HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

ἐπεὶ



Texte grec :

[10] Ὡς δὲ διέπλευσεν εἰς Λιβύην, Μέτελλος μὲν ἥττων τοῦ φθόνου γενόμενος καὶ περιπαθῶν, ὅτι κατειργασμένου τὸν πόλεμον αὐτοῦ καὶ μηδὲν ὑπόλοιπον ἢ τὸ σῶμα τοῦ Ἰουγούρθα λαβεῖν ἔχοντος, ἥκει Μάριος ἐπὶ τὸν στέφανον καὶ τὸν θρίαμβον, ἐκ τῆς πρὸς ἐκεῖνον ἀχαριστίας ηὐξημένος, οὐχ ὑπέμεινεν εἰς τὸ αὐτὸ συνελθεῖν, ἀλλ' αὐτὸς μὲν ὑπεξεχώρησε, Ῥουτίλιος δὲ τὸ στράτευμα τῷ Μαρίῳ παρέδωκε, πρεσβευτὴς γενονὼς τοῦ Μετέλλου. (2) καὶ περιῆλθέ τις νέμεσις ἐν τῷ τέλει τῶν πράξεων Μάριον· ἀφῃρέθη γὰρ ὑπὸ Σύλλα τὴν τοῦ κατορθώματος δόξαν, ὡς ὑπ' ἐκείνου Μέτελλος· ὃν τρόπον δ' ἀφηγήσομαι βραχέως, ἐπεὶ τὰ καθ' ἕκαστον μᾶλλον ἐν τοῖς περὶ (3) Σύλλα γέγραπται. Βόκχος ὁ τῶν ἄνω βαρβάρων βασιλεὺς ἦν πενθερὸς Ἰουγούρθα, καὶ πολεμοῦντι μὲν οὐ πάνυ τι συλλαμβάνειν ἐδόκει, προβαλλόμενος αὐτοῦ τὴν ἀπιστίαν καὶ τὴν αὔξησιν δεδοικώς· ἐπεὶ δὲ φεύγων καὶ πλανώμενος ἐκεῖνον ὑπ' ἀνάγκης ἔθετο τῶν ἐλπίδων τελευταίαν καὶ κατῆρε πρὸς αὐτόν, αἰσχύνῃ μᾶλλον ὡς ἱκέτην ἢ δι' εὔνοιαν ὑποδεξάμενος διὰ χειρὸς εἶχε, φανερῶς μὲν ὑπὲρ αὐτοῦ παραιτούμενος Μάριον, καὶ γράφων ὡς οὐκ ἂν ἐκδῴη καὶ παρρησιαζόμενος, κρύφα δὲ βουλεύων προδοσίαν ἐπ' αὐτῷ καὶ μεταπεμπόμενος Λεύκιον Σύλλαν, ταμίαν μὲν ὄντα Μαρίου, χρήσιμον δὲ τῷ Βόκχῳ γεγενημένον ἐπὶ στρατείας. ὡς δὲ πιστεύσας ἀνέβη πρὸς αὐτὸν ὁ Σύλλας, ἔσχε μέν τις τροπὴ γνώμης καὶ μετάνοια τὸν βάρβαρον, ἡμέρας τε συχνὰς διηνέχθη τῷ λογισμῷ, βουλευόμενος ἢ παραδοῦναι τὸν Ἰουγούρθαν ἢ μηδὲ (6) τὸν Σύλλαν ἀφεῖναι. τέλος δὲ τὴν προτέραν κυρώσας προδοσίαν, ἐνεχείρισε τῷ Σύλλᾳ ζῶντα τὸν Ἰουγούρθαν. (7) καὶ τοῦτο πρῶτον ὑπῆρξεν αὐτοῖς σπέρμα τῆς ἀνηκέστου καὶ χαλεπῆς ἐκείνης στάσεως, ἣ μικρὸν ἐδέησεν ἀνα(8)τρέψαι τὴν Ῥώμην. πολλοὶ γὰρ ἐβούλοντο τοῦ Σύλλα τὸ ἔργον εἶναι, τῷ Μαρίῳ φθονοῦντες, αὐτός τε Σύλλας σφραγῖδα ποιησάμενος ἐφόρει, γλυφὴν ἔχουσαν ἐγχειριζόμενον ὑπὸ τοῦ Βόκχου τὸν Ἰουγούρθαν ἑαυτῷ. καὶ ταύτῃ χρώμενος ἀεὶ διετέλει, φιλότιμον ἄνδρα καὶ πρὸς κοινωνίαν δόξης ἀγνώμονα καὶ δύσεριν ἐρεθίζων τὸν Μάριον, ἐναγόντων μάλιστα τῶν ἐχθρῶν τῶν ἐκείνου καὶ τὰ μὲν πρῶτα τοῦ πολέμου καὶ μέγιστα τῷ Μετέλλῳ, τὰ δ' ἔσχατα καὶ τὸ πέρας αὐτοῦ Σύλλᾳ προστιθέντων, ὡς παύσαιτο θαυμάζων καὶ προσέχων ἐκείνῳ μάλιστα πάντων ὁ δῆμος.

