HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

νόμον



Texte grec :

[9] Ἀναγορευθεὶς δὲ λαμπρῶς, εὐθὺς ἐστρατολόγει, παρὰ τὸν νόμον καὶ τὴν συνήθειαν πολὺν τὸν ἄπορον καὶ δοῦλον καταγράφων, τῶν πρόσθεν ἡγεμόνων οὐ προσδεχομένων τοὺς τοιούτους, ἀλλ' ὥσπερ ἄλλο τι τῶν καλῶν τὰ ὅπλα μετὰ τιμῆς τοῖς ἀξίοις νεμόντων, ἐνέχυρον (2) τὴν οὐσίαν ἑκάστου τιθέναι δοκοῦντος. οὐ μὴν ταῦτά γε μάλιστα διέβαλλε τὸν Μάριον, ἀλλ' οἱ λόγοι θρασεῖς ὄντες ὑπεροψίᾳ καὶ ὕβρει τοὺς πρώτους ἐλύπουν, σκῦλόν τε βοῶντος αὐτοῦ τὴν ὑπατείαν φέρεσθαι τῆς τῶν εὐγενῶν καὶ πλουσίων μαλακίας, καὶ τραύμασιν οἰκείοις πρὸς τὸν δῆμον, οὐ μνήμασι νεκρῶν οὐδ' ἀλλοτρίαις εἰκόσι νεανιεύεσθαι. πολλάκις δὲ καὶ τοὺς ἀτυχήσαντας ἐν Λιβύῃ στρατηγούς, τοῦτο μὲν Βηστίαν, τοῦτο δ' Ἀλβῖνον, ἀνθρώπους οἴκων μὲν ἐπιφανῶν, αὐτοὺς δ' ἀπολέμους καὶ δι' ἀπειρίαν πταίσαντας ὀνομάζων, ἐπυνθάνετο τῶν παρόντων, εἰ μὴ καὶ τοὺς ἐκείνων οἴονται προγόνους αὐτῷ μᾶλλον ἂν εὔξασθαι παραπλησίους ἐκγόνους ἀπολιπεῖν, ἅτε δὴ μηδ' αὐτοὺς δι' εὐγένειαν, ἀλλ' ὑπ' (4) ἀρετῆς καὶ καλῶν ἔργων ἐνδόξους γενομένους. ταῦτα δ' οὐ κενῶς οὐδ' ἀλαζονικῶς ἔλεγεν οὐδὲ μάτην ἀπεχθάνεσθαι τοῖς δυνατοῖς βουλόμενος, ἀλλ' ὁ δῆμος αὐτόν, ἡδόμενός τε τῇ βουλῇ προπηλακιζομένῃ καὶ λόγου κόμπῳ μετρῶν ἀεὶ φρονήματος μέγεθος, ἐξεκούφιζε καὶ συνεξώρμα μὴ φείδεσθαι τῶν ἀξιολόγων, χαριζόμενον τοῖς πολλοῖς.

Traduction française :

[9] Il fut nommé consul sans opposition; et aussitôt, au mépris des lois et des coutumes des Romains, dans les nouvelles levées qu'il fit, il enrôla des esclaves et des gens sans aveu. Tous les généraux, avant lui, n'en recevaient pas dans les troupes; ils ne confiaient les armes, comme les autres honneurs de la république, qu'à des hommes qui en fussent dignes, et dont la fortune connue répondît de leur fidélité. Ce ne fut pas néanmoins cette nouveauté qui décria le plus Marius; il offensa bien davantage les premiers de Rome par des discours pleins de fierté, de mépris et d'insolence. Il criait partout que son consulat était une dépouille qu'il enlevait à la mollesse des patriciens et des riches; que pour lui, il se glorifiait auprès du peuple, non de vains monuments et d'images étrangères, mais de ses propres blessures. Souvent même, en parlant des généraux qui avaient été défaits en Afrique, tels que Bestia et Albinus, qui tous deux, issus de maisons anciennes, mais sans capacité pour la guerre, n'avaient dû leurs défaites qu'à leur inexpérience : « Croyez-vous, demandait-il à ceux qui étaient présents, que les ancêtres de ces deux généraux n'auraient pas préféré de laisser des descendants qui me ressemblassent? ne se sont-ils pas eux-mêmes rendus illustres bien moins par leur noblesse et par leur rang, que par leurs vertus et par leurs exploits? » Tous ces discours ne lui étaient pas inspirés seulement par sa présomption et sa vanité, par l'envie de s'attirer gratuitement la haine des patriciens; il était encore excité par le peuple, qui, charmé du mépris que ces propos attiraient au sénat, et mesurant toujours l'élévation de l'âme à la fierté des paroles, portait Marius jusqu'aux nues, et le poussait à ne pas épargner les nobles, pour faire plaisir à la multitude.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007