HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Philopoemen

οἵπερ



Texte grec :

[18] Ἤδη δὲ γεγονὼς ἔτος ἑβδομηκοστόν, ὄγδοον δὲ τῶν Ἀχαιῶν στρατηγῶν, ἤλπιζεν οὐ μόνον ἐκείνην τὴν ἀρχὴν ἀπολέμως διάξειν, ἀλλὰ καὶ τοῦ βίου τὸ λοιπὸν αὐτῷ μεθ' ἡσυχίας καταβιῶναι τὰ πράγματα παρέξειν. (2) ὡς γὰρ αἱ νόσοι ταῖς τῶν σωμάτων ῥώμαις συναπομαραίνεσθαι δοκοῦσιν, οὕτως ἐν ταῖς Ἑλληνικαῖς πόλεσιν (3) ἐπιλειπούσης τῆς δυνάμεως ἔληγε τὸ φιλόνικον. οὐ μὴν ἀλλὰ Νέμεσίς τις ὥσπερ ἀθλητὴν εὐδρομοῦντα πρὸς τέρματι τοῦ βίου κατέβαλε. λέγεται γὰρ ἔν τινι συλλόγῳ τῶν παρόντων ἐπαινούντων ἄνδρα δεινὸν εἶναι δοκοῦντα περὶ στρατηγίαν εἰπεῖν τὸν Φιλοποίμενα· "καὶ πῶς ἄξιον ἐκείνου λόγον ἔχειν τοῦ ἀνδρός, ὅστις ἥλω ζῶν ὑπὸ τῶν (5) πολεμίων;" μεθ' ἡμέρας δ' ὀλίγας Δεινοκράτης ὁ Μεσσήνιος, ἄνθρωπος ἰδίᾳ τε τῷ Φιλοποίμενι προσκεκρουκώς, καὶ τοῖς ἄλλοις ἐπαχθὴς διὰ πονηρίαν καὶ ἀκολασίαν, τήν τε Μεσσήνην ἀπέστησε τῶν Ἀχαιῶν, καὶ κώμην τὴν καλουμένην Κολωνίδα προσηγγέλθη μέλλων καταλαμβάνειν. ὁ δὲ Φιλοποίμην ἔτυχε μὲν ἐν Ἄργει πυρέσσων, πυθόμενος δὲ ταῦτα συνέτεινεν εἰς Μεγάλην πόλιν ἡμέρᾳ μιᾷ σταδίους πλείονας ἢ τετρακοσίους <κατηνυκώς>, (7) κἀκεῖθεν εὐθὺς ἐβοήθει τοὺς ἱππεῖς ἀναλαβών, οἵπερ ἦσαν ἐνδοξότατοι μὲν τῶν πολιτῶν, νέοι δὲ κομιδῇ, δι' εὔνοιαν τοῦ Φιλοποίμενος καὶ ζῆλον ἐθελονταὶ συστρατεύοντες. (8) ἱππασάμενοι δὲ πρὸς τὴν Μεσσήνην, καὶ περὶ τὸν Εὐάνδρου λόφον ἀπαντῶντι τῷ Δεινοκράτει συμπεσόντες, (9) ἐκεῖνον μὲν ἐτρέψαντο, τῶν δὲ πεντακοσίων, οἳ τὴν χώραν τῶν Μεσσηνίων παρεφύλαττον, ἐξαίφνης ἐπιφερομένων, καὶ τῶν πρότερον ἡττημένων ὡς τούτους κατεῖδον αὖθις ἀνὰ τοὺς λόφους ἀθροιζομένων, δείσας ὁ Φιλοποίμην κυκλωθῆναι καὶ τῶν ἱππέων φειδόμενος, ἀνεχώρει διὰ τόπων χαλεπῶν, αὐτὸς οὐραγῶν καὶ πολλάκις ἀντεξελαύνων τοῖς πολεμίοις καὶ ὅλως ἐπισπώμενος ἐφ' ἑαυτόν, οὐ τολμώντων ἀντεμβαλεῖν ἐκείνων, ἀλλὰ κραυγαῖς καὶ περιδρομαῖς χρωμένων ἄπωθεν. ἐφιστάμενος οὖν πολλάκις διὰ τοὺς νεανίσκους, καὶ καθ' ἕνα παραπέμπων, ἔλαθεν ἐν πολλοῖς ἀπομονωθεὶς πολεμίοις. καὶ συνάψαι μὲν εἰς χεῖρας οὐδεὶς ἐτόλμησεν αὐτῷ, πόρρωθεν δὲ βαλλόμενος, καὶ βιαζόμενος πρὸς χωρία πετρώδη καὶ παράκρημνα, χαλεπῶς μετεχειρίζετο καὶ κατέξαινε (12) τὸν ἵππον. αὐτῷ δὲ τὸ μὲν γῆρας ὑπ' ἀσκήσεως πολλῆς ἐλαφρὸν ἦν καὶ παρ' οὐδὲν ἐμπόδιον εἰς τὸ σωθῆναι, τότε δὲ καὶ διὰ τὴν ἀσθένειαν τοῦ σώματος ἐνδεοῦς γεγονότος, καὶ διὰ τὴν ὁδοιπορίαν κατακόπου, βαρὺν ὄντα καὶ δυσκίνητον ἤδη σφαλεὶς ὁ ἵππος εἰς τὴν γῆν κατέβαλε. (13) σκληροῦ δὲ τοῦ πτώματος γενομένου, καί <τι καὶ> τῆς κεφαλῆς παθούσης, ἔκειτο πολὺν χρόνον ἄναυδος, ὥστε καὶ τοὺς πολεμίους τεθνάναι δόξαντας αὐτόν, ἐπιχειρεῖν στρέφειν τὸ σῶμα καὶ σκυλεύειν. ἐπεὶ δὲ τὴν κεφαλὴν ἐπάρας διέβλεψεν, ἀθρόοι περιπεσόντες ἀπέστρεφον αὐτοῦ τὰς χεῖρας ὀπίσω καὶ δήσαντες ἦγον, ὕβρει χρώμενοι πολλῇ καὶ λοιδορίᾳ κατ' ἀνδρὸς οὐδ' ὄναρ ἄν ποτε παθεῖν ὑπὸ Δεινοκράτους ταῦτα προσδοκήσαντος.

