HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Phocion

ὑπ



Texte grec :

[27] Ὡς οὖν ἐπανῆλθεν ὁ Φωκίων εἰς τὸ ἄστυ καὶ τοῖς Ἀθηναίοις ταῦτ' ἔδοξεν ὑπ' ἀνάγκης, αὖθις εἰς Θήβας ἐβάδιζε μετὰ τῶν ἄλλων πρέσβεων, (2) Ξενοκράτην τὸν φιλόσοφον τῶν Ἀθηναίων προσελομένων. τοσοῦτον γὰρ ἦν ἀξίωμα τῆς ἀρετῆς τοῦ Ξενοκράτους καὶ δόξα καὶ λόγος παρὰ πᾶσιν, ὥστ' οἴεσθαι μήθ' ὕβριν εἶναι μήτ' ὠμότητα μήτε θυμὸν ἐν ἀνθρωπίνῃ ψυχῇ φυόμενον, ᾧ Ξενοκράτους μόνον ὀφθέντος οὐκ ἂν αἰδοῦς τι καὶ τιμῆς (3) ἐγγένοιτο πρὸς αὐτόν. ἀπέβη δὲ τοὐναντίον ἀγνωμοσύνῃ τινὶ καὶ μισαγαθίᾳ τοῦ Ἀντιπάτρου. πρῶτον μὲν γὰρ οὐκ ἠσπάσατο τὸν Ξενοκράτην, τοὺς ἄλλους δεξιωσάμενος· ἐφ' ᾧ φασιν εἰπεῖν ἐκεῖνον, ὡς Ἀντίπατρος καλῶς ποιεῖ μόνον αὐτὸν αἰσχυνόμενος ἐφ' οἷς ἀγνωμονεῖν μέλλει πρὸς (4) τὴν πόλιν· ἔπειτα λέγειν ἀρξάμενον οὐχ ὑπομένων, ἀλλ' ἀντικρούων καὶ δυσκολαίνων, ἐποίησεν ἀποσιωπῆσαι. (5) Τῶν δὲ περὶ τὸν Φωκίωνα διαλεχθέντων, ἀπεκρίνατο φιλίαν ἔσεσθαι τοῖς Ἀθηναίοις καὶ συμμαχίαν, ἐκδοῦσι μὲν τοὺς περὶ Δημοσθένην καὶ Ὑπερείδην, πολιτευομένοις δὲ τὴν πάτριον ἀπὸ τιμήματος πολιτείαν, δεξαμένοις δὲ φρουρὰν εἰς τὴν Μουνυχίαν, ἔτι δὲ χρήματα τοῦ πολέμου (6) καὶ ζημίαν προσεκτείσασιν. οἱ μὲν οὖν ἄλλοι πρέσβεις ἠγάπησαν ὡς φιλανθρώπους τὰς διαλύσεις, πλὴν τοῦ Ξενοκράτους· ἔφη γὰρ ὡς μὲν δούλοις μετρίως κεχρῆσθαι τὸν Ἀντίπατρον, ὡς δ' ἐλευθέροις βαρέως. τοῦ δὲ Φωκίωνος παραιτουμένου τὴν φρουρὰν καὶ δεομένου, λέγεται τὸν Ἀντίπατρον εἰπεῖν· "ὦ Φωκίων, ἡμεῖς πάντα σοι χαρίζεσθαι βουλόμεθα (8) πλὴν τῶν καὶ σὲ ἀπολούντων καὶ ἡμᾶς." οἱ δ' οὐχ οὕτως φασίν, ἀλλ' ἐρωτῆσαι τὸν Ἀντίπατρον, εἰ τὴν φρουρὰν ἀνέντος αὐτοῦ τοῖς Ἀθηναίοις ὁ Φωκίων ἐγγυᾶται τὴν πόλιν ἐμμενεῖν τῇ εἰρήνῃ καὶ μηθὲν πολυπραγμονήσειν· σιωπῶντος δ' ἐκείνου καὶ διαμέλλοντος, ἀναπηδήσαντα Καλλιμέδοντα τὸν Κάραβον, ἄνδρα θρασὺν καὶ μισόδημον, εἰπεῖν· "ἐὰν δ' οὗτος ὦ Ἀντίπατρε φλυαρῇ, σὺ πιστεύσεις καὶ οὐ πράξεις ἃ διέγνωκας;"

Traduction française :

[27] XXX. Les Athéniens ayant reçu cette réponse, se soumirent par nécessité aux conditions qu'on leur imposait. Phocion retourna tout de suite à Thèbes avec les autres ambassadeurs, au nombre desquels on avait mis le philosophe Xénocrate, dont la vertu était en si grande estime, et lui avait acquis tant de réputation et de célébrité, qu'on ne croyait pas qu'il y eût un homme assez arrogant, assez cruel, assez emporté pour ne pas s'adoucir à la seule vue de Xénocrate, et ne pas concevoir pour lui du respect et de la vénération. Mais le contraire arriva par un effet de la méchanceté et de la haine du bien, qui étaient naturelles à Antipater. Il ne le salua même pas, quoiqu'il eût fait amitié à tous les députés ; ce qui fit dire à Xénocrate qu'Antipater avait raison de ne rougir que devant lui du traitement injuste qu'il voulait faire aux Athéniens. Lorsque Xénocrate eut commencé son discours, Antipater témoigna la plus vive impatience, l'interrompit souvent avec humeur, et l'obligea enfin de se taire. Mais après que Phocion eut parlé, il répondit qu'il ferait volontiers amitié et alliance avec les Athéniens, à condition qu'ils lui livreraient Démosthène et Hypéride; qu'ils rétabliraient l'ancienne forme de gouvernement, où les rangs des citoyens étaient réglés sur le revenu; qu'ils recevraient garnison dans le port de Munychium ; qu'enfin, outre les frais de la guerre, ils payeraient une amende dont on conviendrait. Tous les autres ambassadeurs acceptèrent ces conditions, qu'ils trouvèrent fort douces; Xénocrate seul s'en plaignit. "Antipater, dit-il, nous traite doucement pour des esclaves, mais bien durement pour des hommes libres". Phocion l'ayant prié de leur faire grâce de la garnison : « Phocion, lui répondit Antipater, je veux tout vous accorder, excepté ce qui causerait votre perte et la nôtre. » Quelques historiens racontent autrement ce dernier fait : Antipater, disent-ils, demanda à Phocion si, dans le cas où il se relâcherait sur l'article de la garnison, il voudrait être garant que la ville observerait le traité, et ne remuerait plus. Phocion gardait le silence, et ne se pressait pas de répondre. Alors un certain Callimédon, surnommé Carabus, homme d'un naturel violent et ennemi du gouvernement populaire, s'avançant vers Antipater : « Et bien! lui dit-il, si cet homme était assez imprudent pour s'en rendre caution, vous y fieriez-vous, et en feriez-vous moins ce que vous avez résolu?





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Dernière mise à jour : 20/09/2007