HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Démosthène

γῆν



Texte grec :

[9] (1) Πόθεν οὖν, φαίη τις ἄν, ὁ Αἰσχίνης πρὸς τὴν ἐν τοῖς λόγοις τόλμαν θαυμασιώτατον ἀπεκάλει τὸν ἄνδρα; πῶς δὲ Πύθωνι τῷ Βυζαντίῳ, θρασυνομένῳ καὶ ῥέοντι πολλῷ κατὰ τῶν Ἀθηναίων, ἀναστὰς μόνος ἀντεῖπεν, ἢ Λαμάχου τοῦ Σμυρναίου γεγραφότος ἐγκώμιον Ἀλεξάνδρου καὶ Φιλίππου τῶν βασιλέων, ἐν ᾧ πολλὰ Θηβαίους καὶ Ὀλυνθίους εἰρήκει κακῶς, καὶ τοῦτ´ ἀναγινώσκοντος Ὀλυμπίασι, παραναστὰς καὶ διεξελθὼν μεθ´ ἱστορίας καὶ ἀποδείξεως, ὅσα Θηβαίοις καὶ Χαλκιδεῦσιν ὑπάρχει καλὰ πρὸς τὴν Ἑλλάδα, καὶ πάλιν ὅσων αἴτιοι γεγόνασι κακῶν οἱ κολακεύοντες Μακεδόνας, οὕτως ἐπέστρεψε τοὺς παρόντας, ὥστε δείσαντα τῷ θορύβῳ τὸν σοφιστὴν ὑπεκδῦναι τῆς πανηγύρεως; (2) ἀλλ´ ἔοικεν ὁ ἀνὴρ τοῦ Περικλέους τὰ μὲν ἄλλα μὴ πρὸς αὑτὸν ἡγήσασθαι, τὸ δὲ πλάσμα καὶ τὸν σχηματισμὸν αὐτοῦ καὶ τὸ μὴ ταχέως μηδὲ περὶ παντὸς ἐκ τοῦ παρισταμένου λέγειν, ὥσπερ ἐκ τούτων μεγάλου γεγονότος, ζηλῶν καὶ μιμούμενος, οὐ πάνυ προσίεσθαι τὴν ἐν τῷ καιρῷ δόξαν, οὐδ´ ἐπὶ τῇ τύχῃ πολλάκις ἑκὼν εἶναι ποιεῖσθαι τὴν δύναμιν. (3) ἐπεὶ τόλμαν γε καὶ θάρσος οἱ λεχθέντες ὑπ´ αὐτοῦ λόγοι τῶν γραφέντων μᾶλλον εἶχον, εἴ τι δεῖ πιστεύειν Ἐρατοσθένει καὶ Δημητρίῳ τῷ Φαληρεῖ καὶ τοῖς κωμικοῖς. (4) ὧν Ἐρατοσθένης μέν φησιν αὐτὸν ἐν τοῖς λόγοις πολλαχοῦ γεγονέναι παράβακχον, ὁ δὲ Φαληρεὺς τὸν ἔμμετρον ἐκεῖνον ὅρκον ὀμόσαι ποτὲ πρὸς τὸν δῆμον ὥσπερ ἐνθουσιῶντα· "μὰ γῆν, μὰ κρήνας, μὰ ποταμούς, μὰ νάματα". (5) τῶν δὲ κωμικῶν ὁ μέν τις αὐτὸν ἀποκαλεῖ ῥωποπερπερήθραν, ὁ δὲ παρασκώπτων ὡς χρώμενον τῷ ἀντιθέτῳ φησὶν οὕτως· "ἀπέλαβεν ὥσπερ ἔλαβεν. -- ἠγάπησεν ἂν / τὸ ῥῆμα τοῦτο παραλαβὼν Δημοσθένης". (6) ἐκτὸς εἰ μὴ νὴ Δία πρὸς τὸν ὑπὲρ Ἁλοννήσου λόγον ὁ Ἀντιφάνης καὶ τουτὶ πέπαιχεν, ἣν Ἀθηναίοις Δημοσθένης συνεβούλευε μὴ λαμβάνειν, ἀλλ´ ἀπολαμβάνειν παρὰ Φιλίππου, περὶ συλλαβῶν διαφερόμενος.

Traduction française :

[9] (1) Mais, dira-t-on peut-être, comment Eschine appelle-t-il Démosthène l'homme le plus étonnant par l'audace qu'il montre dans ses discours? Comment Démosthène fut-il le seul des orateurs à réfuter Python de Byzance, qui, comme un torrent débordé, s'emportait contre les Athéniens avec tant de violence? Lorsque Lamachus de Smyrne récita, dans les jeux olympiques, un panégyrique d'Alexandre et de Philippe, où il disait beaucoup de mal des Thébains et des Olynthiens, Démosthène ne se leva-t-il pas contre lui? et, joignant au récit des faits des raisonnements pleins de force, ne mit-il pas dans le plus grand jour les services importants que les Thébains et ceux de Chalcidique avaient rendus à la Grèce; et au contraire tous les maux que lui avaient causés les flatteurs des Macédoniens? Ne ramena-t-il pas tellement à son avis tous les auditeurs, que le sophiste, effrayé du tumulte qui s'élevait parmi le peuple, sortit secrètement de l'assemblée? (2) On peut répondre que Démosthène, en se proposant Périclès pour modèle, négligea les autres parties de ce grand orateur, afin de s'attacher principalement à imiter ses gestes, sa déclamation, son attention à ne parler ni promptement, ni sans préparation, sur toutes sortes de sujets: persuadé que Périclès devait à ces qualités la gloire qu'il avait acquise, il en fit l'objet de son émulation, sans néanmoins rejeter toujours l'occasion de se distinguer par des discours prononcés sur-le-champ; mais il ne voulut pas aussi s'en reposer souvent sur la fortune du succès de son talent. (3) Ce qu'il y a de vrai, c'est que les discours qu'il prononçait sans les avoir préparés avaient plus de force et de hardiesse que ceux qu'il écrivait, du moins s'il faut en croire Ératosthène, Démétrius de Phalère et les poètes comiques. (4) Ératosthène dit que dans les premiers il était comme transporté de fureur. Suivant Démétrius de Phalère, en parlant un jour devant le peuple, il fut saisi d'une sorte d'enthousiasme, et prononça ce serment en vers: "J'en jure par la terre, et les eaux des fontaines,/Des fleuves, des ruisseaux qui fécondent nos plaines." (5) Un poète comique l'appelle "bonimenteur". Un autre, en le raillant sur son goût pour les antithèses, a dit: "Notre maître a repris comme il avait su prendre,/Terme que Démosthène a souvent fait entendre." (6) Peut-être aussi que dans ces vers Antiphanès a voulu plaisanter Démosthène sur ce que, dans son discours de l'Halonnèse, il conseilla aux Athéniens de ne pas prendre cette île à Philippe, mais de la lui reprendre.





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Dernière mise à jour : 7/06/2005