Traduction française :

[18] XXVII. Il était âgé de soixante-dix ans, lorsqu'il fut nommé, pour la huitième fois, général des Achéens ; et il espérait non seulement que l'année de son commandement se passerait sans guerre, mais encore que l'état des affaires lui permettrait de vivre dans le repos le reste de ses jours. Les maladies corporelles semblent s'affaiblir à mesure que les forces diminuent : de même, dans les villes grecques, l'amour des combats s'affaiblissait dans la même proportion que leur puissance. Mais la vengeance divine, pour punir Philopémen d'une parole hautaine qu'il s'était permise, le renversa, sur la fin de sa vie, comme un athlète qui, près de terminer heureusement sa course, tombe au pied de la borne. Il était dans une assemblée où l'on vantait les talents militaires d'un général. "Comment, dit Philopémen, peut-on estimer un homme qui s'est laissé prendre en vie par les ennemis? » Peu de jours après, Dinocrate le Messénien, ennemi particulier de Philopémen, homme généralement haï par sa méchanceté et sa vie licencieuse, détacha Messène de la ligue des Achéens; et l'on apprit qu'il était près de s'emparer du bourg de Colonis. Philopémen était alors malade de la fièvre à Argos. A cette nouvelle, il part pour Mégalopolis, et s'y rend le jour même, après avoir fait plus de quatre cents stades. Là, prenant aussitôt la cavalerie, composée des plus considérables d'entre les citoyens, tous jeunes, pleins d'affection pour Philopémen, et qui, brûlant d'acquérir de la gloire, le suivirent volontairement, il marche avec eux au secours de cette place. Ils approchaient de Messène et étaient déjà près de la colline d'Évandre, lorsqu'ils rencontrèrent Dinocrate qui venait au-devant d'eux, et ils l'eurent bientôt mis en fuite. Mais cinq cents chevaux, qui gardaient le territoire de Messène, survinrent tout à coup; et ceux qui d'abord avaient été mis en déroute s'étant réunis à eux sur les hauteurs, Philopémen, qui craignait d'être enveloppé, et qui songeait à la sûreté de ses cavaliers, se retirait par des lieux difficiles, fermant tojours la marche, et faisant souvent tête aux ennemis pour les attirer uniquement sur lui; mais aucun n'osait l'approcher; et ils se contentaient de tourner autour de lui, en jetant de loin de grands cris. XXVIII. Il s'avança plusieurs fois contre eux, pour favoriser la retraite de ces jeunes gens qu'il renvoyait l'un après l'autre; et il ne s'aperçut pas qu'il était seul au milieu d'un grand nombre d'ennemis. Aucun cependant n'osa se mesurer avec lui; mais en l'accablant d'une grêle de traits, ils le poussèrent dans des lieux escarpés et pleins de rochers, où son cheval ne pouvait marcher, quoiqu'il le mît en sang avec ses éperons. L'exercice continuel qu'il avait fait dans sa vie lui conservait encore une vieillesse agile; et il se serait sauvé facilement, si la maladie et la fatigue du chemin ne l'eussent affaibli au point qu'appesanti dans sa marche, il ne pouvait avancer qu'avec beaucoup de peine. Dans cet état, son cheval fit un faux pas, et le jeta par terre. Sa chute fut si rude, qu'il en eut la tête froissée, et resta longtemps étendu sans proférer une parole. Les ennemis le crurent mort, et se mirent en devoir de le dépouiller. Mais lui voyant lever la tête et ouvrir les yeux, ils se jettent sur lui avec fureur, lui lient les mains derrière le dos, et le conduisent ainsi à Messène, en l'accablant d'outrages et d'indignités, que ce grand homme n'aurait jamais imaginé, même en songe, devoir souffrir un jour de la part de Dinocrate.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007