HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

ἀλλὰ



Texte grec :

[35] Ταῦτα τὴν πόλιν ἐκ πολλῶν χρόνων ὕπουλον γεγενημένην καὶ νοσοῦσαν ἀνέρρηξεν, εὐφυέστατον εὑρόντος ὄργανον Μαρίου πρὸς τὸν κοινὸν ὄλεθρον τὸ Σουλπικίου θράσος, ὃς διὰ τἆλλα πάντα θαυμάζων καὶ ζηλῶν τὸν Σατορνῖνον, ἀτολμίαν ἐπεκάλει τοῖς πολιτεύμασιν αὐτοῦ καὶ μέλλησιν. αὐτὸς δὲ μὴ μέλλων ἑξακοσίους μὲν εἶχε περὶ αὑτὸν τῶν ἱππικῶν οἷον δορυφόρους, καὶ τούτους ἀντισύγκλητον ὠνόμαζεν, ἐπελθὼν δὲ μεθ' ὅπλων ἐκκλησιάζουσι τοῖς ὑπάτοις, τοῦ μὲν ἑτέρου φυγόντος ἐξ ἀγορᾶς τὸν υἱὸν ἐγκαταλαβὼν ἀπέσφαξε, Σύλλας δὲ παρὰ τὴν οἰκίαν τοῦ Μαρίου διωκόμενος, (3) οὐδενὸς ἂν προσδοκήσαντος εἰσέπεσε· καὶ τοὺς μὲν διώκοντας ἔλαθε δρόμῳ παρενεχθέντας, ὑπ' αὐτοῦ δὲ Μαρίου λέγεται κατὰ θύρας ἑτέρας ἀσφαλῶς ἀποπεμφθεὶς (4) διεκπεσεῖν εἰς τὸ στρατόπεδον. αὐτὸς δὲ Σύλλας ἐν τοῖς ὑπομνήμασιν οὔ φησι καταφυγεῖν πρὸς τὸν Μάριον, ἀλλ' ἀπαλλαχθῆναι βουλευσόμενος ὑπὲρ ὧν Σουλπίκιος ἠνάγκαζεν αὐτὸν ἄκοντα ψηφίσασθαι, περισχὼν ἐν κύκλῳ ξίφεσι γυμνοῖς καὶ συνελάσας πρὸς τὸν Μάριον, ἄχρι οὗ προελθὼν ἐκεῖθεν εἰς ἀγορὰν ὡς ἠξίουν ἐκεῖνοι τὰς ἀπραξίας ἔλυσε. γενομένων δὲ τούτων, ὅ τε Σουλπίκιος ἤδη κρατῶν ἐπεχειροτόνησε τῷ Μαρίῳ τὴν στρατηγίαν, ὅ τε Μάριος ἐν παρασκευῇ τῆς ἐξόδου καθειστήκει, καὶ δύο χιλιάρχους ἐξέπεμψε παραληψομέ(6)νους τὸ Σύλλα στράτευμα. Σύλλας δὲ τοὺς στρατιώτας παροξύνας - ἦσαν δὲ τρισμυρίων καὶ πεντακισχιλίων οὐ μείους ὁπλῖται - προήγαγεν ἐπὶ τὴν Ῥώμην. τοὺς δὲ χιλιάρχους οὓς ἔπεμψε Μάριος προσπεσόντες οἱ στρατιῶται διέφθειραν. πολλοὺς δὲ καὶ Μάριος ἐν Ῥώμῃ τῶν Σύλλα φίλων ἀνῃρήκει, καὶ δούλοις ἐλευθερίαν ἐκήρυττεν ἐπὶ συμμαχίᾳ· λέγονται δὲ τρεῖς μόνοι προσγενέσθαι. μικρὰ δ' ἀντιστὰς εἰσελάσαντι τῷ Σύλλᾳ καὶ ταχέως ἐκβιασθεὶς ἔφυγε. τῶν δὲ περὶ αὐτὸν ὡς πρῶτον ἐξέπεσε τῆς πόλεως διασπαρέντων, σκότους ὄντος εἴς τι (9) τῶν ἐπαυλίων αὑτοῦ Σολώνιον κατέφυγε. καὶ τὸν μὲν υἱὸν ἔπεμψεν ἐκ τῶν Μουκίου τοῦ πενθεροῦ χωρίων οὐ μακρὰν ὄντων τὰ ἐπιτήδεια ληψόμενον, αὐτὸς δὲ καταβὰς εἰς Ὠστίαν, φίλου τινὸς Νουμερίου πλοῖον αὐτῷ παρασκευάσαντος, οὐκ ἀναμείνας τὸν υἱόν, ἀλλὰ Γράνιον (10) ἔχων μεθ' αὑτοῦ τὸν πρόγονον, ἐξέπλευσεν. ὁ δὲ νεανίας ὡς ἦλθεν εἰς τὰ χωρία τοῦ Μουκίου, λαμβάνων τι καὶ σκευαζόμενος ἡμέρας καταλαβούσης οὐ παντάπασι τοὺς πολεμίους ἔλαθεν, ἀλλ' ἦλθον ἱππεῖς ἐλαύνοντες καθ' (11) ὑπόνοιαν ἐπὶ τὸν τόπον· οὓς ὁ τῶν ἀγρῶν ἐπιμελητὴς προϊδόμενος, ἔκρυψε τὸν Μάριον ἐν ἁμάξῃ κυάμους ἀγούσῃ, καὶ βοῦς ὑποζεύξας ἀπήντα τοῖς ἱππεῦσιν, εἰς (12) πόλιν ἐλαύνων τὴν ἅμαξαν. οὕτω δὲ πρὸς τὴν οἰκίαν τῆς γυναικὸς ὁ Μάριος διακομισθεὶς καὶ λαβὼν ὅσων ἐδεῖτο, νυκτὸς ἐπὶ θάλασσαν ἧκε καὶ νεὼς ἐπιβὰς εἰς Λιβύην πλεούσης ἀπεπέρασεν.

