HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Démosthène

δήμου



Texte grec :

[8] (1) Οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τὰς πρὸς τοὺς ἐκτὸς ἐντεύξεις καὶ λόγους καὶ ἀσχολίας ὑποθέσεις ἐποιεῖτο καὶ ἀφορμὰς τοῦ φιλοπονεῖν. ἀπαλλαγεὶς γὰρ αὐτῶν τάχιστα κατέβαινεν εἰς τὸ μελετητήριον, καὶ διεξῄει τάς τε πράξεις ἐφεξῆς καὶ τοὺς ὑπὲρ αὐτῶν ἀπολογισμούς. (2) ἔτι δὲ τοὺς λόγους οἷς παρέτυχε λεγομένοις ἀναλαμβάνων πρὸς ἑαυτὸν εἰς γνώμας ἀνῆγε καὶ περιόδους, ἐπανορθώσεις τε παντοδαπὰς καὶ μεταφράσεις ἐκαινοτόμει τῶν εἰρημένων ὑφ´ ἑτέρου πρὸς ἑαυτὸν ἢ ὑφ´ ἑαυτοῦ πάλιν πρὸς ἄλλον. (3) ἐκ δὲ τούτου δόξαν ἔσχεν ὡς οὐκ εὐφυὴς ὤν, ἀλλ´ ἐκ πόνου συγκειμένῃ δεινότητι καὶ δυνάμει χρώμενος, ἐδόκει τε τούτου σημεῖον εἶναι μέγα καὶ τὸ μὴ ῥᾳδίως ἀκοῦσαί τινα Δημοσθένους ἐπὶ καιροῦ λέγοντος, ἀλλὰ καὶ καθήμενον ἐν ἐκκλησίᾳ πολλάκις τοῦ δήμου καλοῦντος ὀνομαστὶ μὴ παρελθεῖν, εἰ μὴ τύχοι πεφροντικὼς καὶ παρεσκευασμένος. (4) εἰς τοῦτο δ´ ἄλλοι τε πολλοὶ τῶν δημαγωγῶν ἐχλεύαζον αὐτόν, καὶ Πυθέας ἐπισκώπτων ἐλλυχνίων ἔφησεν ὄζειν αὐτοῦ τὰ ἐνθυμήματα. τοῦτον μὲν οὖν ἠμείψατο πικρῶς ὁ Δημοσθένης· (5) "οὐ ταὐτά" γὰρ εἶπεν "ἐμοὶ καὶ σοὶ ὁ λύχνος ὦ Πυθέα σύνοιδε." πρὸς δὲ τοὺς ἄλλους οὐ παντάπασιν ἦν ἔξαρνος, ἀλλ´ οὔτε γράψας οὔτ´ ἄγραφα κομιδῇ λέγειν ὡμολόγει, (6) καὶ μέντοι δημοτικὸν ἀπέφαινεν ἄνδρα τὸν λέγειν μελετῶντα· θεραπείας γὰρ εἶναι τοῦτο δήμου τὴν παρασκευήν, τὸ δ´ ὅπως ἕξουσιν οἱ πολλοὶ πρὸς τὸν λόγον ἀφροντιστεῖν ὀλιγαρχικοῦ καὶ βίᾳ μᾶλλον ἢ πειθοῖ προσέχοντος. (7) τῆς δὲ πρὸς καιρὸν ἀτολμίας αὐτοῦ καὶ τοῦτο ποιοῦνται σημεῖον, ὅτι Δημάδης μὲν ἐκείνῳ θορυβηθέντι πολλάκις ἀναστὰς ἐκ προχείρου συνεῖπεν, ἐκεῖνος δ´ οὐδέποτε Δημάδῃ.

Traduction française :

[8] (1) Toutes les visites qu'il recevait ou qu'il rendait, toutes les conversations, toutes les affaires devenaient pour lui autant d'occasions et de sujets d'exercer son talent. Dès qu'il était libre, il s'enfermait dans ce souterrain et repassait dans sa mémoire toutes les affaires dont on lui avait parlé et les raisons qu'on avait alléguées de part et d'autre. (2) Lorsqu'il avait entendu quelque discours public, il le répétait en lui-même et s'exerçait à le réduire en lieux communs qu'il revêtait de périodes. Souvent il s'appliquait à corriger, à expliquer ce que d'autres lui avaient dit ou ce qu'il leur avait dit lui-même. (3) Ce genre d'étude lui donna la réputation d'un esprit lent dans ses conceptions, dont l'éloquence et le talent n'étaient que l'effet du travail; et la preuve certaine qu'on en donnait, c'est que jamais personne n'avait entendu Démosthène parler sans préparation; souvent même, étant assis à l'assemblée et appelé nommément par le peuple pour monter à la tribune, il le refusait quand il n'avait pas préparé et médité d'avance ce qu'il devait dire. (4) Il était devenu par là pour les autres orateurs un sujet de raillerie; et Pythéas lui ayant dit un jour, en se moquant de lui, que ses raisonnements sentaient l'huile: (5) "Pythéas, repartit Démosthène avec aigreur, ta lampe et la mienne nous éclairent pour des choses bien différentes." Il convenait avec les autres qu'il n'avait pas toujours écrit ses discours tels qu'il les prononçait, mais qu'il ne parlait jamais sans avoir écrit; (6) il disait même qu'il était d'un orateur populaire de préparer ses discours; que cette attention prouvait le désir de plaire au peuple; que le mépris pour son opinion sur les discours qu'on prononce devant lui ne convenait qu'à un partisan de l'oligarchie, qui compte plus sur la force que sur la persuasion. (7) Une autre preuve de sa timidité à parler sans préparation, c'est que souvent, lorsqu'il était troublé par le bruit du peuple, Démade se levait pour appuyer ses raisons; ce que Démosthène ne fit jamais pour Démade.





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Dernière mise à jour : 7/06/2005