Texte grec :
[13] Τῶν δὲ στρατηγῶν οὔτε Πρόκλος οὔτε Παυλῖνος
συνεισελθεῖν ἐτόλμησαν, ἀλλ' ἐξέκλιναν φοβούμενοι τοὺς
στρατιώτας ἤδη τὴν αἰτίαν ἐπὶ τοὺς στρατηγοὺς τρέποντας.
Ἄννιος δὲ Γάλλος ἀνελάμβανεν ἐν τῇ πόλει καὶ παρεμυθεῖτο
τοὺς ἐκ τῆς μάχης συλλεγομένους, ὡς ἀγχωμάλου
γεγενημένης καὶ πολλοῖς κεκρατηκότας μέρεσι (2) τῶν
πολεμίων. Μάριος δὲ Κέλσος τοὺς ἐν τέλει συναγαγὼν
ἐκέλευσε σκοπεῖν τὸ κοινόν, ὡς ἐπὶ συμφορᾷ τηλικαύτῃ καὶ
φόνῳ τοσούτῳ πολιτῶν μηδὲ Ὄθωνος, εἴπερ ἀνὴρ ἀγαθός
ἐστιν, ἐθελήσοντος ἔτι πειρᾶσθαι τῆς τύχης, ὅπου καὶ Κάτων
καὶ Σκηπίων, Καίσαρι κρατοῦντι μετὰ Φάρσαλον εἶξαι μὴ
θελήσαντες, αἰτίαν ἔχουσιν ὡς πολλοὺς καὶ ἀγαθοὺς ἄνδρας ἐν
Λιβύῃ παραναλώσαντες οὐκ ἀναγκαίως, καίπερ ἀγωνιζόμενοι
περὶ τῆς (3) Ῥωμαίων ἐλευθερίας. τὰ γὰρ ἄλλα κοινὴν ἡ τύχη
παρέχουσα πᾶσιν ἑαυτὴν ἓν οὐκ ἀφαιρεῖται τῶν ἀγαθῶν, τὸ
κἂν πταίσωσιν εὐλογιστεῖν πρὸς τὰ συντυγχάνοντα. Ταῦτα
λέγων ἔπειθε τοὺς ἡγεμονικούς. ἐπεὶ δὲ πειρώμενοι τοὺς
στρατιώτας ἑώρων εἰρήνης δεομένους καὶ Τιτιανὸς ἐκέλευε
πρεσβεύειν ὑπὲρ ὁμονοίας, ἔδοξε Κέλσῳ καὶ Γάλλῳ βαδίζειν
καὶ διαλέγεσθαι τοῖς περὶ τὸν Κεκίναν καὶ Οὐάλεντα. (4)
βαδίζουσι δὲ αὐτοῖς ἀπήντησαν ἑκατοντάρχαι τὴν μὲν δύναμιν
ἤδη κεκινημένην λέγοντες ἐρχομένην ἐπὶ τὸ Βητριακόν, αὐτοὶ
δὲ ὑπὸ τῶν στρατηγῶν ἀπεστάλθαι περὶ ὁμονοίας.
ἐπαινέσαντες οὖν οἱ περὶ τὸν Κέλσον ἐκέλευσαν αὐτοὺς
ἀναστρέψαντας πάλιν ἀπαντᾶν μετ' αὐτῶν τοῖς περὶ τὸν
Κεκίναν. ἐπεὶ δὲ ἐγγὺς ἦσαν, ἐκινδύνευσεν ὁ Κέλσος. ἔτυχον
γὰρ οἱ περὶ τὴν ἐνέδραν (5) ἡττημένοι πρότερον ἱππεῖς
προεξελαύνοντες. ὡς οὖν προσιόντα τὸν Κέλσον κατεῖδον,
εὐθὺς βοήσαντες ὥρμησαν ἐπ' αὐτόν. οἱ δὲ ἑκατοντάρχαι
προέστησαν ἀνείργοντες· καὶ τῶν ἄλλων λοχαγῶν φείδεσθαι
βοώντων οἱ περὶ τὸν Κεκίναν πυθόμενοι καὶ προσελάσαντες
τὴν ἀκοσμίαν ταχὺ τῶν ἱππέων ἔπαυσαν, τὸν δὲ Κέλσον
ἀσπασάμενοι φιλοφρόνως ἐβάδιζον μετ' αὐτῶν εἰς τὸ
Βητριακόν. (6) ἐν δὲ τούτῳ μετάνοια Τιτιανὸν ἔσχεν
ἐκπέμψαντα τοὺς πρέσβεις· καὶ τῶν στρατιωτῶν τοὺς
θρασυνομένους αὖθις ἀνεβίβαζεν ἐπὶ τὰ τείχη καὶ τοὺς ἄλλους
παρεκάλει βοηθεῖν. τοῦ δὲ Κεκίνα προσελάσαντος τῷ ἵππῳ καὶ
τὴν δεξιὰν ὀρέγοντος οὐδεὶς ἀντέσχεν, ἀλλ' οἱ μὲν ἀπὸ τῶν
τειχῶν ἠσπάζοντο τοὺς στρατιώτας, οἱ δὲ τὰς πύλας
ἀνοίξαντες ἐξῄεσαν καὶ ἀνεμίγνυντο τοῖς (7) προσήκουσιν.
