HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Othon

σώματος



Texte grec :

[15] Τῷ δὲ Ὄθωνι πρῶτον μὲν ἀσαφής, ὥσπερ εἴωθε περὶ τῶν τηλικούτων, προσέπεσε λόγος· ἐπεὶ δὲ καὶ τετρωμένοι τινὲς ἧκον ἐκ τῆς μάχης ἀπαγγέλλοντες, τοὺς μὲν φίλους ἧττον ἄν τις ἐθαύμασεν οὐκ ἐῶντας ἀπαγορεύειν, ἀλλὰ θαρρεῖν παρακελευομένους, τὸ δὲ τῶν στρατιωτῶν πάθος ἅπασαν ὑπερέβαλε πίστιν. ὡς οὐδεὶς ἀπῆλθεν, (2) οὐδὲ μετέστη πρὸς τοὺς κρατοῦντας, οὐδ' ὤφθη τὸ καθ' αὑτὸν ζητῶν ἀπεγνωσμένου τοῦ ἡγεμόνος, πάντες δ' ὁμαλῶς ἐπὶ θύρας ἦλθον, ἐκάλουν αὐτοκράτορα, προελθόντος ἐγίνοντο προστρόπαιοι, μετὰ βοῆς καὶ ἱκεσίας χειρῶν ἥπτοντο, προσέπιπτον, ἐδάκρυον, ἐδέοντο μὴ σφᾶς ἐγκαταλιπεῖν, μὴ προδοῦναι τοῖς πολεμίοις, ἀλλὰ χρῆσθαι μέχρι ἂν ἐμπνέωσι καὶ ψυχαῖς καὶ σώμασιν ὑπὲρ (3) αὑτοῦ. ταῦτα ὁμοῦ πάντες ἱκέτευον. εἷς δὲ τῶν ἀφανεστέρων ἀνατείνας τὸ ξίφος καὶ εἰπών, "Ἴσθι, Καῖσαρ, οὕτως ὑπὲρ σοῦ παρατεταγμένους ἅπαντας," ἀπέσφαξεν ἑαυτόν. Ἀλλὰ τούτων οὐδὲν ἐπέκλασε τὸν Ὄθωνα, φαιδρῷ δὲ καὶ καθεστῶτι προσώπῳ πανταχόσε τὰς ὄψεις περιαγαγών, "Ταύτην," εἶπεν, "ὦ συστρατιῶται, τὴν ἡμέραν ἐκείνης, ἐν ᾗ με πρῶτον ἐποιήσατε αὐτοκράτορα, μακαριωτέραν ἡγοῦμαι, τοιούτους ὁρῶν ὑμᾶς καὶ τηλικούτων (4) ἀξιούμενος. ἀλλὰ μὴ μείζονος ἀποστερεῖτε, τοῦ καλῶς ἀποθανεῖν ὑπὲρ τοσούτων καὶ τοιούτων πολιτῶν. εἰ τῆς Ῥωμαίων ἡγεμονίας ἄξιος γέγονα, δεῖ με τῆς ἐμῆς ψυχῆς ὑπὲρ τῆς πατρίδος ἀφειδεῖν. οἶδα τὴν νίκην τοῖς ἐναντίοις οὔτε βεβαίαν οὔτε ἰσχυρὰν οὖσαν. ἀπαγγέλλουσι τὴν ἐκ Μυσίας ἡμῶν δύναμιν οὐ πολλῶν ἡμερῶν ὁδὸν ἀπέχειν, (5) ἤδη καταβαίνουσαν ἐπὶ τὸν Ἀδρίαν. Ἀσία καὶ Συρία καὶ Αἴγυπτος καὶ τὰ πολεμοῦντα Ἰουδαίοις στρατεύματα μεθ' ἡμῶν, ἥ τε σύγκλητος παρ' ἡμῖν καὶ τέκνα τῶν ἐναντίων καὶ γυναῖκες. ἀλλ' οὐκ ἔστι πρὸς Ἀννίβαν οὐδὲ Πύρρον οὐδὲ Κίμβρους ὁ πόλεμος ὑπὲρ τῆς Ἰταλίας, ἀλλὰ Ῥωμαίοις πολεμοῦντες ἀμφότεροι τὴν πατρίδα καὶ νικῶντες ἀδικοῦμεν καὶ νικώμενοι. καὶ γὰρ τὸ ἀγαθὸν τοῦ (6) κρατοῦντος ἐκείνῃ κακόν ἐστι. πιστεύσατε πολλάκις ὅτι δύναμαι κάλλιον ἀποθανεῖν ἢ ἄρχειν. οὐ γὰρ ὁρῶ τί τηλικοῦτον Ῥωμαίοις ὄφελος ἔσομαι κρατήσας, ἡλίκον ἐπιδοὺς ἐμαυτὸν ὑπὲρ εἰρήνης καὶ ὁμονοίας, καὶ τοῦ μὴ πάλιν ἡμέραν τοιαύτην ἐπιδεῖν τὴν Ἰταλίαν."

