HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

θαρρῶν



Texte grec :

[43] Τοῦ δ' Ἀντιγόνου προσιόντος ἤδη μετὰ τῆς δυνάμεως -- ἦγε δὲ πεζοὺς δισμυρίους Μακεδόνας, ἱππεῖς δὲ χιλίους καὶ τριακοσίους -- , ἀπήντα μετὰ τῶν δημιουργῶν ὁ Ἄρατος αὐτῷ κατὰ θάλατταν εἰς Πηγάς, λαθὼν τοὺς πολεμίους, οὐ πάνυ τι θαρρῶν τὸν Ἀντίγονον οὐδὲ (2) πιστεύων τοῖς Μακεδόσιν. ᾔδει γὰρ ηὐξημένον ἑαυτὸν ἐξ ὧν ἐκείνους κακῶς ἐποίησε, καὶ πρώτην εἰληφότα <καὶ> μεγίστην ὑπόθεσιν τῆς πολιτείας τὴν πρὸς Ἀντίγονον τὸν παλαιὸν ἔχθραν. ἀλλ' ὁρῶν ἀπαραίτητον ἐπικειμένην <τὴν> ἀνάγκην καὶ τὸν καιρόν, ᾧ δουλεύουσιν οἱ δοκοῦντες (3) ἄρχειν, ἐχώρει πρὸς τὸ δεινόν. ὁ δ' Ἀντίγονος, ὥς τις αὐτῷ προσιόντα τὸν Ἄρατον ἔφρασε, τοὺς μὲν ἄλλους ἠσπάσατο μετρίως καὶ κοινῶς, ἐκεῖνον δὲ καὶ περὶ τὴν πρώτην ἀπάντησιν ἐδέξατο τῇ τιμῇ περιττῶς, καὶ τἆλλα πειρώμενος ἀνδρὸς ἀγαθοῦ καὶ νοῦν ἔχοντος, ἐνδοτέρω τῆς χρείας προσηγάγετο. (4) Καὶ γὰρ ἦν ὁ Ἄρατος οὐ μόνον ἐν πράγμασι μεγάλοις ὠφέλιμος, ἀλλὰ καὶ σχολάζοντι βασιλεῖ συγγενέσθαι παρ' (5) ὁντινοῦν ἐπίχαρις. διό, καίπερ ὢν νέος ὁ Ἀντίγονος, ὡς κατενόησε τὴν φύσιν τοῦ ἀνδρὸς μηδὲν ἀργὸν εἰς φιλίαν βασιλικὴν οὖσαν, οὐ μόνον Ἀχαιῶν, ἀλλὰ καὶ Μακεδόνων τῶν σὺν αὐτῷ πάντ<ων μάλιστ>α χρώμενος ἐκεί(6)νῳ διετέλει. καὶ τὸ σημεῖον ἀπέβαινεν, ὡς ὁ θεὸς ἐπὶ τῶν ἱερῶν ἔδειξε. λέγεται γὰρ οὐ πρὸ πολλοῦ θύοντι τῷ Ἀράτῳ δύο χολὰς ἐν ἥπατι φανῆναι, μιᾷ πιμελῇ περιεχομένας, καὶ τὸν μάντιν εἰπεῖν, ὡς ταχὺ πρὸς τὰ ἔχθιστα (7) καὶ πολεμιώτατα σύνεισιν εἰς ἄκραν φιλίαν. τότε μὲν οὖν παρήνεγκε τὸ ῥηθέν, οὐδ' ἄλλως πολὺ νέμων πίστεως (8) ἱεροῖς καὶ μαντεύμασιν, ἀλλὰ τῷ λογισμῷ χρώμενος. ἐπεὶ δ' ὕστερον εὖ χωροῦντι τῷ πολέμῳ συναγαγὼν ὁ Ἀντίγονος ἑστίασιν ἐν Κορίνθῳ, καὶ πολλοὺς ὑποδεχόμενος τὸν Ἄρατον ἐπάνω κατέκλινεν ἑαυτοῦ, καὶ μετὰ μικρὸν αἰτήσας περιβόλαιον ἠρώτησεν, εἰ δοκεῖ κἀκείνῳ ψῦχος εἶναι, τοῦ δὲ καὶ πάνυ ῥιγοῦν φήσαντος, ἐκέλευσε προσχωρεῖν ἐγγυτέρω, καὶ δάπιδος κομισθείσης ἀμφοτέρους (9) ὁμοῦ περιέβαλον οἱ παῖδες, τότε δὴ τὸν Ἄρατον ἀναμνησθέντα τῶν ἱερῶν ἐκείνων γέλως ἔλαβε, καὶ διηγεῖτο τῷ βασιλεῖ τὸ σημεῖον καὶ τὴν προαγόρευσιν. ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἐπράχθη χρόνοις ὕστερον.