ἠδίκει δὲ οὐδείς, ἀλλὰ καὶ φιλοφροσύναι καὶ δεξιώσεις ἦσαν,
ὤμοσαν δὲ πάντες περὶ τοῦ Οὐϊτελλίου καὶ προσεχώρησαν.
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Traduction française :
[13] Mais de leurs généraux, ni Proculus, ni Paulinus, n'osèrent s'y rendre; ils se sauvèrent
chacun de son côté, par la crainte des soldats, qui rejetaient sur leurs chefs la cause
de leur défaite. Annius Gallus reçut dans Bébriac ceux qui s'échappèrent de la
bataille, et leur dit, pour les consoler, que le succès avait été partagé, et qu'en
plusieurs endroits ils avaient vaincu les ennemis. XVII. Marius Celsus, ayant
assemblé les principaux officiers, les exhorta à s'occuper du salut commun. « Après
une telle défaite, leur dit-il, après un si grand carnage de citoyens, Othon lui-même,
s'il est homme de bien, ne voudra pas tenter une seconde fois la fortune des armes; il
n'ignore pas que Caton et Scipion, qui ne voulurent pas céder à César après sa
victoire de Pharsale, sont blâmés encore aujourd'hui, quoiqu'ils combattissent pour la
liberté publique, d'avoir, sans nécessité, causé en Afrique la perte de tant de braves
gens. La fortune, qui se livre indifféremment à tous les hommes, ne peut ôter aux
hommes de bien ce seul avantage de savoir, dans les revers, faire usage de leur raison
pour réparer leurs malheurs. » Les officiers, persuadés par ce discours, allèrent
d'abord sonder les soldats, qu'ils trouvèrent disposés à demander la paix. Titianus
lui-même fut d'avis de députer vers les ennemis pour ménager un accord. Celsus et
Gallus, qui furent chargés de cette députation, partirent pour aller traiter avec Cécina
et Valens. Ils rencontrèrent en chemin des centurions, qui leur apprirent que l'armée
de Vitellius marchait sur Bébriac, et qu'ils allaient, de la part de leurs généraux,
proposer un accommodement. Celsus et Gallus, charmés de cette disposition,
engagèrent les centurions à retourner sur leurs pas, et à venir avec eux parler à
Cécina. Lorsqu'ils furent près des ennemis, Celsus se trouva dans le plus grand
danger; les cavaliers qui avaient été battus au combat de l'embuscade, et qui
marchaient à la tête de l'armée, ne l'eurent pas plutôt aperçu qu'ils coururent sur lui
en jetant de grands cris. Les centurions qui l'accompagnaient se mirent devant lui, et
arrêtèrent les cavaliers; les autres capitaines crièrent aux soldats de l'épargner; et
Cécina, instruit de ce qui se passait, accourut lui-même, apaisa ces cavaliers, et,
saluant Celsus avec amitié, ils se rendirent tous ensemble à Bébriac. Cependant
Titianus, qui s'était repenti d'avoir député aux ennemis, avait choisi les soldats les
plus audacieux, et les avait placés sur les murailles, en exhortant les autres à les
secourir. Mais quand ils virent Cécina s'avancer à cheval et leur tendre la main, ils ne
firent aucune résistance : les uns saluèrent les soldats du haut des murailles; les
autres, ouvrant les portes, sortirent de la ville, et allèrent se mêler avec les troupes
qui arrivaient. Aucun ne se permit la moindre violence; ils s'embrassèrent
mutuellement, en se donnant les plus grands témoignages d'amitié; et ayant tous
prêté serment à Vitellius, ils se rendirent à lui.
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