HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Philopoemen

ὑπὲρ



Texte grec :

[15] Ἐπὶ τούτοις ἀγαπώμενος καὶ τιμώμενος ἐκπρεπῶς ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων ἐν τοῖς θεάτροις, φιλότιμον ὄντα (2) τὸν Τίτον ἡσυχῇ παρελύπει. καὶ γὰρ ὡς Ῥωμαίων ὕπατος ἀνδρὸς Ἀρκάδος ἠξίου θαυμάζεσθαι μᾶλλον ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν, καὶ ταῖς εὐεργεσίαις ὑπερβάλλειν οὐ παρὰ μικρὸν ἡγεῖτο, δι' ἑνὸς κηρύγματος ἐλευθερώσας τὴν Ἑλλάδα <πᾶσαν>, ὅση Φιλίππῳ καὶ Μακεδόσιν ἐδούλευσεν. (3) ἐκ δὲ τούτου καταλύεται μὲν ὁ Τίτος τῷ Νάβιδι τὸν πόλεμον, ἀποθνῄσκει δ' ὁ Νάβις ὑπ' Αἰτωλῶν δολοφονηθείς. τεταραγμένης δὲ τῆς Σπάρτης, ὁ Φιλοποίμην ἁρπάσας τὸν καιρὸν ἐπιπίπτει μετὰ δυνάμεως, καὶ τῶν μὲν ἀκόντων, τοὺς δὲ συμπείσας, προσηγάγετο καὶ μετεκόσμησεν εἰς τοὺς Ἀχαιοὺς τὴν πόλιν. οὗ γενομένου θαυμαστῶς μὲν εὐδοκίμησε παρὰ τοῖς Ἀχαιοῖς, προσκτησάμενος αὐτοῖς ἀξίωμα πόλεως τηλικαύτης καὶ δύναμιν (οὐ γὰρ ἦν μικρὸν Ἀχαΐας μέρος γενέσθαι τὴν Σπάρτην), ἀνέλαβε δὲ καὶ Λακεδαιμονίων τοὺς ἀρίστους, φύλακα τῆς ἐλευθερίας ἐκεῖνον ἐλπίσαντας ἕξειν. διὸ καὶ τὴν Νάβιδος οἰκίαν καὶ οὐσίαν ἐξαργυρισθεῖσαν καὶ γενομένην εἴκοσι καὶ ἑκατὸν ταλάντων ἐψηφίσαντο δωρεὰν αὐτῷ δοῦναι, (7) πρεσβείαν ὑπὲρ τούτων πέμψαντες. ἔνθα δὴ καὶ διεφάνη καθαρῶς ἐκεῖνος ὁ ἀνὴρ οὐ δοκῶν μόνον, ἀλλὰ καὶ (8) ὢν ἄριστος. πρῶτον μὲν γὰρ οὐδεὶς ἐβούλετο τῶν Σπαρτιατῶν ἀνδρὶ τοιούτῳ διαλέγεσθαι περὶ δωροδοκίας, ἀλλὰ δεδοικότες καὶ ἀναδυόμενοι, προεβάλοντο τὸν ξένον αὐτοῦ Τιμόλαον. ἔπειτα δ' αὐτὸς ὁ Τιμόλαος ὡς ἦλθεν εἰς Μεγάλην πόλιν, ἑστιαθεὶς παρὰ τῷ Φιλοποίμενι, καὶ τὴν σεμνότητα τῆς ὁμιλίας αὐτοῦ καὶ τὴν ἀφέλειαν τῆς διαίτης καὶ τὸ ἦθος ἐγγύθεν οὐδαμῇ προσιτὸν οὐδ' εὐάλωτον ὑπὸ χρημάτων κατανοήσας, ἀπεσιώπησε περὶ τῆς δωρεᾶς, ἑτέραν δέ τινα πρόφασιν τῆς πρὸς αὐτὸν ὁδοῦ ποιησάμενος, ᾤχετ' ἀπιών. καὶ πάλιν ἐκ δευτέρου πεμφθείς, ταὐτὸν ἔπαθε· τρίτῃ δ' ὁδῷ μόλις ἐντυχὼν ἐδήλωσε τὴν προθυμίαν τῆς πόλεως. ὁ δὲ Φιλοποίμην ἡδέως ἀκούσας, ἧκεν αὐτὸς εἰς Λακεδαίμονα, καὶ συνεβούλευσεν αὐτοῖς μὴ τοὺς φίλους καὶ ἀγαθοὺς δεκάζειν, ὧν προῖκα τῆς ἀρετῆς ἔξεστιν ἀπολαύειν, ἀλλὰ τοὺς πονηροὺς καὶ τὴν πόλιν ἐν τῷ συνεδρίῳ καταστασιάζοντας ὠνεῖσθαι καὶ διαφθείρειν, ἵνα τῷ λαβεῖν ἐπιστομισθέντες ἧττον ἐνοχλοῖεν αὐτοῖς. βέλτιον γὰρ εἶναι τῶν ἐχθρῶν παραιρεῖσθαι τὴν παρρησίαν ἢ τῶν φίλων. οὕτως μὲν ἦν πρὸς χρήματα λαμπρός.

