[4] ᾿Επεὶ δέ, τῶν ἀλιτηρίων ἐπιτρόπων ὠμῶς καὶ ἀγρίως τὰς
ἐπαρχίας ἐκείνῳ διαφορούντων, ἄλλο μὲν εἶχεν οὐδὲν βοηθεῖν,
αὐτῷ δὲ τῷ φανερὸς εἶναι συναλγῶν καὶ συναδικούμενος ἁμῶς
γέ πως ἀναπνοήν τινα καὶ παραμυθίαν τοῖς καταδικαζομένοις
καὶ πωλουμένοις παρέσχε· καὶ ποιημάτων εἰς Νέρωνα
γινομένων καὶ πολλαχοῦ περιφερομένων καὶ ᾀδομένων, οὐκ
ἐκώλυεν οὐδὲ συνηγανάκτει τοῖς ἐπιτρόποις· ἐφ’ οἷς ἔτι μᾶλλον
ἠγαπᾶτο ὑπὸ τῶν ἀνθρώπων.
καὶ γὰρ ἦν ἤδη συνήθης, ἔτος ὄγδοον ἐκεῖνο τὴν ἀρχὴν
ἔχων ἐν ᾧ ᾿Ιούνιος Οὐίνδιξ ἐπανέστη Νέρωνι, Γαλατίας ὢν
στρατηγός. λέγεται μὲν οὖν καὶ πρὸ τῆς ἐμφανοῦς ἀποστάσεως
γράμματα πρὸς αὐτὸν ἀφικέσθαι παρὰ τοῦ Οὐίνδικος, οἷς μήτε
πιστεῦσαι μήτε μηνῦσαι καὶ κατειπεῖν, ὡς ἕτεροι τῶν
ἡγεμονικῶν ἐπιστολὰς αὐτοῖς γραφείσας ἔπεμψαν πρὸς
Νέρωνα καὶ διέφθειραν ὅσον ἐπ’ αὐτοῖς τὴν πρᾶξιν, ἧς ὕστερον
μετασχόντες ὡμολόγησαν αὑτῶν οὐδὲν ἧττον ἢ ἐκείνου
προδόται γεγονέναι. ἀλλ’ ἐπειδὴ λαμπρῶς τὸν πόλεμον
ἐκφήνας ὁ Οὐίνδιξ ἔγραψε τῷ Γάλβᾳ παρακαλῶν ἀναδέξασθαι
τὴν ἡγεμονίαν καὶ παρασχεῖν ἑαυτὸν ἰσχυρῷ σώματι ζητοῦντι
κεφαλήν, ταῖς Γαλατίαις δέκα μυριάδας ἀνδρῶν ὡπλισμένων
ἐχούσαις ἄλλας τε πλείονας ὁπλίσαι δυναμέναις, προὔθηκε
βουλὴν τοῖς φίλοις. ὧν οἱ μὲν ἠξίουν περιμένειν καραδοκοῦντα
τίνα κίνησιν ἡ ῾Ρώμη καὶ φορὰν ἕξει πρὸς τὸν νεωτερισμόν·
Τίτος δὲ Οὐίνιος ὁ τοῦ στρατηγικοῦ τάγματος ἡγεμὼναὐτοῖς
εἶπεν· “῏Ω Γάλβα, τίνα τρόπον βουλεύεσθε; τὸ γὰρ ζητεῖν
Νέρωνι εἰ πιστοὶ μενοῦμεν, οὐκ ἤδη μενόντων ἐστίν. ὡς οὖν
ὑπάρχοντος ἐχθροῦ Νέρωνος οὐ δὴ προετέον τὴν τοῦ Οὐίνδικος
φιλίαν, ἢ καὶ κατηγορητέον εὐθὺς αὐτοῦ καὶ πολεμητέον, ὅτι σὲ
βούλεται ῾Ρωμαίους ἔχειν ἄρχοντα μᾶλλον ἢ Νέρωνα
τύραννον.”
| [4] Les intendants du prince,
tous décriés par leur scélératesse, pillaient avec autant de cruauté que d'injustice
les malheureuses provinces, que Galba ne pouvait garantir de ces vexations; mais du
moins il partageait ouvertement leurs peines, il souffrait de leurs maux comme s'il les
eût éprouvés lui-même; et c'était une sorte de soulagement et de consolation pour
des hommes que les tribunaux mêmes condamnaient à être vendus comme esclaves.
Il courut dans ce temps-là des chansons satiriques contre Néron; Galba n'empêcha
point qu'on les chantât, et ne partagea pas à cet égard la colère des intendants de
Néron : cette conduite modérée augmenta singulièrement l'affection des gens du
pays, avec qui il avait formé une étroite liaison, depuis huit an, qu'il gouvernait cette
province. A cette époque, Junius Vindex, qui commandait en Gaule, se révolta contre
Néron. Avant que la rébellion eût éclaté, Galba reçut des lettres de Vindex,
auxquelles il ne voulut pas croire; mais il ne le dénonça pas, comme plusieurs autres
commandants, qui firent passer à Néron les lettres que Vindex leur avait écrites, et
qui par là arrêtèrent, autant qu'il était en eux, l'effet de l'entreprise : reconnus dans la
suite pour complices de cette révolte, ils convinrent qu'ils ne s'étaient pas moins
trahis eux-mêmes qu'ils n'avaient trahi Vindex. V. Après que ce chef des révoltés eut
ouvertement déclaré la guerre à Néron, il écrivit à Galba une seconde lettre, dans
laquelle il l'exhortait à accepter l'empire, à se donner pour chef à un corps puissant, à
la province des Gaules, qui, ayant déjà cent mille hommes sous les armes, pouvait
en lever encore un plus grand nombre. Galba en délibéra avec ses amis, dont
quelques-uns lui conseillèrent de ne pas se presser, et d'attendre à voir quels
mouvements exciterait dans Rome la nouvelle de ce changement. Mais Titus Vinnius,
chef d'une cohorte prétorienne, prenant la parole : « Galba, lui dit-il, pourquoi
délibérer? chercher, si nous serons fidèles à Néron, c'est déjà lui être infidèles. Il
faut ou accepter l'amitié de Vindex, comme si Néron était déjà notre ennemi, ou
l'accuser sur-le-champ et lui faire la guerre, parce qu'il veut que les Romains vous
aient pour empereur, plutôt que Néron pour tyran. »
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