HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marcellus

δ



Texte grec :

[30] Ἀννίβᾳ δὲ τῶν μὲν ἄλλων ἐλάχιστος ἦν λόγος, Μάρκελλον δὲ πεπτωκέναι πυθόμενος, αὐτὸς ἐξέδραμεν ἐπὶ τὸν τόπον, καὶ τῷ νεκρῷ παραστάς, καὶ πολὺν χρόνον τήν τε ῥώμην τοῦ σώματος καταμαθὼν καὶ τὸ εἶδος, οὔτε φωνὴν ἀφῆκεν ὑπερήφανον, οὔτ' ἀπ' ὄψεως τὸ χαῖρον, ὡς ἄν τις ἐργώδη πολέμιον καὶ βαρὺν ἀπεκτονώς, <2> ἐξέφηνεν, ἀλλ' ἐπιθαυμάσας τὸ παράλογον τῆς τελευτῆς, τὸν μὲν δακτύλιον ἀφείλετο, τὸ δὲ σῶμα κοσμήσας πρέποντι κόσμῳ καὶ περιστείλας ἐντίμως ἔκαυσε, καὶ τὰ λείψανα συνθεὶς εἰς κάλπιν ἀργυρᾶν καὶ χρυσοῦν ἐμβαλὼν στέφανον, <3> ἀπέστειλε πρὸς τὸν υἱόν. τῶν δὲ Νομάδων τινὲς περιτυχόντες τοῖς κομίζουσιν ὥρμησαν ἀφαιρεῖσθαι τὸ τεῦχος, ἀντιλαμβανομένων δ' ἐκείνων ἐκβιαζόμενοι καὶ <4> μαχόμενοι, διέρριψαν τὰ ὀστᾶ. πυθόμενος δ' Ἀννίβας καὶ πρὸς τοὺς παρόντας εἰπὼν "οὐδὲν ἄρα δυνατὸν γενέσθαι ἄκοντος θεοῦ," τοῖς μὲν Νομάσιν ἐπέθηκε δίκην, οὐκέτι δὲ κομιδῆς ἢ συλλογῆς τῶν λειψάνων ἐφρόντισεν, ὡς δὴ κατὰ θεόν τινα καὶ τῆς τελευτῆς καὶ τῆς ἀταφίας <5> παραλόγως οὕτω τῷ Μαρκέλλῳ γενομένης. ταῦτα μὲν οὖν οἱ περὶ Κορνήλιον Νέπωτα καὶ Οὐαλέριον Μάξιμον ἱστορήκασι· Λίβιος δὲ καὶ Καῖσαρ ὁ Σεβαστὸς κομισθῆναι τὴν ὑδρίαν πρὸς τὸν υἱὸν εἰρήκασι καὶ ταφῆναι λαμπρῶς. <6> Ἦν δ' ἀναθήμα<τα> Μαρκέλλου δίχα τῶν ἐν Ῥώμῃ γυμνάσιον μὲν ἐν Κατάνῃ τῆς Σικελίας, ἀνδριάντες δὲ καὶ πίνακες τῶν ἐκ Συρακουσῶν ἔν τε Σαμοθρᾴκῃ παρὰ τοῖς θεοῖς οὓς Καβείρους ὠνόμαζον, καὶ περὶ Λίνδον ἐν τῷ <7> ἱερῷ τῆς Ἀθηνᾶς. ἐκεῖ δ' αὐτοῦ τῷ ἀνδριάντι τοῦτ' ἦν ἐπιγεγραμμένον, ὡς Ποσειδώνιός φησι, τὸ ἐπίγραμμα· <8> Οὗτός τοι Ῥώμης ὁ μέγας ξένε πατρίδος ἀστός, Μάρκελλος κλεινῶν Κλαύδιος ἐκ πατέρων, ἑπτάκι τὰν ὑπάταν ἀρχὰν ἐν Ἄρηϊ φυλάξας, ᾧ πολὺν ἀντιπάλων ἐγκατέχευε φόνον. <9> τὴν γὰρ ἀνθύπατον ἀρχήν, ἣν δὶς ἦρξε, ταῖς πέντε προσκατηρίθμησεν ὑπατείαις ὁ τὸ ἐπίγραμμα ποιήσας. <10> Γένος δ' αὐτοῦ λαμπρὸν ἄχρι Μαρκέλλου τοῦ Καίσαρος ἀδελφιδοῦ διέτεινεν, ὃς Ὀκταβίας ἦν τῆς Καίσαρος ἀδελφῆς υἱὸς ἐκ Γαΐου Μαρκέλλου γεγονώς, ἀγορανομῶν δὲ Ῥωμαίων ἐτελεύτησε νυμφίος, Καίσαρος θυγατρὶ χρόνον <11> οὐ πολὺν συνοικήσας. εἰς δὲ τιμὴν αὐτοῦ καὶ μνήμην Ὀκταβία μὲν ἡ μήτηρ τὴν βιβλιοθήκην ἀνέθηκε, Καῖσαρ δὲ θέατρον ἐπιγράψας Μαρκέλλου.