Traduction française :

[15] XXII. Ces exploits méritèrent à Philopémen une affection singulière de la part des Grecs, et lui attirèrent dans les théâtres des marques d'honneur dont Titus Flamininus, naturellement ambitieux, était ouvertement blessé. Il croyait qu'un consul romain devait recevoir des Achéens plus de respect et d'honneur qu'un homme d'Arcadie. D'ailleurs les bienfaits que les Grecs avaient reçus de lui lorsque, par un seul décret, il avait affranchi de l'esclavage de Philippe et des Macédoniens toutes les contrées de la Grèce, lui paraissaient bien supérieurs aux services de Philopémen. Aussi Titus fit-il bientôt sa paix avec Nabis, qui, peu de temps après, fut tué en trahison par les Étoliens. Cette mort ayant jeté le trouble dans Sparte, Philopémen saisit cette occasion pour y marcher à la tête d'une armée; et gagnant les uns par la persuasion, entraînant les autres par la force, il fit entrer cette ville dans la ligue des Achéens. L'importance de ce service, qui fortifiait leur parti d'une ville si puissante et si considérée, accrut singulièrement sa réputation parmi les peuples de la ligue achéenne, et lui gagna la confiance des principaux de Sparte, qui espérèrent avoir en lui un défenseur de leur liberté. La maison et les biens de Nabis ayant été vendus, les Lacédémoniens arrêtèrent de lui faire présent de la somme de cent vingt talents que ces biens avaient produits, et de lui envoyer une ambassade pour le prier de les accepter. XXIII. Ce fut dans cette occasion que la vertu de Philopémen brilla dans toute sa pureté, et qu'on reconnut que, non content de paraître homme de bien, il l'était réellement. D'abord il ne se trouva pas un seul Spartiate qui voulût aller lui porter ces présents. Arrêtés par la crainte et le respect, ils lui envoyèrent Timolaüs, son hôte et son ami, qui, arrivé à Mégalopolis, alla loger chez lui. Lors qu'il eut considéré de près la gravité de sa conversation, la simplicité de sa vie et la sévérité de ses moeurs, il jugea facilement qu'un tel homme serait insensible à l'éclat de l'or, et il n'osa pas lui parler du don qu'il était chargé de lui offrir. Il supposa donc un autre prétexte à son voyage, et s'en retourna sans avoir rien fait. Envoyé une seconde fois, il fit de même. Enfin, à un troisième voyage, il prit sur lui, non sans beaucoup de peine, de lui déclarer la bonne volonté des Spartiates à son égard. Philopémen y fut sensible ; mais étant aussitôt parti pour Lacédémone, il conseilla aux Spartiates de ne pas employer leur argent à corrompre les amis honnêtes qu'ils avaient, et dont la vertu était toujours à leur disposition, sans avoir besoin de la payer; mais d'en acheter plutôt la faveur des méchants, de ceux qui, dans le conseil, livraient la ville aux séditions et aux troubles, afin que l'argent leur fermant la bouche, ils fussent moins à craindre. « Car, ajouta-t-il, c'est à ses ennemis et non à ses amis, qu'il faut ôter la liberté de parler. » Telle était la grandeur d'âme de Philopémen par rapport aux richesses.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007