Traduction française :

[10] X. Quand il fut repassé en Afrique, Métellus, dominé par l'envie, et outré de dépit de ce qu'après avoir presque terminé la guerre, lorsqu'il n'avait plus qu'à se rendre maître de la personne de Jugurtha, Marius, qui ne devait son élévation qu'à son ingratitude, venait lui enlever la couronne et le triomphe, ne put se résoudre à le voir, et se retira de l'armée, dont Rutilius, un de ses lieutenants, remit le commandement à Marius. Mais, avant la fin de la guerre, la vengeance céleste punit Marius de sa perfidie. Sylla vint lui ravir la gloire de la terminer, de la même manière qu'il l'avait enlevée lui-même à Métellus. Comme j'ai raconté ce fait en détail dans la vie de Sylla, je n'en dirai ici que peu de mots. Bocchus, roi de la haute Numidie, était beau-père de Jugurtha. Cependant il ne lui donna que de faibles secours dans cette guerre, sous prétexte de sa mauvaise foi; mais, en effet, parce qu'il redoutait son agrandissement. Quand Jugurtha, fugitif et errant, réduit à n'avoir d'autre ressource que son beau-père, se fut réfugié près de lui, Bocchus le reçut comme suppliant, plus par honte que par bienveillance. Maître de sa personne, il feignait en public de solliciter sa grâce auprès de Marius. II écrivait même à ce général, avec une franchise apparente, qu'il ne livrerait pas Jugurtha; mais ayant formé secrètement le dessein de trahir ce prince, il manda auprès de lui Sylla, alors questeur de Marius, et qui, dans cette guerre, avait rendu-quelques services à Bocchus. Sylla, se livrant à sa foi, se rendit à sa cour; mais quand il fut arrivé, le Barbare changea de sentiment, et parut se repentir de son dessein. Il balança plusieurs jours s'il livrerait son gendre ou s'il retiendrait Sylla. Enfin, se décidant pour la trahison qu'il avait d'abord projetée, il remit Jugurtha vif entre les mains de Sylla : tel fut le premier germe de cette haine implacable et cruelle qui éclata bientôt entre Marius et Sylla, et qui manqua de renverser Rome. Ceux qui portaient envie à Marius attribuaient à Sylla la prise du roi de Numidie; et Sylla lui-même avait fait graver un anneau, qu'il porta toujours depuis, et qui lui servait de cachet, où il était représenté recevant Jugurtha des mains de Bocchus : rien n'irritait tant Marius, l'homme le plus ambitieux et le moins disposé à partager avec un autre la gloire de ses actions. Sylla d'aiIleurs était excité par les ennemis de Marius, qui affectaient de faire honneur à Métellus des premiers et des plus grands succès de cette guerre, et de mettre les derniers sur le compte de Sylla, qui avait eu la gloire de la terminer ; ils avaient pour but d'empêcher que le peuple n'admirât tant Marius, et ne le regardât comme le premier des capitaines romains.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007