HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Alcibiade

οὐ



Texte grec :

[6] (1) Ὁ δὲ Σωκράτους ἔρως πολλοὺς ἔχων καὶ μεγάλους ἀνταγωνιστὰς πῇ μὲν ἐκράτει τοῦ Ἀλκιβιάδου, δι´ εὐφυΐαν ἁπτομένων τῶν λόγων αὐτοῦ καὶ τὴν καρδίαν στρεφόντων καὶ δάκρυα ἐκχεόντων, ἔστι δ´ ὅτε καὶ τοῖς κόλαξι πολλὰς ἡδονὰς ὑποβάλλουσιν ἐνδιδοὺς ἑαυτόν, ἀπωλίσθανε τοῦ Σωκράτους καὶ δραπετεύων ἀτεχνῶς ἐκυνηγεῖτο, πρὸς μόνον ἐκεῖνον ἔχων τὸ αἰδεῖσθαι καὶ τὸ φοβεῖσθαι, τῶν δ´ ἄλλων ὑπερορῶν. (2) ὁ μὲν οὖν Κλεάνθης ἔλεγε τὸν ἐρώμενον ὑφ´ ἑαυτοῦ μὲν ἐκ τῶν ὤτων κρατεῖσθαι, τοῖς δ´ ἀντερασταῖς πολλὰς λαβὰς παρέχειν ἀθίκτους ἑαυτῷ, τὴν γαστέρα λέγων καὶ τὰ αἰδοῖα καὶ τὸν λαιμόν· Ἀλκιβιάδης δ´ ἦν μὲν ἀμέλει καὶ πρὸς ἡδονὰς ἀγώγιμος· (3) ἡ γὰρ ὑπὸ Θουκυδίδου λεγομένη παρανομία κατὰ τὸ σῶμα τῆς διαίτης ὑποψίαν τοιαύτην δίδωσιν. (4) οὐ μὴν ἀλλὰ μᾶλλον αὐτοῦ τῆς φιλοτιμίας ἐπιλαμβανόμενοι καὶ τῆς φιλοδοξίας οἱ διαφθείροντες ἐνέβαλλον οὐ καθ´ ὥραν εἰς μεγαλοπραγμοσύνην, ἀναπείθοντες ὡς ὅταν πρῶτον ἄρξηται τὰ δημόσια πράττειν, οὐ μόνον ἀμαυρώσοντα τοὺς ἄλλους στρατηγοὺς καὶ δημαγωγοὺς εὐθύς, ἀλλὰ καὶ τὴν Περικλέους δύναμιν ἐν τοῖς Ἕλλησι καὶ δόξαν ὑπερβαλούμενον. (5) ὥσπερ οὖν ὁ σίδηρος ἐν τῷ πυρὶ μαλασσόμενος αὖθις ὑπὸ τοῦ ψυχροῦ πυκνοῦται καὶ σύνεισι τοῖς μορίοις εἰς ἑαυτόν, οὕτως ἐκεῖνον ὁ Σωκράτης θρύψεως διάπλεων καὶ χαυνότητος ὁσάκις ἀναλάβοι, πιέζων τῷ λόγῳ καὶ συστέλλων ταπεινὸν ἐποίει καὶ ἄτολμον, ἡλίκων ἐνδεής ἐστι καὶ ἀτελὴς πρὸς ἀρετὴν μανθάνοντα.

Traduction française :

[6] (1) Tout en rencontrant nombre d'adversaires d'importance, l'amour de Socrate dominait généralement Alcibiade: grâce à l'excellente nature de celui-ci, les paroles de Socrate le touchaient, bouleversaient son coeur et lui faisaient verser des larmes. Il y avait néanmoins des moments où le jeune homme se livrait aux flatteurs qui lui suggéraient une foule de plaisirs; il échappait alors à Socrate et, s'enfuyant comme un esclave, il se trouvait véritablement pris en chasse par cet homme, le seul pour qui il éprouvait respect et crainte, alors qu'il méprisait les autres. (2) Cléanthe affirmait ne tenir l'être aimé que par les oreilles, tandis que ses rivaux se permettaient quantité de prises auxquelles lui-même renonçait, à savoir l'estomac, le sexe, le gosier. Sans doute Alcibiade était-il enclin aux plaisirs; (3) dans sa vie privée, en effet, la propension au plaisir physique que signale Thucydide donne bien lieu à pareil soupçon. (4) Néanmoins, c'est plutôt par l'ambition et l'appétit de gloire que ceux qui voulaient le corrompre s'emparèrent de lui et le précipitèrent avant l'heure dans une recherche de grandes actions; ils le persuadèrent que, sitôt entamée son action publique, non seulement il éclipserait immédiatement les autres, généraux et orateurs, mais qu'il surpassserait même aux yeux des Grecs la puissance et la gloire de Périclès. (5) De même que le fer amolli au feu se contracte à nouveau et condense ses éléments sous l'effet du froid, de la même manière Socrate, chaque fois qu'il ramenait à lui Alcibiade voguant dans la débauche et la frivolité, savait l'écraser par sa parole et le rabaisser jusqu'à le rendre humble et timide: simplement parce qu'il avait appris l'étendue des déficiences du jeune homme et de son imperfection sur le chemin de la vertu.





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Dernière mise à jour : 12/05/2005