HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

ἀλλὰ



Texte grec :

[44] Χρηστῷ δὲ καὶ Μᾶρκος Ἀντώνιος ὁ ῥήτωρ φίλῳ χρησάμενος, ἠτύχησεν. ὁ γὰρ ἄνθρωπος ἦν μὲν πένης καὶ δημοτικός, ὑποδεξάμενος δὲ πρῶτον ἄνδρα Ῥωμαίων καὶ φιλοφρονούμενος ἐκ τῶν παρόντων, οἰκέτην ἔπεμψε (2) πρός τινα τῶν ἐγγὺς καπήλων, ληψόμενον οἶνον. διαγευομένου δ' ἐπιμελέστερον καὶ βελτίονα μετρῆσαι κελεύοντος, ἠρώτησεν ὁ κάπηλος, τί παθὼν οὐχὶ τὸν νέον ὥσπερ εἴωθεν ὠνεῖται καὶ δημοτικόν, ἀλλὰ τοῦ σπουδαίου καὶ πολυτελοῦς. ἁπλῶς δέ πως ἐκείνου φράσαντος ὡς πρὸς συνήθη καὶ γνώριμον, ὅτι Μᾶρκον Ἀντώνιον ὁ δεσπότης ἑστιᾷ παρ' αὐτῷ κρυπτόμενον, ἀσεβὴς καὶ μιαρὸς ὢν ὁ κάπηλος ἅμα τῷ τὸν οἰκέτην ἀπελθεῖν αὐτὸς συνέτεινε πρὸς Μάριον ἤδη περὶ δεῖπνον ὄντα, καὶ προσαχθεὶς ὡμολόγησε παραδώσειν αὐτῷ τὸν Ἀντώνιον. (4) ἀκούσας οὖν ἐκεῖνος ἐκκραγεῖν λέγεται μέγα καὶ ταῖς χερσὶν ὑφ' ἡδονῆς ἀνακροτῆσαι· καὶ μικροῦ μὲν ἐδέησεν ἐξαναστὰς αὐτὸς ἐπὶ τὸν τόπον φέρεσθαι, τῶν δὲ φίλων κατασχόντων, Ἄννιον ἔπεμπε καὶ στρατιώτας μετ' αὐτοῦ, κελεύσας κατὰ τάχος τὴν κεφαλὴν τοῦ Ἀντωνίου (5) κομίζειν. ὡς οὖν ἧκον ἐπὶ τὴν οἰκίαν, ὁ μὲν Ἄννιος ὑπέστη παρὰ τὰς θύρας, οἱ δὲ στρατιῶται διὰ κλιμάκων ἀναβάντες εἰς τὸ δωμάτιον καὶ θεασάμενοι τὸν Ἀντώνιον, ἄλλος ἄλλον ἐπὶ τὴν σφαγὴν ἀνθ' ἑαυτοῦ παρεκάλει καὶ προὐβάλλετο. (6) τοιαύτη δέ τις ἦν ὡς ἔοικε τοῦ ἀνδρὸς ἡ τῶν λόγων σειρὴν καὶ χάρις, ὥστ' ἀρξαμένου λέγειν καὶ παραιτεῖσθαι τὸν θάνατον ἅψασθαι μὲν οὐδεὶς ἐτόλμησεν οὐδ' ἀντιβλέψαι, (7) κάτω δὲ κύψαντες ἐδάκρυον ἅπαντες. διατριβῆς δὲ γενομένης, ἀναβὰς ὁ Ἄννιος ὁρᾷ τὸν μὲν Ἀντώνιον διαλεγόμενον, τοὺς δὲ στρατιώτας ἐκπεπληγμένους καὶ κατακεκηλημένους ὑπ' αὐτοῦ· κακίσας οὖν ἐκείνους καὶ προσδραμὼν αὐτὸς ἀποτέμνει τὴν κεφαλήν. Κάτλος δὲ Λουτάτιος <ὁ> Μαρίῳ συνάρξας καὶ συνθριαμβεύσας ἀπὸ Κίμβρων, ἐπεὶ πρὸς τοὺς δεομένους ὑπὲρ αὐτοῦ καὶ παραιτουμένους ὁ Μάριος τοσοῦτον μόνον εἶπεν "ἀποθανεῖν δεῖ", κατακλεισάμενος εἰς οἴκημα καὶ πολλοὺς (9) ἄνθρακας ἐκζωπυρήσας ἀπεπνίγη. ῥιπτουμένων δὲ τῶν σωμάτων ἀκεφάλων καὶ πατουμένων ἐν ταῖς ὁδοῖς, ἔλεος οὐκ ἦν, ἀλλὰ φρίκη καὶ τρόμος ἁπάντων πρὸς τὴν ὄψιν. ἠνία δὲ μάλιστα τὸν δῆμον ἡ τῶν καλουμένων Βαρδυαίων (10) ἀσέλγεια. τοὺς γὰρ δεσπότας ἐν ταῖς οἰκίαις σφάττοντες, ᾔσχυνον μὲν αὐτῶν παῖδας, ἐμείγνυντο δὲ βίᾳ ταῖς δεσποίναις, ἀκατάσχετοι δ' ἦσαν ἁρπάζοντες καὶ μιαιφονοῦντες, ἕως οἱ περὶ Κίνναν καὶ Σερτώριον συμφρονήσαντες ἐπέθεντο κοιμωμένοις αὐτοῖς ἐν τῷ στρατοπέδῳ καὶ κατηκόντισαν ἅπαντας.

