HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

λόγον



Texte grec :

[22] Ἐν τούτῳ δ' ὁ μὲν Ἄρατος ἐμφὺς τῇ πορείᾳ παρὰ τὸ κρημνῶδες ἡμιλλᾶτο, βραδέως καὶ ταλαιπώρως τὸ πρῶτον, οὐ κατακρατῶν, ἀλλ' ἀποπλανώμενος τοῦ τρίβου παντάπασιν ἐνδεδυκότος καὶ περισκιαζομένου ταῖς τραχύτησι, καὶ διὰ (τῶν) πολλῶν ἑλιγμῶν καὶ παραβολῶν περαίνοντος (2) πρὸς τὸ τεῖχος. εἶτα θαυμάσιον οἷον ἡ σελήνη λέγεται διαστέλλουσα τὰ νέφη καὶ ὑπολάμπουσα τῆς ὁδοῦ τὸ χαλεπώτατον σαφηνίζειν, ἕως ἥψατο τοῦ τείχους καθ' ὃν ἔδει τόπον· ἐκεῖ δὲ πάλιν συνεσκίασε καὶ ἀπέκρυψε νεφῶν (3) συνελθόντων. οἱ δὲ περὶ τὰς πύλας ἔξω περὶ τὸ Ἡραῖον ἀπολειφθέντες τοῦ Ἀράτου στρατιῶται τριακόσιοι τὸ πλῆθος ὄντες, ὥς ποτε παρεισέπεσον εἰς τὴν πόλιν θορύβου τε παντοδαποῦ καὶ φώτων γέμουσαν, οὐ δυνηθέντες ἐξανευρεῖν τὸν αὐτὸν τρίβον οὐδ' εἰς ἴχνος ἐμβῆναι τῆς ἐκείνων πορείας, ἔπτηξαν ἀθρόοι πρός τινι παλινσκίῳ λαγόνι τοῦ κρημνοῦ συστείλαντες ἑαυτούς, καὶ διεκαρτέρουν ἐνταῦθα περιπαθοῦντες καὶ δυσανασχετοῦντες. βαλλομένων γὰρ ἀπὸ τῆς ἄκρας ἤδη τῶν περὶ τὸν Ἄρατον καὶ μαχομένων, ἀλαλαγμὸς ἐναγώνιος ἐχώρει κάτω, καὶ κραυγὴ περιήχει διὰ τὴν ἀπὸ τῶν ὀρῶν ἀνάκλασιν συγκεχυμένη καὶ ἄδηλος ὅθεν εἴληφε τὴν ἀρχήν. διαπορούντων δ' αὐτῶν ἐφ' ὅ τι χρὴ τραπέσθαι μέρος, Ἀρχέλαος ὁ τῶν βασιλικῶν ἡγεμὼν στρατιώτας ἔχων πολλοὺς μετὰ κραυγῆς ἀνέβαινε καὶ σαλπίγγων, ἐπιφερόμενος τοῖς περὶ (6) τὸν Ἄρατον, καὶ παρήλλαττε τοὺς τριακοσίους. οἱ δ' ὥσπερ ἐξ ἐνέδρας ἀναστάντες, ἐμβάλλουσιν αὐτῷ καὶ διαφθείρουσιν οἷς ἐπέθεντο πρώτοις, τοὺς δ' ἄλλους καὶ τὸν Ἀρχέλαον φοβήσαντες ἐτρέψαντο καὶ κατεδίωξαν ἄχρι τοῦ (7) σκεδασθῆναι περὶ τὴν πόλιν διαλυθέντας. ἄρτι δὲ τούτων νενικηκότων, Ἐργῖνος ἀπὸ τῶν ἄνω μαχομένων ἦλθεν, ἀγγέλλων συμπεπλέχθαι τοῖς πολεμίοις τὸν Ἄρατον ἀμυνομένοις εὐρώστως, καὶ μέγαν ἀγῶνα περὶ αὐτὸ τὸ τεῖχος (8) εἶναι, καὶ τάχους δεῖν τῆς βοηθείας. οἱ δ' εὐθὺς ἐκέλευον ἡγεῖσθαι, καὶ προσβαίνοντες ἅμα φωνῇ διεσήμαινον ἑαυτούς, ἐπιθαρρύνοντες τοὺς φίλους· ἥ τε πανσέληνος ἀπέφαινε τὰ ὅπλα πλείονα φαινόμενα τοῖς πολεμίοις διὰ τὸ μῆκος τῆς πορείας, καὶ τὸ τῆς νυκτὸς ἠχῶδες τὸν ἀλαλαγμὸν ἀπὸ πολλαπλασιόνων ἢ τοσούτων ἐποίει δοκεῖν φέρε(9)σθαι. τέλος δὲ συνερείσαντες ἐξωθοῦσι τοὺς πολεμίους, καὶ καθυπέρτεροι τῆς ἄκρας ἦσαν καὶ τὸ φρούριον εἶχον. ἡμέρας <δ'> ἤδη διαυγούσης ὅ θ' ἥλιος εὐθὺς ἐπέλαμπε τῷ ἔργῳ, καὶ παρῆν ἐκ Σικυῶνος ἡ λοιπὴ δύναμις τῷ Ἀράτῳ, δεχομένων κατὰ πύλας τῶν Κορινθίων προθύμως καὶ τοὺς βασιλικοὺς συλλαμβανόντων.