Traduction française :

[15] XIX. La première nouvelle qu'Othon reçut de sa défaite fut d'abord incertaine, comme il est ordinaire dans des événements de cette importance; mais elle lui fut confirmée par les blessés qui arrivaient de la bataille. Il n'est pas étonnant que, dans un pareil revers, ses amis aient fait leur possible pour prévenir son désespoir et soutenir son courage : mais ce qui paraît incroyable, c'est l'affection que ses soldais firent éclater pour lui : on n'en vit pas un seul le quitter pour passer du côté des vainqueurs, ou chercher à se sauver lors même qu'il voyait son général désespérer de son salut : assemblés devant sa porte, ils l'appelaient toujours leur empereur; et quand il sortait, ils tombaient à ses genoux, lui tendaient les mains en poussant des cris, et le conjurant avec larmes de ne pas les abandonner, de ne pas les livrer à leurs ennemis, mais de les employer à tout ce qu'il voudrait tant qu'il leur resterait un souffle de vie. Ils lui faisaient tous la même prière; et un simple soldat tirant son épée : « César, lui dit-il, sachez que tous mes compagnons sont aussi résolus que moi à mourir pour vous. » En disant ces mots, il se tua devant lui. XX. Mais rien ne put fléchir Othon : après avoir jeté ses regards autour de lui avec un air assuré et un visage riant : « Mes compagnons, leur dit-il, les dispositions dans lesquelles je vous vois, et les témoignages touchants de votre affection, rendent cette journée bien plus heureuse pour moi que celle où vous m'élevâtes à l'empire; mais ne me refusez pas une marque d'intérêt plus grande encore, celle de me laisser mourir honorablement pour tant de braves citoyens. Si je fus digne de l'empire romain, je ne dois pas craindre de me sacrifier pour ma patrie. La victoire, je le sais, n'est ni entière, ni assurée pour les ennemis : j'apprends que notre armée de Mésie n'est qu'à quelques journées de nous, et qu'elle vient par la mer Adriatique; l'Asie, la Syrie, l'Égypte, et les légions qui faisaient la guerre en Judée, se sont déclarées pour nous; le sénat est dans notre parti; les femmes et les enfants de nos ennemis sont entre nos mains. Mais ce n'est pas contre Annibal, contre Pyrrhus et les Cimbres, que nous faisons la guerre pour leur disputer la possession de l'Italie; de part et d'autre ce sont des Romains qui combattent : vainqueurs ou vaincus, nous faisons également le malheur de notre patrie, et la victoire est toujours funeste à Rome. Croyez que je puis mourir avec plus de gloire que je ne sais régner; et je ne vois pas que je puisse être aussi utile aux Romains par ma victoire que je le serai par ma mort, en me sacrifiant pour ramener la paix et l'union dans l'empire, pour empêcher que l'Italie ne voie une seconde journée aussi funeste que celle-ci. »





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Dernière mise à jour : 20/09/2007