Traduction française :

[30] XLI. Annibal fit peu de cas des autres morts et des prisonniers; mais lorsqu'il apprit que Marcellus avait été tué, il courut aussitôt sur le lieu, et se tenant près du mort, il considéra longtemps sa force et sa bonne mine; il ne laissa pas échapper un seul mot d'outrage, et ne laissa paraître aucun signe de joie, comme il aurait pu faire en se voyant délivré d'un si redoutable et si dangereux ennemi. Mais, étonné d'une mort si extraordinaire, il lui ôta son anneau, et, après lui avoir rendu les derniers devoirs, il couvrit son corps d'étoffes précieuses, le fit brûler, recueillit ses cendres, qu'il enferma dans une urne d'argent, sur laquelle il mit une couronne d'or, et il les renvoya à son fils. Mais quelques Numides ayant rencontré ceux qui les portaient, entreprirent de leur enlever l'urne. Ceux-ci la défendirent de leur mieux, et en se battant les uns contre les autres pour se la ravir, ils répandirent les ossements qu'elle contenait. Annibal l'ayant appris, dit à ceux qui étaient présents : "Il n'est donc pas possible de rien faire contre la volonté divine". Il châtia les Numides : mais il ne s'occupa plus de faire recueillir les restes de Marcellus et de les renvoyer, persuadé qu'un dieu voulait que ce général mourût d'une manière si étrange, et fût privé des honneurs de la sépulture. Tel est le récit de Cornélius Népos et de Valère Maxime; mais, selon Tite-Live et César Auguste, l'urne fut portée à son fils, et on lui fit des obsèques magnifiques. XLII. Outre les monuments publics consacrés à Rome par Marcellus, il fit construire un gymnase à Catane; il plaça dans le temple des Cabires à Samothrace, et dans celui de Minerve à Lindos, des statues et des tableaux qu'il y avait portés de Syracuse. Dans ce dernier temple était la statue de Marcellus, sur laquelle on lisait cette inscription rapportée par Posidonius : "Passant, tu vois ici ce héros radieux, Marcellus, l'héritier des plus nobles aïeux. Il fut pour sa patrie un astre tutélaire; Il mérita sept fois la pourpre consulaire, Signala sa valeur au milieu des combats, Et du sang ennemi rougit souvent son bras". L'auteur de l'inscription a joint aux cinq consulats de Marcellus ses deux proconsulats. Sa maison a subsisté avec un grand éclat jusqu'à Marcellus, fils de Caïus Marcellus et d'Octavie, soeur d'Auguste, qui mourut fort jeune après son édilité. Il avait épousé Julie, fille de l'empereur, avec laquelle il vécut peu de temps. Pour honorer sa mémoire, Octavie sa mère lui consacra une bibliothèque, et Auguste un théâtre, qui portèrent l'un et l'autre le nom de Marcellus.





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Dernière mise à jour : 23/08/2007