Traduction française :

[22] XXIV. Malgré ces obstacles, Aratus poursuit sa marche, et s'efforce de gravir sur les roches escarpées qui mènent à la citadelle : il marche d'abord avec beaucoup de lenteur et de difficulté, parce qu'il avait manqué le sentier qui, enfoncé entre les rochers sous lesquels il était caché, aboutissait à la muraille par plusieurs détours, mais tout à coup, comme par miracle, la lune, dit-on, écartant les nuages, fait briller sa lumière et lui découvre les sinuosités obscures du sentier, jusqu'à ce qu'il soit arrivé au pied de la muraille, à l'endroit qu'on lui avait désigné. Alors les nuages, se rassemblant de nouveau, dérobent la clarté de la lune, et replongent tout dans l'obscurité. Les trois cents soldats qu'Aratus avait laissés hors des portes, près du temple de Junon, étaient entrés dans la ville; et, la trouvant pleine de tumulte et éclairée de tous côtés, ils ne purent découvrir le sentier que les autres avaient pris, ni les suivre à la trace ils prirent donc le parti de se serrer tous dans le flanc d'un rocher dont l'ombre les couvrait; et là ils attendirent, dans une cruelle inquiétude, des nouvelles d'Aratus, qui était déjà aux prises avec les ennemis. XXV. Ils faisaient pleuvoir sur lui une grêle de traits : on entendait du bas de la citadelle les cris des combattants ; mais c'était un bruit confus que répétaient les échos des montagnes et l'on ne pouvait discerner d'où il partait. Les trois cents hommes d'Aratus ne savaient donc de quel côté ils devaient tourner, lorsqu'ils virent Archélaüs, qui commandait les troupes du roi, monter, à la tête d'un corps nombreux, vers la citadelle, avec de grands cris et un grand bruit de trompettes, pour aller charger Aratus en queue. Les trois cents, qu'il avait passés sans les apercevoir, se levant tout à coup, comme d'une embuscade, tombent sur lui, tuent les premiers qu'ils peuvent atteindre, donnent l'épouvante aux autres et à leur chef, les mettent en fuite, et les dispersent dans la ville. Ils avaient à peine assuré leur victoire, qu'Erginus, envoyé par ceux qui combattaient au haut de la citadelle, vint leur annoncer qu'Aratus est aux mains avec les ennemis, qui font la plus vigoureuse résistance; qu'il soutient un grand combat au pied de la muraille, et qu'il a besoin d'un prompt secours. Ils demandent d'y être conduits sur-le-champ; et en gravissant la montagne ils font connaître par des cris leur approche, afin d'encourager leurs compagnons. La clarté de la lune, réfléchie par leurs armes, les faisait paraître plus nombreux le long du chemin qu'ils tenaient; et les échos plus sensibles dans le silence de la nuit, en renforçant leurs cris, donnaient l'idée d'une troupe beaucoup plus considérable qu'elle ne l'était réellement. Ils joignirent enfin Aratus, et firent tous ensemble de si grands efforts, que, repoussant les ennemis, ils s'établirent sur la muraille, furent maîtres de la citadelle au point du jour, et virent les premiers rayons du soleil éclairer leur victoire. Le reste des troupes étant arrivé en même temps de Sicyone, les Corinthiens leur ouvrirent volontiers les portes, et les aidèrent à faire la garnison prisonnière.





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Dernière mise à jour : 20/09/2007