HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

πράως



Texte grec :

[8] Ἐφ' οἷς δῆλος ἦν ὁ Μέτελλος ἀχθόμενος. μάλιστα δ' αὐτὸν ἠνίασε τὸ περὶ Τουρπίλλιον. οὗτος γὰρ ὁ ἀνὴρ ἦν μὲν ἐκ πατέρων ξένος τῷ Μετέλλῳ, καὶ τότε τὴν ἐπὶ (2) τῶν τεκτόνων ἔχων ἀρχὴν συνεστράτευε· φρουρῶν δὲ Βάγαν πόλιν μεγάλην, καὶ τῷ μηδὲν ἀδικεῖν τοὺς ἐνοικοῦντας, ἀλλὰ πράως καὶ φιλανθρώπως αὐτοῖς προσφέρεσθαι πιστεύων, ἔλαθεν ὑποχείριος τοῖς πολεμίοις γενόμενος. παρεδέξαντο γὰρ τὸν Ἰουγούρθαν, τὸν δὲ Τουρπίλλιον οὐδὲν ἠδίκησαν, ἀλλὰ σῷον ἐξαιτησάμενοι διῆκαν. (4) ἔσχεν οὖν αἰτίαν προδοσίας, καὶ παρὼν ὁ Μάριος τῇ κρίσει σύμβουλος, αὐτός θ' οἱ πικρὸς ἦν καὶ τῶν ἄλλων παρώξυνε τοὺς πλείστους, ὥστ' ἄκοντα τὸν Μέτελλον ἐκβιασθῆναι (5) (καὶ) καταψηφίσασθαι θάνατον τοῦ ἀνθρώπου. μετ' ὀλίγον δὲ τῆς αἰτίας ψευδοῦς φανείσης, οἱ μὲν ἄλλοι συνήχθοντο τῷ Μετέλλῳ βαρέως φέροντι, Μάριος δὲ χαίρων καὶ ποιούμενος ἴδιον τὸ ἔργον, οὐκ ᾐσχύνετο λέγειν περιιών, ὡς αὐτὸς εἴη προστετριμμένος ἀλάστορα τῷ (6) Μετέλλῳ ξενοκτόνον. ἐκ τούτου φανερῶς ἀπηχθάνοντο· καὶ λέγεταί ποτε τοῦ Μαρίου παρόντος οἷον ἐφυβρίζων ὁ Μέτελλος εἰπεῖν· "σὺ δὴ καταλιπὼν ἡμᾶς ὦ γενναῖε πλεῖν ἐπ' οἴκου διανοῇ καὶ παραγγέλλειν ὑπατείαν; οὐ γὰρ ἀγαπήσεις, ἂν τᾠμῷ παιδὶ τούτῳ συνυπατεύσῃς;" ἦν δ' ὁ παῖς τότε τοῦ Μετέλλου παντάπασι μειράκιον. (7) Οὐ μὴν ἀλλὰ τοῦ Μαρίου σπουδάζοντος ἀφεθῆναι πολλὰς ἀναβολὰς ποιησάμενος, ἔτι δώδεκα λειπομένων ἡμερῶν ἐπὶ τὴν τῶν ὑπάτων ἀνάδειξιν ἀφῆκεν αὐτόν. (8) ὁ δὲ πολλὴν ἀπὸ στρατοπέδου τὴν ἐπὶ θάλασσαν εἰς Ἰτύκην ὁδὸν ἡμέραις δυσὶ καὶ μιᾷ νυκτὶ συνελών, ἔθυε πρὸ τοῦ πλοῦ· καὶ λέγεται τὸν μάντιν εἰπεῖν, ὡς ἀπίστους τινὰς τὸ μέγεθος καὶ κρείττονας ἐλπίδος ἁπάσης εὐπραξίας (9) προφαίνοι τῷ Μαρίῳ τὸ δαιμόνιον. ὁ δὲ τούτοις ἐπαρθεὶς ἀνήχθη, καὶ τὸ πέλαγος τεταρταῖος οὐρίῳ πνεύματι περάσας, αὐτίκα τε τῷ δήμῳ ποθεινὸς ὤφθη, καὶ προαχθεὶς ὑπό τινος τῶν δημάρχων εἰς τὸ πλῆθος, ἐπὶ πολλαῖς κατὰ τοῦ Μετέλλου διαβολαῖς ᾐτεῖτο τὴν ἀρχήν, ὑπισχνούμενος ἢ κτενεῖν ἢ ζῶντα λήψεσθαι τὸν Ἰουγούρθαν.

Traduction française :

[8] VIII. Une préférence si marquée déplaisait fort à Métellus; mais rien ne lui causa plus de chagrin que l'aventure de Turpilius. C'était un ami de Métellus, et les deux familles étaient depuis longtemps liées par les noeuds de l'hospitalité. Turpilius avait alors à l'armée la charge d'intendant des ouvriers. Préposé par Métellus à la garde d'une ville considérable, nommée Vacca, il crut qu'en ne faisant aucune injustice aux habitants, en les traitant même avec beaucoup de douceur et d'humanité, il s'assurerait de leur fidélité; mais leur perfidie le livra, sans qu'il s'en doutât, entre les mains des ennemis. Ils reçurent Jugurtha dans leur ville; mais ils ne firent point de mal à Turpilius, et obtinrent pour lui, de ce prince, la vie et la liberté. Cité en justice comme coupable de trahison, il eut pour un de ses juges Marius, qui, très indisposé contre lui, aigrit tellement la plupart des autres, que Métellus se vit forcé malgré lui, par la pluralité des suffrages, de le condamner à mort. Peu de temps après, l'accusation ayant été reconnue fausse, et tous les autres juges partageant la vive douleur de Métellus, Marius, au contraire, en témoigna publiquement sa joie; il se vanta que cette condamnation était son ouvrage, et il n'eut pas honte de dire partout qu'il avait attaché à l'âme de Métellus une furie vengeresse, qui le punissait d'avoir fait mourir son hôte. Il éclata dès lors entre eux une haine implacable; et Métellus lui dit un jour en le raillant : "Vous voulez donc nous quitter, homme de bien; vous pensez à vous embarquer pour Rome, et à y briguer le consulat; car vous n'auriez garde d'attendre à être consul avec mon fils". Ce fils de Métellus était encore dans sa première jeunesse. IX. Cependant Marius sollicitait vivement son congé, que Métellus différait toujours, et qu'il lui accorda enfin, lorsqu'il ne restait plus que douze jours jusqu'à l'élection des consuls. Marius se rendit en deux jours et une nuit à Utique, sur mer, quoiqu'elle fùt à une distance considérable du camp. Avant que de s'embarquer, il fit un sacrifice, et le devin lui assura, dit-on, que le dieu lui promettait des prospérités extraordinaires, et bien supérieures à ses espérances. Le coeur enflé de ces promesses, il mit à la voile; et ayant eu constamment le vent le plus favorable, il fit la traversée en quatre jours. Le peuple le reçut avec de vives démonstrations de joie. Conduit aux comices par un des tribuns, après avoir présenté plusieurs chefs d'accusation contre Métellus, il demanda le consulat, en promettant de tuer de sa main Jugurtha, ou de l'amener prisonnier à Rome.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007