Texte grec :
[14] Οὕτω μὲν οἱ πλεῖστοι τῶν παραγενομένων
ἀπαγγέλλουσι γενέσθαι τὴν μάχην, οὐδὲ αὐτοὶ σαφῶς
ὁμολογοῦντες εἰδέναι τὰ καθ' ἕκαστα διὰ τὴν ἀταξίαν καὶ τὴν
ἀνωμαλίαν. ἐμοὶ δὲ ὕστερον ὁδεύοντι διὰ τοῦ πεδίου Μέστριος
Φλῶρος, ἀνὴρ ὑπατικὸς τῶν τότε μὴ κατὰ γνώμην, ἀλλ'
ἀνάγκῃ μετὰ τοῦ Ὄθωνος γενομένων, νεὼν ὄντα παλαιὸν
ἐπιδείξας διηγεῖτο μετὰ τὴν μάχην ἐπελθὼν ἰδεῖν νεκρῶν
σωρὸν τηλικοῦτον ὥστε (2) τοὺς ἐπιπολῆς ἅπτεσθαι τῶν ἀετῶν.
καὶ τὴν αἰτίαν ἔφη ζητῶν οὔτε αὐτὸς εὑρεῖν οὔτε παρ' ἄλλου
του πυθέσθαι. θνήσκειν μὲν γὰρ παρὰ τοὺς ἐμφυλίους
πολέμους, ὅταν τροπὴ γένηται, πλείονας εἰκός ἐστι, τῷ μηδένα
ζωγρεῖν, χρῆσθαι γὰρ οὐκ ἔστι τοῖς ἁλισκομένοις, ἡ δ' ἐπὶ
τοσοῦτο σωρεία καὶ συμφόρησις οὐκ ἔχει τὴν αἰτίαν
εὐσυλλόγιστον.
|
|
Traduction française :
[14] XVIII. Tel est le récit que font de cette bataille
la plupart de ceux qui s'y trouvèrent : ils avouent cependant que l'inégalité
du terrain, et le désordre avec lequel on combattit, ne leur permirent pas d'en
connaître tous les détails. Mais dans la suite, comme je passais sur le champ de
bataille avec Mestrius Florus, homme consulaire, il me montra un vieillard qui, dans
sa jeunesse, s'était trouvé à cette journée, non volontairement, mais forcé par ceux du
parti d'Othon. Il nous raconta qu'après le combat il avait vu un monceau de morts si
élevé, que les derniers rangs étaient au niveau des personnes qui en approchaient.
Il ajouta qu'il n'avait pu en trouver lui-même la raison, ni l'apprendre de
personne. Il est vraisemblable que dans les guerres civiles, quand une des armées est
en déroute, le carnage est plus grand que dans les autres guerres, parce qu'on n'y fait
point de prisonniers, ceux qui les auraient pris ne pouvant en faire aucun usage :
mais pàr quelle raison ces cadavres étaient-ils entassés si haut? c'est ce qu'il est
difficile de dire.
|
|