HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

ἀλλὰ



Texte grec :

[27] Τὸ μὲν οὖν πλεῖστον μέρος καὶ μαχιμώτατον τῶν πολεμίων αὐτοῦ κατεκόπη· καὶ γὰρ ἦσαν ὑπὲρ τοῦ μὴ διασπᾶσθαι τὴν τάξιν οἱ πρόμαχοι μακραῖς ἁλύσεσι πρὸς ἀλλήλους συνεχόμενοι, διὰ τῶν ζωστήρων ἀναδεδεμέναις· (2) τοὺς δὲ φεύγοντας ὤσαντες πρὸς τὸ χαράκωμα, τραγικωτάτοις ἐνετύγχανον πάθεσιν. αἱ γὰρ γυναῖκες ἐπὶ τῶν ἁμαξῶν μελανείμονες ἐφεστῶσαι, τούς τε φεύγοντας ἔκτεινον, αἱ μὲν ἄνδρας, αἱ δ' ἀδελφούς, αἱ δὲ πατέρας, καὶ τὰ νήπια τῶν τέκνων ἀπάγχουσαι ταῖς χερσὶν ἐρρίπτουν ὑπὸ τοὺς τροχοὺς καὶ τοὺς πόδας τῶν ὑποζυγίων, αὑτὰς (3) δ' ἀπέσφαττον. μίαν δέ φασιν ἐξ ἄκρου ῥυμοῦ κρεμαμένην τὰ παιδία τῶν αὑτῆς σφυρῶν ἀφημμένα βρόχοις ἑκατέρωθεν ἠρτῆσθαι· τοὺς δ' ἄνδρας ἀπορίᾳ δένδρων τοῖς κέρασι τῶν βοῶν, τοὺς δὲ τοῖς σκέλεσι προσδεῖν τοὺς αὑτῶν τραχήλους, εἶτα κέντρα προσφέροντας ἐξαλλομένων τῶν βοῶν ἐφελκομένους καὶ πατουμένους ἀπόλλυσθαι. πλὴν καίπερ οὕτως αὐτῶν διαφθαρέντων, ἑάλωσαν ὑπὲρ ἓξ μυριάδας· αἱ δὲ τῶν πεσόντων ἐλέγοντο δὶς τοσαῦται γενέσθαι. (6) Τὰ μὲν οὖν χρήματα διήρπασαν οἱ Μαρίου στρατιῶται, τὰ δὲ λάφυρα καὶ τὰς σημαίας καὶ τὰς σάλπιγγας εἰς τὸ Κάτλου στρατόπεδον ἀνενεχθῆναι λέγουσιν· ᾧ καὶ μάλιστα τεκμηρίῳ χρῆσθαι τὸν Κάτλον, ὡς (7) κατ' αὐτὸν ἡ νίκη γένοιτο. καὶ μέντοι καὶ τοῖς στρατιώταις ὡς ἔοικεν ἐμπεσούσης ἔριδος, ᾑρέθησαν οἷον διαιτηταὶ πρέσβεις Παρμητῶν παρόντες, οὓς οἱ Κάτλου διὰ τῶν πολεμίων νεκρῶν ἄγοντες ἐπεδείκνυντο τοῖς ἑαυτῶν ὑσσοῖς διαπεπαρμένους· γνώριμοι δ' ἦσαν ὑπὸ γραμμάτων, τοὔνομα τοῦ Κάτλου παρὰ τὸ ξύλον αὐτῶν ἐγχαράξαντος. οὐ μὴν ἀλλὰ τῷ Μαρίῳ προσετίθετο σύμπαν τὸ ἔργον, ἥ τε προτέρα νίκη καὶ τὸ πρόσχημα τῆς ἀρχῆς. (9) μάλιστα δ' οἱ πολλοὶ κτίστην τε Ῥώμης τρίτον ἐκεῖνον ἀνηγόρευον, ὡς οὐχ ἥττονα τοῦ Κελτικοῦ τοῦτον ἀπεωσμένον τὸν κίνδυνον, εὐθυμούμενοί τε μετὰ παίδων καὶ γυναικῶν ἕκαστοι κατ' οἶκον ἅμα τοῖς θεοῖς καὶ Μαρίῳ δείπνου καὶ λοιβῆς ἀπήρχοντο, καὶ θριαμβεύειν μόνον (10) ἠξίουν ἀμφοτέρους τοὺς θριάμβους. οὐ μὴν ἐθριάμβευσεν οὕτως, ἀλλὰ μετὰ τοῦ Κάτλου, μέτριον ἐπὶ τηλικαύταις εὐτυχίαις βουλόμενος παρέχειν ἑαυτόν, ἔστι δ' ὅτι καὶ τοὺς στρατιώτας φοβηθείς, παρατεταγμένους εἰ Κάτλος ἀπείργοιτο τῆς τιμῆς μηδ' ἐκεῖνον ἐᾶν θριαμβεύειν.

