Texte grec :
[1] Ὁ δὲ νεώτερος αὐτοκράτωρ ἅμ' ἡμέρᾳ προελθὼν εἰς τὸ
Καπιτώλιον ἔθυσε· καὶ κελεύσας Μάριον Κέλσον ἀχθῆναι πρὸς
αὑτὸν ἠσπάσατο καὶ διελέχθη φιλανθρώπως, καὶ παρεκάλεσε
τῆς αἰτίας ἐπιλαθέσθαι μᾶλλον ἢ τῆς ἀφέσεως μνημονεύειν.
τοῦ δὲ Κέλσου μήτ' ἀγεννῶς ἀποκριναμένου μήτ' ἀναισθήτως,
ἀλλὰ φήσαντος αὐτὸ τοῦ τρόπου διδόναι τὸ ἔγκλημα πίστιν,
ἐγκεκλῆσθαι γὰρ ὅτι Γάλβᾳ βέβαιον ἑαυτὸν παρέσχεν, ᾧ χάριν
οὐδεμίαν ὤφειλεν, ἠγάσθησαν οἱ παρόντες (2) ἀμφοτέρων καὶ
τὸ στρατιωτικὸν ἐπῄνεσεν. ἐν δὲ συγκλήτῳ πολλὰ δημοτικὰ καὶ
φιλάνθρωπα διαλεχθείς, ὃν μὲν αὐτὸς ὑπατεύειν χρόνον
ἤμελλε, τούτου μέρος ἔνειμεν Οὐεργινίῳ Ῥούφῳ, τοῖς δὲ
ἀποδεδειγμένοις ὑπὸ Νέρωνος ἢ Γάλβα πᾶσιν ἐτήρησε τὰς
ὑπατείας. ἱερωσύναις δὲ τοὺς καθ' (3) ἡλικίαν προήκοντας ἢ
δόξαν ἐκόσμησε. τοῖς δὲ ἐπὶ Νέρωνος φυγοῦσι καὶ κατελθοῦσιν
ἐπὶ Γάλβα συγκλητικοῖς πᾶσιν ἀπέδωκεν ὅσα μὴ πεπραμένα
τῶν κτημάτων ἑκάστου ἐξεύρισκεν. ὅθεν οἱ πρῶτοι καὶ
κράτιστοι πεφρικότες πρότερον ὡς οὐκ ἀνδρός, ἀλλά τινος ἢ
Ποινῆς ἢ παλαμναίου δαίμονος ἄφνω τοῖς πράγμασιν
ἐπιπεπτωκότος, ἡδίους ἐγένοντο ταῖς ἐλπίσι πρὸς τὴν
ἠγεμονίαν ὥσπερ διαμειδιῶσαν.
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Traduction française :
[1] Le lendemain, au point du jour, le nouvel empereur se rendit au Capitole;
et, après y avoir offert un sacrifice, il se fit amener Marius Celsus, le reçut et lui parla
avec bonté, et l'exhorta à oublier la cause de sa détention, plutôt que de se souvenir
de la liberté qu'il lui rendait. Celsus, sans montrer ni bassesse ni ingratitude, lui
répondit que le crime même dont on l'accusait était un garant de son caractère,
puisqu'on ne lui reprochait que sa fidélité à Galba, à qui il n'avait eu aucune
obligation particulière. Toute l'assemblée applaudit aux discours de l'un et de l'autre,
et les gens de guerre même en furent satisfaits. Dans le sénat, Othon tint des discours
pleins de douceur et de popularité; il partagea avec Verginius Rufus le temps qui
lui restait de son consulat, et conserva dans cette dignité tous ceux qu'avaient
désignés Néron et Galba. Il conféra des sacerdoces à ceux que leur âge ou leur
réputation en rendaient dignes. Tous les sénateurs bannis sous Néron furent rétablis
dans la portion de leurs biens qui n'avait pas été vendue, et qu'on put retrouver. Ces
commencements rassurèrent les premiers et les principaux citoyens, qui d'abord,
tremblants de frayeur, avaient regardé Othon moins comme un homme que comme
une furie ou un démon horrible qui venait fondre sur l'empire, et ils conçurent les
plus douces espérances d'un gouvernement qui s'annonçait sous de si riants
auspices.
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