HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

ἀλλὰ



Texte grec :

[19] Οἱ μὲν οὖν στρατιῶται καίπερ ἀσχάλλοντες ἐπείθοντο· τῆς δὲ θεραπείας τὸ πλῆθος, οὔτ' αὐτοὶ ποτὸν οὔθ' ὑποζυγίοις ἔχοντες, ἀθρόοι κατέβαινον ἐπὶ τὸν ποταμόν, οἱ μὲν ἀξίνας, οἱ δὲ πελέκεις, ἔνιοι δὲ καὶ ξίφη καὶ λόγχας ἅμα τοῖς ὑδρίοις ἀναλαβόντες, ὡς καὶ διὰ μάχης ὑδρευσόμενοι. τούτοις τὸ πρῶτον ὀλίγοι προσεμάχοντο τῶν πολεμίων· ἔτυχον γὰρ ἀριστῶντες οἱ πολλοὶ μετὰ λουτρόν, οἱ δ' ἐλούοντο· ῥήγνυσι γὰρ αὐτόθι ναμάτων θερμῶν πηγὰς ὁ χῶρος· καὶ μέρος τι περὶ ταῦτα τοὺς βαρβάρους εὐπαθοῦντας καὶ πανηγυρίζοντας ἡδονῇ καὶ θαύματι τοῦ τόπου κατέλαβον οἱ Ῥωμαῖοι. πρὸς δὲ τὴν κραυγὴν πλειόνων συντρεχόντων, τῷ τε Μαρίῳ χαλεπὸν ἦν ἔτι τοὺς στρατιώτας ἐπισχεῖν περὶ τῶν οἰκετῶν δεδιότας, καὶ τῶν πολεμίων τὸ μαχιμώτατον μέρος, ὑφ' οὗ προήττηντο Ῥωμαῖοι μετὰ Μαλλίου καὶ Καιπίωνος πρότερον - Ἄμβρωνες ὠνομάζοντο, καὶ πλῆθος ὑπὲρ τρισμυρίους αὐτοὶ καθ' ἑαυτοὺς ἦσαν - , ἀναΐξαντες ἐπὶ τὰς πανοπλίας (4) ἐχώρουν. τὰ μὲν οὖν σώματα πλησμονῇ βεβαρημένοι, τοῖς δὲ φρονήμασι γαῦροι καὶ διακεχυμένοι πρὸς τὸν ἄκρατον, οὐκ ἀτάκτοις οὐδὲ μανιώδεσι φερόμενοι δρόμοις οὐδ' ἄναρθρον ἀλαλαγμὸν ἱέντες, ἀλλὰ κρούοντες ῥυθμῷ τὰ ὅπλα καὶ συναλλόμενοι, πάντες ἅμα τὴν αὑτῶν ἐφθέγγοντο πολλάκις προσηγορίαν Ἄμβρωνες, εἴτ' ἀνακαλούμενοι σφᾶς αὐτούς, εἴτε τοὺς πολεμίους τῇ (5) προδηλώσει προεκφοβοῦντες. τῶν δ' Ἰταλικῶν πρῶτοι καταβαίνοντες ἐπ' αὐτοὺς Λίγυες, ὡς ἤκουσαν βοώντων καὶ συνῆκαν, ἀντεφώνουν καὶ αὐτοὶ τὴν πάτριον ἐπίκλησιν αὐτῶν εἶναι· σφᾶς γὰρ αὐτοὺς οὕτως κατὰ γένος (6) ὀνομάζουσι Λίγυες. πυκνὸν οὖν καὶ παράλληλον ἀντήχει πρὶν εἰς χεῖρας συνελθεῖν τὸ ἀναφώνημα· καὶ τῶν στρατιωτῶν ἑκατέροις ἀνὰ μέρος συναναφθεγγομένων καὶ φιλοτιμουμένων πρῶτον ἀλλήλους τῷ μεγέθει τῆς βοῆς ὑπερβαλέσθαι, παρώξυνε καὶ διηρέθιζε τὸν θυμὸν ἡ (7) κραυγή. τοὺς μὲν οὖν Ἄμβρωνας διέσπασε τὸ ῥεῖθρον· οὐ γὰρ ἔφθασαν εἰς τάξιν καταστῆναι διαβάντες, ἀλλὰ τοῖς πρώτοις εὐθὺς μετὰ δρόμου τῶν Λιγύων προσπεσόντων, ἐν χερσὶν ἦν ἡ μάχη· τοῖς δὲ Λίγυσι τῶν Ῥωμαίων ἐπιβοηθούντων καὶ φερομένων ἄνωθεν ἐπὶ τοὺς (8) βαρβάρους, βιασθέντες ἐτράποντο. καὶ πλεῖστοι μὲν αὐτοῦ περὶ τὸ ῥεῖθρον ὠθούμενοι κατ' ἀλλήλων ἐπαίοντο καὶ κατεπίμπλασαν φόνου καὶ νεκρῶν τὸν ποταμόν, τοὺς δὲ διαβάντες οἱ Ῥωμαῖοι μὴ τολμῶντας ἀναστρέφειν ἔκτεινον, ἄχρι τοῦ στρατοπέδου καὶ τῶν ἁμαξῶν φεύγοντας. ἐνταῦθα δ' αἱ γυναῖκες ἀπαντῶσαι μετὰ ξιφῶν καὶ πελέκεων, δεινὸν τετριγυῖαι καὶ περίθυμον, ἠμύνοντο τοὺς φεύγοντας ὁμοίως καὶ τοὺς διώκοντας, τοὺς μὲν ὡς προδότας, τοὺς δ' ὡς πολεμίους, ἀναπεφυρμέναι μαχομένοις καὶ χερσὶ γυμναῖς τούς τε θυρεοὺς τῶν Ῥωμαίων ἀποσπῶσαι καὶ τῶν ξιφῶν ἐπιλαμβανόμεναι, καὶ τραύματα καὶ διακοπὰς σωμάτων ὑπομένουσαι, μέχρι τελευ(10)τῆς ἀήττητοι τοῖς θυμοῖς. τὴν μὲν οὖν παραποτάμιον μάχην οὕτω κατὰ τύχην μᾶλλον ἢ γνώμῃ τοῦ στρατηγοῦ γενέσθαι λέγουσιν.

