HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

εὐρώστως



Texte grec :

[24] Ὁ δ' Ἄρατος εὐθὺς τό θ' Ἡραῖον ὑφ' ἑαυτῷ καὶ τὸ Λέχαιον ἐποιήσατο, καὶ νεῶν μὲν εἰκοσιπέντε βασιλικῶν ἐκυρίευσεν, ἵππους δὲ πεντακοσίους καὶ Σύρους τετρακοσίους ἀπέδοτο· τόν τ' Ἀκροκόρινθον ἐφύλαττον οἱ Ἀχαιοὶ τετρακοσίοις ὁπλίταις καὶ πεντήκοντα κυσὶ καὶ κυνηγοῖς ἴσοις ἐν τῷ φρουρίῳ τρεφομένοις. (2) Οἱ μὲν οὖν Ῥωμαῖοι τὸν Φιλοποίμενα θαυμάζοντες Ἑλλήνων ἔσχατον προσηγόρευον, ὡς μηδενὸς μεγάλου μετ' ἐκεῖνον ἐν τοῖς Ἕλλησι γενομένου. ἐγὼ δὲ τῶν Ἑλληνικῶν πράξεων ταύτην ἐσχάτην καὶ νεωτάτην φαίην ἂν πεπρᾶχθαι, τοῦτο μὲν τόλμῃ, τοῦτο δὲ τύχῃ ταῖς ἀρίσταις ἐνάμιλλον, ὡς ἐδήλωσεν εὐθὺς τὰ γινόμενα. (3) Μεγαρεῖς τε γὰρ ἀποστάντες Ἀντιγόνου τῷ Ἀράτῳ προσέθεντο, καὶ Τροιζήνιοι μετ' Ἐπιδαυρίων συνετάχθησαν εἰς τοὺς Ἀχαιούς, ἔξοδόν τε πρώτην θέμενος εἰς τὴν Ἀττικὴν ἐνέβαλε, καὶ τὴν Σαλαμῖνα διαβὰς ἐλεηλάτησεν, ὥσπερ ἐξ εἱρκτῆς λελυμένῃ τῇ δυνάμει τῶν Ἀχαιῶν ἐφ' (4) ὅ τι βούλοιτο χρώμενος. Ἀθηναίοις δὲ τοὺς ἐλευθέρους ἀφῆκεν ἄνευ λύτρων, ἀρχὰς ἀποστάσεως ἐνδιδοὺς αὐτοῖς. Πτολεμαῖον δὲ σύμμαχον ἐποίησε, τῶν Ἀχαιῶν ἡγεμονίαν ἔχοντα πολέμου καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν. (5) οὕτω δ' ἴσχυσεν ἐν τοῖς Ἀχαιοῖς, ὥστ' <ἐπ>εὶ μὴ κατ' ἐνιαυτὸν ἐξῆν, παρ' ἐνιαυτὸν αἱρεῖσθαι στρατηγὸν αὐτόν, ἔργῳ δὲ καὶ γνώμῃ διὰ παντὸς ἄρχειν. ἑώρων γὰρ αὐτὸν οὐ πλοῦτον, οὐ δόξαν, οὐ φιλίαν βασιλικήν, οὐ τὸ τῆς αὑτοῦ πατρίδος συμφέρον, οὐκ ἄλλο τι τῆς αὐξήσεως (6) τῶν Ἀχαιῶν ἐπίπροσθεν ποιούμενον. ἡγεῖτο γὰρ ἀσθενεῖς ἰδίᾳ τὰς πόλεις ὑπαρχούσας σῴζεσθαι δι' ἀλλήλων, ὥσπερ ἐνδεδεμένας τῷ κοινῷ συμφέροντι, καὶ καθάπερ τὰ μέρη τοῦ σώματος, ζῶντα καὶ συμπνέοντα διὰ τὴν πρὸς ἄλληλα συμφυΐαν, ὅταν ἀποσπασθῇ καὶ γένηται χωρίς, ἀτροφεῖ καὶ σήπεται, παραπλησίως τὰς πόλεις ἀπόλλυσθαι μὲν ὑπὸ τῶν διασπώντων τὸ κοινόν, αὔξεσθαι δ' ὑπ' ἀλλήλων, ὅταν ὅλου τινὸς μεγάλου μέρη γενόμεναι κοινῆς προνοίας τυγχάνωσιν.

Traduction française :

[24] XXVII. Aratus, en sortant de l'assemblée, alla se saisir du temple de Junon, et du port de Léchée, où il se rendit maître de vingt-cinq vaisseaux du roi, prit cinq cents chevaux, et quatre cents Syriens qu'il fit vendre à l'encan. Les Achéens restèrent en possession de la citadelle, où ils mirent une garnison de quatre cents hommes avec cinquante chiens, et autant de veneurs entretenus dans la place. Les Romains, dont Philopémen avait attiré l'admiration, le nommèrent le dernier des Grecs, pour marquer qu'après lui il n'avait paru en Grèce aucun homme d'un aussi grand mérite. Pour moi, je dirais volontiers que cet exploit d'Aratus est le dernier qu'aient fait les Grecs, et qu'en audace et en bonheur il est comparable à ce que ce peuple a fait de plus éclatant. Les événements qui suivirent en sont la preuve : car les Mégariens, quittant aussitôt le parti d'Antigonus, se joignirent à Aratus ; et les Trézéniens avec ceux d'Épidaure, entrèrent dans la ligue des Achéens : Aratus, à sa première excursion hors de Sicyone, se jeta dans l'Attique, passa ensuite à Salamine, qu'il mit au pillage, et se servit des Achéens comme d'un corps de troupes qu'il aurait tiré de prison, pour l'employer à tout ce qu'il voulait entreprendre. Il renvoya sans rançon les prisonniers athéniens, afin de jeter parmi eux les premières semences de révolte contre les Macédoniens. XXVIII. Il fit entrer dans la ligue achéenne le roi Ptolémée à qui il laissa le commandement des troupes de terre et de mer; et ce trait de politique lui acquit une si grande autorité parmi les Achéens, que la loi ne permettant pas de l'élire préteur tous les ans, on le nommait à cette charge de deux années l'une : mais, par l'influence que lui donnaient ses actions et ses conseils, il était réellement perpétué dans le gouvernement. On voyait que ni les richesses, ni la gloire, ni l'amitié des rois, ni l'intérêt de sa propre patrie, rien enfin ne lui était plus cher que l'accroissement de la ligue achéenne. Il pensait avec raison que des villes dont chacune en particulier est trop faible pour se soutenir, en se liant ensemble par un intérêt commun, se conservent par leur union mutuelle. Les parties du corps humain tirent leur aliment et leur vie de la liaison qu'elles ont entre elles : sont-elles séparées, elles ne prennent plus de nourriture, et finissent par se détruire. De même tout ce qui rompt la société des villes les conduit à leur dissolution. Elles s'accroissent au contraire les uns par les autres, lorsque, devenues parties d'un corps puissant, elles participent aux avantages d'une sagesse commune.





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Dernière mise à jour : 20/09/2007