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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Démosthène

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] (1) Τῷ μέντοι σύνταξιν ὑποβεβλημένῳ καὶ ἱστορίαν, ἐξ οὐ προχείρων οὐδ´ οἰκείων, ἀλλὰ ξένων τε τῶν πολλῶν καὶ διεσπαρμένων ἐν ἑτέροις συνιοῦσαν ἀναγνωσμάτων, τῷ ὄντι χρῆν πρῶτον ὑπάρχειν καὶ μάλιστα "τὰν πόλιν εὐδόκιμον" καὶ φιλόκαλον καὶ πολυάνθρωπον, ὡς βιβλίων τε παντοδαπῶν ἀφθονίαν ἔχων, καὶ ὅσα τοὺς γράφοντας διαφυγόντα σωτηρίᾳ μνήμης ἐπιφανεστέραν εἴληφε πίστιν, ὑπολαμβάνων ἀκοῇ καὶ διαπυνθανόμενος, μηδενὸς τῶν ἀναγκαίων ἐνδεὲς ἀποδιδοίη τὸ ἔργον. (2) ἡμεῖς δὲ μικρὰν μὲν οἰκοῦντες πόλιν, καὶ ἵνα μὴ μικροτέρα γένηται φιλοχωροῦντες, ἐν δὲ Ῥώμῃ καὶ ταῖς περὶ τὴν Ἰταλίαν διατριβαῖς οὐ σχολῆς οὔσης γυμνάζεσθαι περὶ τὴν Ῥωμαϊκὴν διάλεκτον ὑπὸ χρειῶν πολιτικῶν καὶ τῶν διὰ φιλοσοφίαν πλησιαζόντων, ὀψέ ποτε καὶ πόρρω τῆς ἡλικίας ἠρξάμεθα Ῥωμαϊκοῖς συντάγμασιν ἐντυγχάνειν, (3) καὶ πρᾶγμα θαυμαστὸν μέν, ἀλλ´ ἀληθὲς ἐπάσχομεν. οὐ γὰρ οὕτως ἐκ τῶν ὀνομάτων τὰ πράγματα συνιέναι καὶ γνωρίζειν συνέβαινεν ἡμῖν, ὡς ἐκ τῶν πραγμάτων, ὧν ἁμῶς γέ πως εἴχομεν ἐμπειρίαν, ἐπακολουθεῖν δι´ αὐτὰ καὶ τοῖς ὀνόμασι. (4) κάλλους δὲ Ῥωμαϊκῆς ἀπαγγελίας καὶ τάχους αἰσθάνεσθαι καὶ μεταφορᾶς ὀνομάτων καὶ ἁρμονίας καὶ τῶν ἄλλων, οἷς λόγος ἀγάλλεται, χαρίεν μὲν ἡγούμεθα καὶ οὐκ ἀτερπές· δὲ πρὸς τοῦτο μελέτη καὶ ἄσκησις οὐκ εὐχερής, ἀλλ´ οἷστισι πλείων τε σχολὴ καὶ τὰ τῆς ὥρας ἔτι πρὸς τὰς τοιαύτας ἐπιχωρεῖ φιλοτιμίας. [2] (1) Il est vrai qu'un écrivain qui veut composer une histoire dont les événements ne sont pas sous sa main, et n’ont pas eu lieu dans sa patrie, mais sont arrivés en des pays étrangers et se trouvent, en grand nombre, dispersés dans plusieurs ouvrages différents; un tel écrivain a besoin, avant tout, d'habiter une ville très peuplée, qui ait de la célébrité et où les lettres soient cultivées. Ce n'est que là qu'il peut avoir une collection nombreuse de livres, et se procurer, dans les conversations des personnes instruites, la connaissance des faits qui ont échappé aux historiens, et qui, conservés fidèlement dans la mémoire des hommes, n'en ont acquis que plus de certitude: c'est le seul moyen de faire un ouvrage complet, et qui ne manque d'aucune de ses parties essentielles. (2) Pour moi, qui, né dans une petite ville, aime à m'y tenir, afin qu'elle ne devienne pas encore plus petite, j'ai été tellement distrait, pendant mon séjour à Rome et dans les autres villes d'Italie, par les affaires politiques dont j'étais chargé, et par les conférences philosophiques que je tenais chez moi, que je n'ai pu m'appliquer qu’assez tard et dans un âge avancé à l'étude de la langue latine. (3) Il m'est arrivé, à cet égard, une chose fort extraordinaire et pourtant très vraie: c'est qu'au lieu de comprendre les faits que je lisais par l'intelligence des mots, ce sont plutôt les faits dont j’avais acquis déjà quelque connaissance qui m'ont servi à entendre les termes. (4) C'est sans doute un grand plaisir que de sentir les beautés et la vivacité de la diction latine, d'en saisir les métaphores, les images, l'harmonie, et tous les autres ornements qui donnent tant d'éclat aux discours; mais cette connaissance ne peut être que le fruit d'un long exercice et d'une étude difficile; elle exige beaucoup de loisir, et un âge capable de l'ambition d'y réussir.


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Dernière mise à jour : 7/06/2005