HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marcellus

Μάρκελλον



Texte grec :

[19] Καὶ τούτων ἐχομένων, ἅμα φάει διὰ τῶν Ἑξαπύλων ὁ Μάρκελλος κατῄει, μακαριζόμενος ὑπὸ τῶν ὑφ' <2> ἑαυτὸν ἡγεμόνων. αὐτὸς μέντοι λέγεται κατιδὼν ἄνωθεν, καὶ περισκεψάμενος τῆς πόλεως τὸ μέγεθος καὶ τὸ κάλλος, ἐπὶ πολὺ δακρῦσαι, <καὶ> τῷ μέλλοντι γίνεσθαι συμπαθήσας, ἐννοήσας οἷον ἐξ οἵου σχῆμα<τος> καὶ μορφὴν ἀμείψει μετὰ μικρόν, ὑπὸ τοῦ στρατοπέδου <3> διαφορηθεῖσα. τῶν γὰρ ἡγεμόνων οὐδεὶς μὲν ἦν ὁ τολμῶν ἐναντιοῦσθαι τοῖς στρατιώταις, αἰτουμένοις δι' ἁρπαγῆς ὠφεληθῆναι, πολλοὶ δὲ καὶ πυρπολεῖν καὶ κατασκάπτειν <4> ἐκέλευον. ἀλλὰ τοῦτον μὲν οὐδ' ὅλως προσήκατο τὸν λόγον ὁ Μάρκελλος, μάλα δ' ἄκων βιασθεὶς ἔδωκεν ἀπὸ <5> χρημάτων καὶ ἀνδραπόδων ὠφελεῖσθαι· τῶν δ' ἐλευθέρων σωμάτων ἀπεῖπεν ἅψασθαι, καὶ διεκελεύσατο μήτ' ἀποκτεῖναί τινα μήτ' αἰσχῦναι μήτ' ἀνδραποδίσασθαι <6> Συρακοσίων. οὐ μὴν ἀλλὰ καίπερ οὕτω μετριάσαι δόξας, οἰκτρὰ πάσχειν ἡγεῖτο τὴν πόλιν, καὶ τὸ συμπαθοῦν καὶ τὸ συναλγοῦν ὅμως ἐν τοσούτῳ μεγέθει χαρᾶς ἡ ψυχὴ διέφαινεν, ὁρῶντος ἐν βραχεῖν χρόνῳ πολλῆς καὶ λαμπρᾶς <7> ἀφανισμὸν εὐδαιμονίας. λέγεται γὰρ οὐκ ἐλάττονα τοῦτον ἢ τὸν ὕστερον ἀπὸ Καρχηδόνος διαφορηθέντα πλοῦτον γενέσθαι· καὶ γὰρ τὴν ἄλλην πόλιν οὐ μετὰ πολὺν χρόνον ἁλοῦσαν ἐκ προδοσίας ἐβιάσαντο διαρπάσαι, πλὴν τῶν βασιλικῶν χρημάτων· ταῦτα δ' εἰς τὸ δημόσιον ἐξῃρέθη. <8> μάλιστα δὲ τὸ Ἀρχιμήδους πάθος ἠνίασε Μάρκελλον. ἔτυχε μὲν γὰρ αὐτός τι καθ' ἑαυτὸν ἀνασκοπῶν ἐπὶ διαγράμματος, καὶ τῇ θεωρίᾳ δεδωκὼς ἅμα τήν τε διάνοιαν καὶ τὴν πρόσοψιν, οὐ προῄσθετο τὴν καταδρομὴν τῶν <9> Ῥωμαίων οὐδὲ τὴν ἅλωσιν τῆς πόλεως· ἄφνω δ' ἐπιστάντος αὐτῷ στρατιώτου καὶ κελεύοντος ἀκολουθεῖν πρὸς Μάρκελλον, οὐκ ἐβούλετο πρὶν ἢ τελέσαι τὸ πρόβλημα καὶ καταστῆσαι πρὸς τὴν ἀπόδειξιν· ὁ δ' ὀργισθεὶς καὶ σπασάμενος <10> τὸ ξίφος ἀνεῖλεν αὐτόν. ἕτεροι μὲν οὖν λέγουσιν ἐπιστῆναι μὲν εὐθὺς ὡς ἀποκτενοῦντα ξιφήρη τὸν Ῥωμαῖον, ἐκεῖνον δ' ἰδόντα δεῖσθαι καὶ ἀντιβολεῖν ἀναμεῖναι βραχὺν χρόνον, ὡς μὴ καταλίπῃ τὸ ζητούμενον ἀτελὲς καὶ <11> ἀθεώρητον, τὸν δ' οὐ φροντίσαντα διαχρήσασθαι. καὶ τρίτος <δ'> ἐστὶ λόγος, ὡς κομίζοντι πρὸς Μάρκελλον αὐτῷ τῶν μαθηματικῶν ὀργάνων σκιόθηρα καὶ σφαίρας καὶ γωνίας, αἷς ἐναρμόττει τὸ τοῦ ἡλίου μέγεθος πρὸς τὴν ὄψιν, στρατιῶται περιτυχόντες, καὶ χρυσίον ἐν τῷ τεύχει <12> δόξαντες φέρειν, ἀπέκτειναν. ὅτι μέντοι Μάρκελλος ἤλγησε, καὶ τὸν αὐτόχειρα τοῦ ἀνδρὸς ἀπεστράφη καθάπερ ἐναγῆ, τοὺς δ' οἰκείους ἀνευρὼν ἐτίμησεν, ὡμολόγηται.