Traduction française :

[44] XLVIII. L'orateur Marcus Antonius, qui avait aussi trouvé un ami sûr, n'eut pas le même bonheur que Cornutus. Son hôte était un homme du peuple, fort pauvre, qui, ayant chez lui un des premiers personnages de Rome, et voulant le traiter aussi bien que ses moyens le lui permettaient, envoya son esclave acheter du vin dans un cabaret du voisinage. L'esclave ayant goûté le vin avec plus de soin qu'il ne faisait ordinairement, en voulut de meilleur. Le cabaretier lui demanda pourquoi il ne prenait pas, comme de coutume, du vin nouveau et commun, et qu'il en voulait du meilleur et du plus cher. L'esclave lui répondit tout bonnement, comme à un homme qu'il connaissait depuis longtemps et qu'il croyait son ami, que son maître avait Marcus Antonius caché dans sa maison, et qu'il voulait le bien traiter. L'esclave ne fut pas plutôt sorti, que le cabaretier, homme scélérat et impie, court chez Marius, qui était déjà à table; il est introduit, et annonce qu'il va lui livrer Marcus Antonius. A cette nouvelle, Marius, transporté de joie, jette un grand cri, et bat des mains. Peu s'en fallut qu'il ne se levât de table, pour aller lui-même sur le lieu; mais ses amis le retinrent, et il se contenta d'y envoyer Annius à la tête de quelques soldats, avec ordre de lui apporter sur-le-champ la tête de Marcus Antonius. Lorsqu'ils furent à la maison où il était caché, Annius se tint à la porte, et les soldats étant montés dans la chambre, la vue d'Antonius leur en imposa tellement qu'ils se renvoyèrent l'un à l'autre l'exécution de l'ordre dont ils étaient chargés. L'éloquence de ce célèbre orateur, telle qu'une sirène enchanteresse, avait tant de douceur et de charme, qu'aussitôt qu'il eut ouvert la bouche pour demander la vie à ces soldats, il n'y en eut pas un qui osât le frapper, ou même le regarder en face; ils baissèrent tous les yeux en versant des larmes. Annius, impatienté de ce retard, monte dans la chambre; il voit Antonius parler à ses soldats, charmés et attendris par son éloquence; il leur reproche leur lâcheté, et, courant à Antonius, il lui coupe la tête de sa propre main. Catulus Lutatius, celui qui avait été collègue de Marius au consulat, et avait partagé avec lui les honneurs du triomphe, employa ses amis pour intercéder auprès de Marius ; mais ils n'en purent tirer que cette parole terrible : « Il faut qu'il meure. » Catulus s'enferma dans une chambre, et y fit allumer un grand brasier, dont la vapeur l'étouffa. Les corps de ceux à qui l'on avait coupé la tête étaient jetés dans les rues, et foulés aux pieds; et cette vue, au lieu d'exciter la compassion, glaçait tous les coeurs d'effroi. Mais rien n'afligeait tant le peuple que la brutalité des Bardiéens, qui, après avoir égorgé les maîtres dans les maisons, déshonoraient les enfants et les femmes, sans qu'on pût réprimer leur avarice et leur cruauté. Enfin, Cinna et Sertorius s'étant réunis, les surprirent pendant qu'ils dormaient dans leur camp, et les massacrèrent tous.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007