HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

ἀλλὰ



Texte grec :

[21] Ὡς οὖν ἀντιστάντες αὐτοῖς οἱ Ῥωμαῖοι καὶ συμπεσόντες ἔσχον ἄνω φερομένους, ἐκθλιβόμενοι κατὰ μικρὸν ὑπεχώρουν εἰς τὸ πεδίον· καὶ τῶν πρώτων ἤδη καθισταμένων εἰς τάξιν ἐν τοῖς ἐπιπέδοις, βοὴ καὶ διασπασμὸς ἦν περὶ τοὺς ὄπισθεν. ὁ γὰρ καιρὸς οὐκ ἔλαθε τὸν Μάρκελλον, ἀλλὰ τῆς κραυγῆς ὑπὲρ τοὺς λόφους ἄνω φερομένης, ἀναστήσας τοὺς μετ' αὐτοῦ δρόμῳ καὶ ἀλαλαγμῷ προσέπιπτε κατὰ νώτου, κτείνων τοὺς ἐσχάτους. οἱ δὲ τοὺς πρὸ αὑτῶν ἐπισπώμενοι, ταχὺ πᾶν τὸ στράτευμα ταραχῆς ἐνέπλησαν, οὐ πολύν τε χρόνον ἠνέσχοντο παιόμενοι διχόθεν, ἀλλὰ τὴν τάξιν λύσαντες (4) ἔφευγον. οἱ δὲ Ῥωμαῖοι διώκοντες αὐτῶν μὲν ὑπὲρ δέκα μυριάδας ἢ ζῶντας εἷλον ἢ κατέβαλον, σκηνῶν δὲ καὶ ἁμαξῶν καὶ χρημάτων κρατήσαντες, ὅσα μὴ διεκλάπη, (5) Μάριον λαβεῖν ἐψηφίσαντο. καὶ δωρεᾶς ταύτης λαμπροτάτης τυχών, οὐδὲν ἄξιον ἔχειν ὧν ἐστρατήγησεν ἐνομίσθη (6) διὰ τὸ τοῦ κινδύνου μέγεθος. ἕτεροι δὲ περὶ τῆς δωρεᾶς τῶν λαφύρων οὐχ ὁμολογοῦσιν οὐδὲ περὶ τοῦ πλήθους τῶν (7) πεσόντων. Μασσαλιήτας μέντοι λέγουσι τοῖς ὀστέοις περιθριγκῶσαι τοὺς ἀμπελῶνας, τὴν δὲ γῆν, τῶν νεκρῶν καταναλωθέντων ἐν αὐτῇ καὶ διὰ χειμῶνος ὄμβρων ἐπιπεσόντων, οὕτως ἐκλιπανθῆναι καὶ γενέσθαι διὰ βάθους περίπλεω τῆς σηπεδόνος ἐνδύσης, ὥστε καρπῶν ὑπερβάλλον εἰς ὥρας πλῆθος ἐξενεγκεῖν, καὶ μαρτυρῆσαι τῷ Ἀρχιλόχῳ λέγοντι πιαίνεσθαι πρὸς τοῦ (8) τοιούτου τὰς ἀρούρας. ἐπιεικῶς δὲ ταῖς μεγάλαις μάχαις ἐξαισίους ὑετοὺς ἐπικαταρρήγνυσθαι λέγουσιν, εἴτε δαιμονίου τινὸς τὴν γῆν καθαροῖς καὶ διιπετέσιν ἁγνίζοντος ὕδασι καὶ κατακλύζοντος, εἴτε τοῦ φόνου καὶ τῆς σηπεδόνος ἐξανιείσης ὑγρὰν καὶ βαρεῖαν ἀναθυμίασιν, ἣ τὸν ἀέρα συνίστησιν, εὔτρεπτον ὄντα καὶ ῥᾴδιον μεταβάλλειν ἀπὸ σμικροτάτης ἐπὶ πλεῖστον ἀρχῆς.

Traduction française :

[21] Les Barbares, arrêtés par les Romains, qu'ils s'efforçaient d'aller joindre sur la hauteur, pressés ensuite vivement, lâchèrent pied, et regagnèrent peu à peu la plaine, où les premiers rangs commençaient à se mettre en bataille sur un terrain uni, lorsque tout à coup on entendit de grands cris partis des derniers rangs, qui étaient dans la confusion et dans le désordre. Marcellus avait saisi le moment favorable : le bruit de la première attaque n'était pas plutôt parvenu sur les hauteurs qu'il occupait, que, faisant lever sa troupe, il avait fondu avec impétuosité sur les Barbares en poussant de grands cris, et, les prenant en queue, il avait fait main-basse sur les derniers. Cette attaque imprévue, en obligeant ceux qui étaient les plus proches de se retourner pour soutenir les autres, eut bientôt mis le trouble dans l'armée entière. Chargés vigoureusement en tête et en queue, ils ne purent résister longtemps à ce double choc; ils furent mis en déroute, et prirent ouvertement la fuite. Les Romains s'étant mis à leur poursuite, en tuèrent ou en firent prisonniers plus de cent mille. Devenus maîtres de leurs tentes, de leurs chariots et de tout leur bagage, ils arrêtèrent, d'un commun consentement, de tout donner à Marius, excepté ce qui aurait été pillé. Quelque magnifique que fût ce présent, il parut encore bien au-dessous du service que ce général venait de rendre à sa patrie en la délivrant d'un si grand danger. Quelques historiens ne conviennent pas du don de ces dépouilles, ni du nombre des morts; ils disent seulement que depuis cette bataille les Marseillais firent enclore leurs vignes avec les ossements de ceux qui avaient été tués; que les corps consumés dans les champs, par les pluies qui tombèrent pendant l'hiver, engraissèrent tellement la terre, et la pénétrèrent à une si grande profondeur, que l'été suivant elle rapporta une quantité prodigieuse de fruits; ce qui vérifie ce mot d'Archiloque, que rien n'engraisse plus la terre que les corps qui y pourrissent. On dit aussi, avec beaucoup de vraisemblance, que les grandes batailles sont presque toujours suivies de pluies abondantes : soit qu'un dieu bienfaisant, pour laver et purifier la terre, l'inonde de ces eaux pures qu'il lui envoie du ciel, ou que l'air, qui s'altère facilement et éprouve de plus grands changements pour la plus légère cause, se condense par les vapeurs humides et pesantes qui s'exhalent du sein de cette corruption.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007