HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

καταλαμβάνειν



Texte grec :

[26] Ἐκεῖνος γὰρ Ἀντίγονον μὲν ἔχων σύμμαχον, τρέφων δὲ πολλοὺς ἕνεκα τῆς τοῦ σώματος ἀσφαλείας, οὐδένα δ' ἐν τῇ πόλει ζῶντα τῶν ἐχθρῶν ὑπολελοιπώς, τοὺς μὲν δορυφόρους καὶ φύλακας ἔξω παρεμβάλλειν ἐκέλευεν ἐν (2) τῷ περιστύλῳ, τοὺς δ' οἰκέτας ὁπότε δειπνήσαι τάχιστα πάντας ἐξελαύνων, καὶ τὴν μέταυλον ἀποκλείων, μετὰ τῆς ἐρωμένης αὐτὸς εἰς οἴκημα κατεδύετο μικρὸν ὑπερῷον, θύρᾳ καταρρακτῇ κλειόμενον· ἧς ὑπεράνω τὴν κλίνην ἐπιτιθεὶς ἐκάθευδεν, ὡς εἰκὸς καθεύδειν τὸν οὕτως ἔχοντα, (3) ταραχωδῶς καὶ περιφόβως. τὸ δὲ κλιμάκιον ἡ τῆς ἐρωμένης μήτηρ ὑφαιροῦσα κατέκλειεν εἰς ἕτερον οἴκημα, καὶ πάλιν ἅμ' ἡμέρᾳ προσετίθει καὶ κατεκάλει τὸν θαυμαστὸν (4) τύραννον, ὥσπερ ἑρπετὸν ἐκ φωλεοῦ κατερχόμενον. ὁ δ' οὐχ ὅπλοις κατὰ βίαν, νόμῳ δ' ὑπ' ἀρετῆς ἀκατάπαυστον ἀρχὴν περιπεποιημένος, ἐν ἱματίῳ καὶ χλαμυδίῳ τῷ τυχόντι, τῶν πώποτε τυράννων κοινὸς ἀποδεδειγμένος ἐχθρός, ἄχρι τῆς τήμερον ἡμέρας γένος εὐδοκιμώτατον (5) ἀπολέλοιπεν ἐν τοῖς Ἕλλησιν. ἐκείνων δὲ τῶν τὰς ἄκρας καταλαμβανόντων καὶ τοὺς δορυφόρους τρεφόντων καὶ τὰ ὅπλα καὶ τὰς πύλας καὶ τοὺς καταρράκτας προβαλλομένων ὑπὲρ τῆς τοῦ σώματος ἀσφαλείας ὀλίγοι τὸν ἐκ πληγῆς θάνατον ὥσπερ οἱ λαγωοὶ διέφυγον· οἶκος δ' ἢ γένος ἢ τάφος ἔχων τιμωμένην μνήμην οὐδενὸς λέλειπται.

Traduction française :

[26] Ce tyran, qui avait Antigonus pour allié, qui entretenait pour sa sûreté un si grand nombre de troupes, et qui n'avait pas laissé dans Argos un seul de ses ennemis vivant, n'admettait pas dans son palais ses propres satellites, et les tenait dans les portiques extérieurs; il avait à peine soupé, que, chassant au plus tôt tous ses domestiques, il fermait la porte de sa cour et se retirait, avec sa concubine, dans une chambre haute, fermée par une trappe sur laquelle il plaçait son lit, pour y prendre un sommeil tel qu'on peut l'avoir dans cet état continuel de trouble et de frayeur. La mère de sa maîtresse ôtait l'échelle avec laquelle il était monté dans sa chambre, et allait l'enfermer dans une autre pièce : le matin elle la reportait, et appelait cet heureux tyran, qui sortait de sa chambre comme un serpent de son repaire. Aratus, au contraire, qui devait, non à la violence et aux armes, mais à l'autorité des lois et à ses vertus, une puissance perpétuelle, toujours vêtu d'une robe et d'un manteau très simples, reconnu pour l'ennemi commun de tous les tyrans, a laissé une postérité qui subsiste encore, et qui est honorée de tous les Grecs. Mais de tous ces usurpateurs qui occupent des forteresses, qui entretiennent des satellites, qui, pour la sûreté de leur personne, s'entourent d'armes, de portes et de trappes, il en est bien peu qui, comme les plus faibles animaux, échappent a une mort violente; et il n'en est pas un seul qui laisse après lui une race, une maison, un tombeau, pour conserver d'eux un souvenir honorable.





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Dernière mise à jour : 20/09/2007