HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Galba

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] ᾿Εν δὲΡώμῃ Νυμφίδιος Σαβῖνος, οὐκ ἠρέμα καὶ κατὰ μικρόν, ἀλλὰ συλλήβδην ὁμοῦ, πάντα πράγματα φέρων περιήνεγκεν εἰς ἑαυτόν, ὡς Γάλβαν μὲν ὄντα πρεσβύτην καὶ μόλις εἰςΡώμην ἐξαρκέσοντα φοράδην κομισθῆναι διὰ γῆρας· ἦν γὰρ ἐτῶν τριῶν καὶ ἑβδομήκοντα· τὰ δὲ αὐτόθι στρατεύματα, καὶ πάλαι πρὸς αὐτὸν εὐνόως ἔχοντα καὶ νῦν ἑνὸς ἐξηρτημένα μόνου, διὰ τὸ τῆς δωρεᾶς μέγεθος εὐεργέτην ἐκεῖνον ἡγεῖσθαι, Γάλβαν δὲ χρεωφειλέτην. εὐθὺς οὖν Τιγελλίνῳ μὲν τῷ συνάρχοντι προσέταξεν ἀποθέσθαι τὸ ξίφος, ὑποδοχὰς δὲ ποιούμενος ἐδείπνιζε τοὺς ὑπατικοὺς καὶ τοὺς ἡγεμονικούς, ἔτι τὸ Γάλβα προστιθεὶς ὄνομα ταῖς κλήσεσιν, ἔν τε τῷ στρατοπέδῳ πολλοὺς παρεσκεύασε λέγειν ὡς πεμπτέον ἐστὶ πρὸς Γάλβαν αἰτουμένους ἔπαρχον εἰσαεὶ Νυμφίδιον ἄνευ συνάρχοντος. ῝Α δὲ σύγκλητος εἰς τιμὴν ἔπραττεν αὐτοῦ καὶ δύναμιν, ἀνακαλοῦσα εὐεργέτην καὶ συντρέχουσα καθἡμέραν ἐπὶ θύρας καὶ παντὸς ἐξάρχειν όγματος ἀξιοῦσα καὶ βεβαιοῦν, ἔτι περαιτέρω τόλμης ἀνῆγεν αὐτόν, ὥστε ὀλίγου χρόνου τοῖς θεραπεύουσι μὴ μόνον ἐπίφθονον, ἀλλὰ καὶ φοβερὸν εἶναι. τῶν δὑπάτων οἰκέτας δημοσίους προχειρισαμένων τὰ δόγματα κομίζοντας τῷ αὐτοκράτορι, καὶ τὰ καλούμενα διπλώματα σεσημασμένα δόντων, γνωρίζοντες οἱ κατὰ πόλιν ἄρχοντες ἐν ταῖς τῶν ὀχημάτων ἀμοιβαῖς ἐπιταχύνουσι τὰς προπομπὰς τῶν γραμματηφόρων, οὐ μετρίως ἠγανάκτησεν ὅτι μὴ παραὐτοῦ καὶ σφραγῖδα καὶ στρατιώτας λαβόντες ἀνέπεμψαν, ἀλλὰ λέγεται καὶ βουλεύσασθαι περὶ τῶν ὑπάτων, εἶτα τὴν ὀργὴν ἀπολογησαμένοις καὶ δεηθεῖσιν ἀνῆκε. τῷ δὲ δήμῳ χαριζόμενος οὐκ ἐκώλυε τὸν αραπίπτοντα τῶν Νέρωνος ἀποτυμπανίζειν. Σπῖκλον μὲν οὖν τὸν μονομάχον ἀνδριάσι Νέρωνος ἑλκομένοις ὑποβαλόντες ἐν ἀγορᾷ διέφθειραν, ᾿Απόνιον δέ τινα τῶν κατηγορικῶν ἀνατρέψαντες ἁμάξας λιθοφόρους ἐπήγαγον, ἄλλους δὲ διέσπασαν πολλούς, ἐνίους μηδὲν ἀδικοῦντας, ὥστε καὶ Μαύρικον, ἄνδρα τῶν ἀρίστων καὶ ὄντα καὶ δοκοῦντα, πρὸς τὴν σύγκλητον εἰπεῖν ὅτι φοβεῖται μὴ ταχὺ Νέρωνα ζητήσωσιν. [8] IX. A Rome, Nymphidius Sabinus tendait, non lentement et par des progrès insensibles, mais d'une marche rapide, à attirer à lui toutes les affaires; sous prétexte que Galba était déjà si vieux et si cassé (il avait alors soixante-treize ans), qu'il pouvait à peine se faire porter à Rome dans une litière. D'ailleurs les cohortes prétoriennes lui étaient depuis longtemps fort attachées, et dans ce moment surtout elles fondaient sur lui seul toute leur espérance; elles le regardaient comme leur bienfaiteur, à raison de la somme considérable qu'il leur avait promise au nom de Galba, en qui elles ne voyaient que leur débiteur. Il ordonna d'abord à Tigellinus, comme lui préfet du prétoire, de déposer son épée; il traita ensuite avec beaucoup de magnificence tous les personnages consulaires, tous les anciens généraux, qu'il avait fait inviter au nom de Galba; en même temps des soldats, à qui il avait fait la leçon, répandaient dans tout le camp qu'il fallait députer vers l'empereur, et lui demander Nymphidius pour préfet du prétoire, perpétuel, seul et sans collègue. Mais ce que le sénat fit pour accroître ses honneurs et augmenter sa puissance, en lui donnant le titre de Bienfaiteur de la patrie, en allant tous les matins à sa porte pour le saluer, en ordonnant que tous les actes publics seraient faits en son nom, et qu'il aurait seul le droit de les ratifier, lui inspira une telle audace, qu'en peu de temps il devint nonseulement odieux, mais encore redoutable à ceux même qui lui faisaient la cour. Un jour, les consuls avaient chargé les courriers publics de leurs dépêches pour l'empereur, et leur avaient remis les lettres scellées de leur sceau; les magistrats des villes qui reçoivent ces sortes de lettres, après avoir reconnu le sceau, fournissent des relais aux courriers, afin qu'ils fassent plus de diligence : Nymphidius, irrité de ce que les consuls n'avaient pas pris des lettres scellées de son sceau, et nos soldats de sa garde pour porter les dépêches, délibéra, dit-on, s'il ne ferait pas mourir ces magistrats; mais, sur les excuses qu'ils lui firent, il voulut bien leur pardonner. X. Comme il cherchait à flatter le peuple, il ne l'empêcha pas de faire mourir tous les amis de Néron qui tombèrent entre ses mains. On mit sous les statues de Néron, qu'on traînait dans les rues, un gladiateur nommé Spicillus, qui fut ainsi écrasé au milieu de la place publique : on étendit par terre le délateur Aponius, et l'on fit passer sur son corps des voitures chargées de pierres : plusieurs furent mis en pièces, quoique innocents. On commit enfin tant d'excès, que Mauriscus, l'un des plus honnêtes citoyens de Rome, et qui en avait la réputation, dit en plein sénat qu'il craignait que dans peu on ne regrettât Néron.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007