, sans rapporter d'une si grande expédition rien qui vaille. Loin de là : nous escorterons les chariots et les chameaux de Lucullus, surchargés de coupes d'or, garnies de pierres précieuses, tandis que les soldats de Pompée sont désormais {non plus une armée, mais} un peuple, fixés avec leurs femmes et leurs enfants, sur un sol fertile et dans des villes. Ceux-là n'ont pas été chercher Mithridate et Tigrane dans les déserts, ni renverser les palais royaux de l'Asie ; ils ont combattu des bannis en Espagne et des esclaves fugitifs en Italie. Pourquoi donc, si nous ne devons jamais cesser d'être en campagne, ne garderions-nous pas ce qui reste de nos corps et de nos âmes pour un général comme Pompée, qui considère comme sa plus belle parure la richesse de ses hommes ? » Corrompue par de tels réquisitoires, l'armée de Lucullus ne l'accompagna ni contre Tigrane ni contre Mithridate, qui, partant d'Arménie, avait attaqué à nouveau le Pont et reconquérait son royaume. Prétextant le mauvais temps, elle s'attardait en Gordyène, attendant, d'un moment à l'autre, l'arrivée de Pompée ou de tout autre général qui succéderait à Lucullus.


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Dernière mise à jour : 14/09/2006