Traduction française :

[19] XXIV. Maître de ces deux quartiers, Marcellus, dès la pointe du jour, descend par l'Hexapyle dans la Ville-Neuve; là, tous les officiers qui l'entourent le félicitent de son bonheur. Mais quand il eut considéré, de la hauteur où il était, la grandeur et la beauté de cette ville, il ne put retenir ses larmes, et s'attendrit sur son malheur, en pensant au changement affreux qu'allait y causer dans un instant le pillage qu'en feraient ses soldats. Déjà ils demandaient qu'on le leur abandonnât, et aucun des chefs n'eût osé le leur refuser. Plusieurs même voulaient qu'elle fût brûlée, et détruite de fond en comble: mais Marcellus en rejeta bien loin la proposition : il leur accorda seulement, et avec beaucoup de peine, les richesses qu'ils y trouveraient et les esclaves; il leur défendit expressément de toucher à aucune personne libre, de tuer, d'outrager ou de réduire en captivité aucun des citoyens. Mais, malgré cette modération, Syracuse lui paraissait traitée avec trop de rigueur; et, au milieu d'un si grand sujet de joie, il laissait voir sa compassion et sa douleur de ce que tant d'opulence et de prospérité allait s'évanouir dans un instant. On prétend que les richesses qu'on y enleva ne furent pas moins considérables que celles qui furent prises dans la suite à Carthage; car l'autre partie de Syracuse ne tarda pas à être prise par trahison, et livrée aussi au pillage, excepté le trésor des rois, qui fut porté à Rome dans le trésor public. XXV. Mais rien n'affligea tant Marcellus que la mort d'Archimède. Ce philosophe était alors chez lui, appliqué à quelque figure de géométrie; et comme il donnait à cette méditation tout son esprit et tous ses sens, il n'avait pas entendu le bruit des Romains qui couraient de toutes parts dans la ville, et il ignorait qu'elle fût en leur pouvoir. Tout à coup il se présente à lui un soldat qui lui ordonne de le suivre pour aller trouver Marcellus. Il refuse d'y aller jusqu'à ce qu'il ait achevé la démonstration de son problème. Le Romain, irrité, tire son épée et le tue. D'autres disent qu'un soldat étant allé d'abord à lui, l'épée à la main, pour le tuer, Archimède le pria instamment d'attendre un moment, afin qu'il ne laissât pas son problème imparfait; et que le soldat, qui se souciait fort peu de sa démonstration, le perça de son épée. Un troisième récit, c'est qu'Archimède étant allé lui-même porter à Marcellus, dans une caisse, des instruments de mathématiques, tels que des cadrans au soleil, des sphères, et des angles avec lesquels on mesure la grandeur du soleil, des soldats qui le rencontrèrent, croyant que c'était de l'or qu'il portait dans cette caisse, le tuèrent pour s'en emparer. Mais ce qui est avoué de tous les historiens, c'est que Marcellus fut très affligé de sa mort, qu'il eut horreur du meurtrier comme d'un sacrilége, et qu'ayant fait chercher les parents d'Archimède, il les traita de la manière la plus honorable.





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Dernière mise à jour : 23/08/2007