Traduction française :

[27] XXVIII. La plupart des ennemis, et surtout les plus braves d'entre eux, furent taillés en pièces; car, pour empêcher que ceux des premiers rangs ne rompissent leur ordonnance, ils étaient liés ensemble par de longues chaînes attachées à leurs baudriers. Les vainqueurs poussèrent les fuyards jusqu'à leurs retranchements; et ce fut là qu'on vit le spectacle le plus tragique et le plus affreux. Les femmes, vêtues de noir, et placées sur les chariots, tuaient elles-mêmes les fuyards, dont les uns étaient leurs maris, les autres leurs frères, ou leurs pères; elles étouffaient leurs enfants de leurs propres mains, les jetaient sous les roues des chariots ou sous les pieds des chevaux, et se tuaient ensuite elles-mêmes. Une d'entre elles, à ce qu'on assure, après avoir attaché ses deux enfants à ses deux talons, se pendit au timon de son chariot. Les hommes, faute d'arbres pour se pendre, se mettaient au cou des noeuds coulants, qu'ils attachaient aux cornes ou aux jambes des boeufs, et, les piquant ensuite pour les faire courir, ils périssaient étranglés, ou foulés aux pieds de ces animaux. Malgré le grand nombre de ceux qui se tuèrent ainsi de leurs mains, on fit plus de soixante mille prisonniers, et on en tua deux fois autant. Les soldats de Marius pillèrent le bagage : mais les dépouilles, les étendards et les trompettes furent portés, dit-on, au camp de Catulus : ce qu'il allégua comme une preuve certaine que la victoire était son ouvrage. Il s'éleva à cette occasion une vive dispute entre ses troupes et celles de Marius; afin de la terminer à l'amiable, on prit pour arbitres les ambassadeurs de Parme, qui étaient alors au camp. Les soldats de Catulus les menèrent au milieu des morts restés sur le champ de bataille, et leur firent voir qu'ils étaient tous percés de leurs piques ; il était facile de les reconnaître, parce que Catulus avait fait graver son nom sur les bois des piques de tous ses soldats. Cependant on fit honneur à Marius de ce succès, soit à cause de sa première victoire, soit par égard pour sa dignité. Le peuple même lui donna le titre de troisième fondateur de Rome, parce qu'il avait délivré sa patrie d'un aussi grand danger que celui dont les Gaulois l'avaient autrefois menacée. Lorsque les Romains, au milieu de leurs femmes et de leurs enfants, se livraient dans leurs repas domestiques aux transports de la joie la plus douce, ils offraient à Marius, en même temps qu'à leurs dieux, les prémices de leurs mets, et lui faisaient les mêmes libations; ils voulaient ne décerner qu'à lui seul les deux triomphes : mais il refusa de triompher sans Catulus; il crut devoir se montrer modeste dans une si grande prospérité : peut-être aussi craignait-il les soldats de Catulus, bien déterminés, si l'on privait leur général de cet honneur, de s'opposer au triomphe de Marius.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007