Texte grec :
[8] Ὁ δὲ Ὄθων παραγενόμενος εἰς Βητριακὸν εἰς τὸ
στρατόπεδον (ἔστι δὲ πολίχνη πλησίον Κρεμώνης τὸ
Βητριακόν) ἐβουλεύετο περὶ τῆς μάχης. καὶ Πρόκλῳ μὲν ἐδόκει
καὶ Τιτιανῷ, τῶν στρατευμάτων ὄντων προθύμων καὶ
προσφάτου τῆς νίκης, διαγωνίσασθαι καὶ μὴ καθῆσθαι τὴν
ἀκμὴν ἀμβλύνοντα τῆς δυνάμεως καὶ περιμένοντα Οὐϊτέλλιον
αὐτὸν ἐκ Γαλατίας ἐπελθεῖν· (2) Παυλῖνος δὲ τοῖς μὲν πολεμίοις
ἔφη πάντα μεθ' ὧν μαχοῦνται παρεῖναι, καὶ μηδὲν ἐνδεῖν,
Ὄθωνι δὲ τῆς ἤδη παρούσης οὐκ ἐλάττονα προσδόκιμον εἶναι
δύναμιν ἐκ Μυσίας καὶ Παννονίας, ἂν τὸν αὑτοῦ περιμένῃ
καιρόν, ἀλλὰ μὴ στρατηγῇ πρὸς (3) τὸν τῶν πολεμίων. οὐ γὰρ
ἀμβλυτέροις γε χρήσεσθαι τότε τοῖς νῦν θαρροῦσιν ἀπ'
ἐλαττόνων, ἂν πλείονας τοὺς ἀγωνιζομένους προσλάβωσιν,
ἀλλ' ἐκ περιουσίας ἀγωνιεῖσθαι· καὶ χωρὶς δὲ τούτου τὴν
διατριβὴν εἶναι πρὸς αὐτῶν ἐν ἀφθόνοις πᾶσιν ὄντων, ἐκείνοις
δὲ τὸν χρόνον ἀπορίαν παρέξειν τῶν ἀναγκαίων ἐν πολεμίᾳ
καθεζομένοις. (4) ταῦτα λέγοντι Παυλίνῳ Μάριος Κέλσος
ἐγένετο σύμψηφος. Ἄννιος δὲ Γάλλος οὐ παρῆν μέν, ἀλλ'
ἐθεραπεύετο πεπτωκὼς ἀφ' ἵππου, γράψαντος δὲ Ὄθωνος
αὐτῷ συνεβούλευσε μὴ σπεύδειν, ἀλλὰ τὴν ἐκ Μυσίας
περιμένειν δύναμιν ἤδη καθ' ὁδὸν οὖσαν. οὐ μὴν ἐπείθετο
τούτοις, ἀλλὰ ἐκράτησαν οἱ πρὸς τὴν μάχην παρορμῶντες.
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Traduction française :
[8] XI. Cependant Othon, en arrivant à son camp de Bébriac, petite ville voisine de
Crémone, délibéra, avec ses officiers, s'il livrerait bataille aux ennemis. Proculus et
Titianus en furent d'avis ; ils voulaient qu'on profitât de la confiance qu'inspirait aux
soldats leur victoire récente, et qu'au lieu de laisser refroidir leur courage et leur
ardeur, on les menât tout de suite à l'ennemi, avant que Vitellius fût arrivé des
Gaules. Paulinus, au contraire, représentait que les ennemis avaient toutes les
troupes avec lesquelles ils se proposaient de combattre, et qu'ils ne manquaient de
rien : qu'Othon attendait de la Mésie et de la Pannonie une armée aussi nombreuse
que celle qu'il avait déjà; qu'il devait donc choisir son temps, au lieu de prendre celui
des ennemis; que ses troupes, qui témoignaient tant de confiance lorsqu'elles étaient
peu nombreuses, n'auraient pas moins d'ardeur quand leur nombre serait augmenté;
qu'elles n'en combattraient, au contraire, qu'avec plus de courage « Et sans cela,
ajouta-t-il, les délais sont à notre avantage, parce que nous avons tout en abondance;
au lieu que le retard sera funeste à Cécina, qui, campé dans un pays ennemi, se verra
bientôt réduit à manquer des choses même les plus nécessaires.» L'avis de Paulinus
fut appuyé par Marius Celsus; Annius Gallus était absent; il se faisait traiter d'une
chute de cheval. Othon lui écrivit pour le consulter, et il lui répondit de ne pas se
presser, et d'attendre l'armée de Mésie, qui était en chemin. XII. Othon ne se rendit
point à ce dernier avis; le sentiment de ceux qui le poussaient à combattre l'emporta.
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