HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marcellus

δὲ



Texte grec :

[10] Πρῶτον μὲν οὖν ἀνέσεως πολλῆς καὶ θρασύτητος ἐκ τοῦ κρατεῖν τοῦ Ἀννίβα τοῖς στρατιώταις ἐγγενομένης, τοὺς ἀποσκιδναμένους τοῦ στρατοπέδου καὶ κατατρέχοντας τὴν χώραν ἐπιτιθέμενος κατέκοπτε καὶ ὑπανήλισκε <2> τῆς δυνάμεως· ἔπειτα πρὸς Νέαν πόλιν καὶ Νῶλαν βοηθήσας, Νεαπολίτας μὲν ἐπέρρωσεν, αὐτοὺς καθ' ἑαυτοὺς βεβαίους ὄντας Ῥωμαίοις, εἰς δὲ Νῶλαν εἰσελθὼν στάσιν εὗρε, τῆς βουλῆς τὸν δῆμον ἀννιβίζοντα <3> μεταχειρίσασθαι καὶ καταρτίσαι μὴ δυναμένης. ἦν γάρ τις ἀνὴρ εὐγενείᾳ τε πρωτεύων ἐν τῇ πόλει καὶ κατ' ἀνδρείαν <4> ἐπιφανής, ὄνομα Βάνδιος· τοῦτον ἐν Κάνναις περιόπτως ἀγωνισάμενον, καὶ πολλοὺς μὲν ἀνελόντα τῶν Καρχηδονίων, τέλος δ' αὐτὸν ἐν τοῖς νεκροῖς εὑρεθέντα πολλῶν βελῶν κατάπλεων τὸ σῶμα θαυμάσας ὁ Ἀννίβας οὐ μόνον ἀφῆκεν ἄνευ λύτρων, ἀλλὰ καὶ δῶρα προσέθηκε καὶ <5> φίλον ἐποιήσατο καὶ ξένον. ἀμειβόμενος οὖν ταύτην τὴν χάριν ὁ Βάνδιος εἷς ἦν τῶν ἀννιβιζόντων προθύμως, καὶ <6> τὸν δῆμον ἰσχύων ἐξήγαγε πρὸς ἀπόστασιν. ὁ δὲ Μάρκελλος ἀνελεῖν μὲν ἄνδρα λαμπρὸν οὕτω τὴν ψυχὴν <καὶ> κεκοινωνηκότα τῶν μεγίστων Ῥωμαίοις ἀγώνων οὐχ ὅσιον ἡγεῖτο, πρὸς δὲ τῷ φύσει φιλανθρώπῳ καὶ πιθανὸς ὢν ὁμιλίᾳ <καὶ> προσάγεσθαι φιλότιμον ἦθος, ἀσπασάμενόν ποτε τὸν Βάνδιον αὐτὸν ἠρώτησεν ὅστις ἀνθρώπων εἴη, πάλαι μὲν εὖ εἰδώς, ἀρχὴν δὲ καὶ πρόφασιν ἐντεύξεως <7> ζητῶν. ὡς γὰρ εἶπε "Λεύκιος Βάνδιος", οἷον ἡσθεὶς καὶ θαυμάσας ὁ Μάρκελλος, "ἦ γὰρ ἐκεῖνος" ἔφη "σὺ Βάνδιος, οὗ πλεῖστος ἐν Ῥώμῃ λόγος τῶν ἐν Κάνναις ἀγωνισαμένων, ὡς μόνου Παῦλον Αἰμίλιον τὸν ἄρχοντα μὴ προλιπόντος, ἀλλὰ τὰ πλεῖστα τῶν <εἰς> ἐκεῖνον φερομένων <8> βελῶν ὑποστάντος τῷ σώματι καὶ ἀναδεξαμένου;" φήσαντος δὲ τοῦ Βανδίου καί τι καὶ παραφήναντος αὐτῷ τῶν τραυμάτων, "εἶτ'" ἔφη "τηλικαῦτα γνωρίσματα φέρων τῆς πρὸς ἡμᾶς φιλίας, οὐκ εὐθὺς προσῄεις; ἢ κακοί σοι δοκοῦμεν ἀρετὴν ἀμείβεσθαι φίλων, οἷς ἐστι τιμὴ καὶ <9> παρὰ τοῖς πολεμίοις;" ταῦτα φιλοφρονηθεὶς καὶ δεξιωσάμενος, ἵππον τε δωρεῖται πολεμιστὴν αὐτῷ καὶ δραχμὰς ἀργυρίου πεντακοσίας.

Traduction française :

[10] XII. La victoire d'Annibal avait rendu ses soldats si audacieux à la fois et si négligents, qu'ils s'éloignaient du camp et se répandaient dans la campagne. Marcellus les attaquant ainsi dispersés, en tuait un grand nombre, et affaiblissait d'autant l'armée des ennemis. Étant allé ensuite au secours de Naples et de Nole, il affermit les Napolitains dans leur attachement pour Rome; mais il trouva Nole en dissension; le sénat ne pouvait modérer et contenir le peuple, qui voulait se déclarer pour Annibal. Il y avait dans la ville un homme nommé Bandius, des premiers de Nole par sa naissance, et non moins distingué par son courage ; il avait combattu vaillamment à Cannes; et après avoir tué de sa main un grand nombre de Carthaginois, il était tombé sur un monceau de morts, d'où on le retira le corps tout percé de traits. Annibal, qui avait admiré sa valeur, le renvoya non seulement sans rançon, mais comblé de présents, et se l'attacha par les liens de l'amitié et de l'hospitalité. Bandius, pour reconnaître un traitement si favorable, soutenait avec chaleur les intérêts d'Annibal, et fortifiait le parti du peuple, qu'il sollicitait à la défection. Marcellus eût cru violer toute justice en faisant mourir un homme d'un mérite si distingué, et qui dans les plus grandes occasions, avait partagé le péril des Romains. D'ailleurs ce général était plein d'humanité ; il possédait le talent de gagner les esprits, et surtout les ambitieux, par la douceur et les grâces de sa conversation. XIII. Bandius étant venu le saluer, Marcellus lui demande qui il est : non qu'il ne le connût très bien depuis longtemps; mais il cherchait à lier un entretien avec lui. Bandius lui ayant dit son nom, Marcellus, comme ravi de l'apprendre, et plein d'admiration : « Quoi! lui dit-il, vous êtes ce Bandius dont on parle tant à Rome, qui avez combattu si vaillamment à Cannes, qui seul, n'abandonnant pas le consul Paul Émile, avez reçu sur votre corps la plupart des traits qu'on lançait sur lui? » Bandius lui répondit que c'était lui-même, et lui montra les cicatrices de ses blessures. « Comment, reprit Marcellus, couvert de ces marques honorables de votre amitié pour les Romains, n'êtes-vous pas d'abord venu à nous? Nous croyez-vous si ingrats que de ne pas récompenser la vertu de nos amis, nous qui savons l'honorer même dans nos ennemis? » A ces paroles obligeantes, qu'il accompagna de beaucoup de caresses, il ajouta le don d'un cheval de bataille, et de cinq cents drachmes en argent.





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Dernière mise à jour : 23/08/2007