Traduction française :

[43] Antigonus s'avançait avec une armée de vingt mille hommes de pied et de quatorze cents chevaux; et Aratus, suivi des principaux magistrats, alla par mer au-devant de lui jusqu'à Pèges, à l'insu des ennemis. Il ne se fiait pas trop à Antigonus ni aux Macédoniens; car il ne pouvait se dissimuler que c'était des maux qu'il leur avait faits qu'était venu son agrandissement, et que sa haine contre l'ancien Antigonus avait été le plus solide fondement de sa fortune : mais voyant qu'il fallait en subir la nécessité, et que la circonstance, qui force l'obéissance de ceux même qui se croient les maîtres, exigeait cette démarche, il en courut le hasard. XLIX. Antigonus, averti de l'arrivée d'Aratus, s'avança vers lui; et après avoir salué tous les autres honnêtement, mais sans aucune distinction, il fit à Aratus, dès cette première entrevue, l'accueil le plus honorable; et quand, dans la suite, il eut reconnu sa probité et son grand sens, il lui donna une entière confiance. Il est vrai qu'Aratus joignait, à une capacité consommée pour les affaires, un agrément dans le commerce de la vie qui plaisait fort au roi dans ses moments de loisir. Aussi Antigonus, quoique jeune encore, n'eut pas plutôt connu la bonté de son caractère; et toutes les autres qualités qui le rendaient si propre à être l'ami d'un roi, qu'il le préféra non seulement à tous les Achéens, mais aux Macédoniens même qu'il avait auprès de lui, et l'employa constamment dans toutes ses affaires. Ce fut ainsi que se vérifia le signe que Dieu avait donné dans les entrailles des victimes : car peu de temps auparavant, dans un sacrifice que faisait Aratus, on trouva près du foie de l'animal deux vésicules de fiel, enveloppées d'une seule couche de graisse; et le devin assura que deux ennemis qui semblaient irréconciliables seraient bientôt. unis de la plus étroite amitié. Aratus ne tint pas alors grand compte de cette prédiction : il ajoutait peu de foi aux signes des victimes et aux prédictions des devins, et comptait bien plus sur les lumières de sa raison. Mais pendant que la guerre se faisait déjà avec succès, Antigonus, dans un festin qu'il donnait à Corinthe, et où il y avait un grand nombre de convives, plaça Aratus à son côté et au-dessus de lui. Quelques moments après il fit apporter une couverture, et demanda à Aratus s'il ne trouvait pas qu'il fit bien froid. Aratus ayant répondu que le froid était extrême, Antigonus lui dit de s'approcher plus près de lui; et ses officiers ayant apporté un tapis, les enveloppèrent tous les deux. Aratus, se souvenant alors du sacrifice, ne put s'empêcher de rire, et conta au roi le signe qu'on avait remarqué dans la victime, et la prédiction du devin; mais ce dernier fait n'eut lieu que longtemps après.





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Dernière mise à jour : 20/09/2007