Traduction française :

[35] XXXVI. C'est là ce qui fit éclater enfin la maladie secrète que Rome couvait depuis longtemps dans son sein; et Marius en fut l'occasion, parce qu'il avait trouvé dans l'audace de Sulpicius l'instrument le plus propre à opérer la ruine entière de la république. Ce tribun, qui dans tout le reste était l'admirateur et l'émule de Saturninus, ne lui reprochait que deux choses en administration, sa timidité et sa lenteur. Pour lui, ne voulant pas perdre de temps, il avait toujours autour de sa personne six cents chevaliers romains, qui lui servaient de gardes, et qu'il appelait l'anti-sénat. Un jour donc que les consuls présidaient l'assemblée du peuple, Sulpicius arrive avec une troupe de gens armés, met les consuls en fuite, et se saisissant du fils de Pompéius, l'un d'eux, il le massacre de sa propre main. Sylla, vivement poursuivi par les factieux, passait devant la maison de Marius, et, contre l'attente de tout le monde, il s'y jeta, sans être aperçu de ceux qui le poursuivaient, et qui, courant avec précipitation, passèrent outre. On dit que Marius lui-même le fit sortir en sûreté par la porte de derrière, et qu'il partit de là pour se rendre à son camp. Mais Sylla, dans ses Commentaires, ne dit pas qu'il eût pris la maison de Marius pour asile; il rapporte qu'il y fut conduit pour y délibérer sur ce que Sulpicius voulait le forcer de faire malgré lui, en l'environnant d'épées nues, et qu'il fut traîné ainsi chez Marius ; il n'en sortit que pour aller sur la place, où, suivant le désir du tribun, il cassa l'édit que son collègue et lui avaient fait, pour ordonner la suspension de toutes les affaires. Sulpicius, devenu le maître, fit décerner le commandement de la guerre contre Mithridate à Marius, qui sur-le-champ se disposant à partir, envoya deux tribuns des soldats à Sylla, pour lui ordonner de leur remettre son armée. Sylla ayant soulevé ses soldats, qui se montaient à trente mille hommes de pied et à cinq mille chevaux, les fit marcher vers Rome. Ils commencèrent par massacrer les deux tribuns que Marius avait envoyés; celui-ci, de son côté, fit égorger à Rome plusieurs amis de Sylla, et promit, à son de trompe, la liberté à tous les esclaves qui s'armeraient en sa faveur. Il ne s'en présenta que trois; et Marius, après une légère résistance contre Sylla lorsqu'il entrait dans Rome, prit précipitamment la fuite. A peine sorti de Rome, il se vit abandonné de tous ceux qui l'accompagnaient, et qui se dispersèrent chacun de son côté : comme il était déjà nuit, il se retira dans une petite maison de campagne, appelée Salonium; elle était voisine des terres de Mucius son beau-père, où il envoya son fils, pour y prendre quelques provisions ; et descendant à Ostie, où Numérius, un de ses amis, lui tenait une barque toute prête, il partit sans attendre son fils, et n'emmena avec lui qu'un fils de sa femme, nommé Granius. XXXVII. Le jeune Marius étant arrivé dans les terres de Mucius, y ramassait les provisions dont il avait besoin. Surpris par le jour, il fut sur le point d'être découvert par ses ennemis. Quelques cavaliers soupçonnant que Marius était dans cette maison, allèrent l'y chercher. Mais l'intendant de Mucius les ayant aperçus de loin, cacha le jeune homme dans un chariot chargé de fèves, y attela ses boeufs, et ayant fait marcher son chariot du côté de Rome, il alla au-devant de ces cavaliers. Marius conduit ainsi jusqu'à la maison de sa femme, y prit tout ce qui lui était nécessaire; et s'étant rendu la nuit au bord de la mer, il s'embarqua sur un vaisseau qui partait pour l'Afrique.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007