Traduction française :

[19] Les soldats, quoique mécontents, obéirent. Cependant les valets de l'armée, qui n'avaient d'eau ni pour eux ni pour leurs bêtes, descendent en foule vers la rivière avec leurs cruches, armés les uns de haches, les autres de cognées, quelques-uns d'épées ou de piques, parce qu'ils s'attendaient à être obligés de combattre pour avoir de l'eau. Ils furent en effet attaqués par les Barbares, qui ne vinrent d'abord qu'en petit nombre, parce que la plupart étaient à se baigner ou à prendre le repas après le bain. Ce lieu est rempli de sources d'eaux chaudes; et une partie des Barbares, attirés par la beauté du lieu et par la douceur du bain, ne pensaient qu'à s'amuser et à faire bonne chère, lorsqu'ils furent surpris par les Romains. XX. Les cris des combattants en ayant bientôt attiré un plus grand nombre, il eût été difficile à Marius de retenir ses soldats, qui craignaient pour leurs valets. D'ailleurs, les plus belliqueux d'entre les Barbares, ceux qui avaient taillé en pièces les armées de Manlius et de Cépion (c'étaient les Ambrons, et ils faisaient seuls plus de trente mille hommes), coururent précipitamment prendre leurs armes. Ils avaient le corps appesanti par l'excès de la bonne chère; mais le vin qu'ils avaient bu, en leur donnant plus de gaieté, ne leur avait inspiré que plus d'audace. Ils s'avancèrent donc, non avec le désordre et l'emportement de gens furieux, ou en jetant des cris inarticulés, mais, frappant leurs armes en mesure, ils marchaient tous ensemble en cadence, au son qu'elles rendaient; et, soit pour s'animer les uns les autres, soit pour effrayer les ennemis, en se faisant connaitre, ils répétaient souvent le nom d'Ambrons. Les premiers d'entre les Italiens qui marchèrent contre eux étaient les Liguriens, qui entendirent et reconnurent leur cri; et, comme ils donnent généralement à toute leur nation le nom d'Ambrons, ils répondirent aux Barbares par le même cri, qui fut ainsi répété plusieurs fois dans les deux armées, avant qu'elles en vinssent aux mains. Les officiers ayant des deux côtés joint leurs cris à ceux de leurs soldats, et cherchant à se surpasser les uns les autres par la force de leurs voix, ces clameurs ainsi multipliées irritèrent et enflammèrent encore les courages. Mais les Ambrons, en passant la rivière, rompirent leur ordonnance, et ils n'avaient pas eu le temps de la rétablir, lorsque les Liguriens chargèrent les premiers rangs avec vigueur, et engagèrent le combat. Les Romains, accourant aussitôt pour soutenir les Liguriens, fondirent de leurs postes élevés sur les Barbares, et les heurtèrent avec tant de roideur, qu'ils les obligèrent de prendre la fuite. La plupart, en se précipitant les uns sur les autres, furent tués sur les bords de la rivière, dont le lit regorgea bientôt de sang et de morts. Les Romains taillèrent en pièces ceux qui étaient passés, et qui, n'osant pas faire tête à l'ennemi, s'enfuirent jusqu'à leur camp et à leurs chariots. Leurs femmes, étant sorties au-devant d'eux avec des épées et des haches, grinçant les dents de rage et de douleur, frappent également et les fuyards et ceux qui les poursuivent; les premiers comme traîtres, les autres comme ennemis. Elles se jettent au milieu des combattants, et de leurs mains nues s'efforcent d'arracher aux Romains Ieurs boucliers, saisissent leurs épées, et, couvertes de blessures, voient leurs corps en pièces, sans rien perdre, jusqu'à la mort, de leur courage invincible. Ce premier combat donné sur le bord du fleuve, fut plutôt l'effet du hasard que de la volonté du général.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007