HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

δεξιὰν



Texte grec :

[23] Ἐπεὶ δ' ἀσφαλῶς ἐδόκει πάντ' ἔχειν, κατέβαινεν εἰς τὸ θέατρον ἀπὸ τῆς ἄκρας, πλήθους ἀπείρου συρρέοντος ἐπιθυμίᾳ τῆς τ' ὄψεως αὐτοῦ καὶ τῶν λόγων οἷς (2) ἔμελλε χρῆσθαι πρὸς τοὺς Κορινθίους. ἐπιστήσας δὲ ταῖς παρόδοις ἑκατέρωθεν τοὺς Ἀχαιούς, αὐτὸς ἀπὸ τῆς σκηνῆς εἰς μέσον προῆλθε, τεθωρακισμένος καὶ τῷ προσώπῳ διὰ τὸν κόπον καὶ τὴν ἀγρυπνίαν ἠλλοιωμένος, ὥστε τῆς ψυχῆς τὸ γαυρούμενον καὶ χαῖρον ὑπὸ τῆς περὶ τὸ σῶμα (3) βαρύτητος κεκρατῆσθαι. τῶν δ' ἀνθρώπων ἅμα τῷ προελθεῖν αὐτὸν ἐκχυθέντων ταῖς φιλοφροσύναις, μεταλαβὼν εἰς τὴν δεξιὰν τὸ δόρυ, καὶ τὸ γόνυ καὶ τὸ σῶμα τῇ ῥοπῇ μικρὸν ἐγκλίνας καὶ ἐπερεισάμενος, εἱστήκει πολὺν χρόνον σιωπῇ δεχόμενος αὐτῶν τοὺς κρότους καὶ τὰς ἐπιβοήσεις, ἐπαινούντων μὲν τὴν ἀρετήν, ζηλούντων δὲ τὴν (4) τύχην. ὡς δ' ἐπαύσαντο καὶ κατέστησαν, συναγαγὼν ἑαυτὸν διεξῆλθε λόγον ὑπὲρ τῶν Ἀχαιῶν τῇ πράξει πρέποντα, καὶ συνέπεισε τοὺς Κορινθίους Ἀχαιοὺς γενέσθαι, καὶ τῶν πυλῶν τὰς κλεῖς ἀπέδωκε, τότε πρῶτον ἀπὸ τῶν Φιλιπ(5)πικῶν καιρῶν ὑπ' ἐκείνοις γενομένας. τῶν δ' Ἀντιγόνου στρατηγῶν Ἀρχέλαον μὲν ἀφῆκεν ὑποχείριον γενόμενον, Θεόφραστον δ' ἀνεῖλεν οὐ βουλόμενον ἀπαλλάττεσθαι· Περσαῖος δὲ τῆς ἄκρας ἁλισκομένης εἰς Κεγχρεὰς διεξέπεσεν. ὕστερον δὲ λέγεται σχολάζων πρὸς τὸν εἰπόντα μόνον αὐτῷ δοκεῖν στρατηγὸν εἶναι τὸν σοφόν "ἀλλὰ νὴ θεούς" φάναι "τοῦτο μάλιστα κἀμοί ποτε τῶν Ζήνωνος ἤρεσκε δογμάτων· νῦν δὲ μεταβάλλομαι, νουθετηθεὶς ὑπὸ τοῦ Σικυωνίου νεανίου". ταῦτα μὲν περὶ Περσαίου πλείονες ἱστοροῦσιν.

Traduction française :

[23] XXVI. Quand Aratus eut assuré le succès de son entreprise, il descendit de la citadelle au théâtre, suivi d'une foule immense de peuple, qu'attirait le désir de le voir, et d'entendre le discours qu'il allait faire aux Corinthiens. Après avoir placé les Achéens, en une double haie, sur les avenues du théâtre, il sortit du fond de la scène, tout armé, et s'avança jusqu'au milieu, le visage tellement changé par la fatigue et par les veilles, que l'abattement de son corps tenait comme affaissées la joie et la fierté de son âme. Dès qu'il parut, le peuple se répandit autour de lui, et fit éclater les témoignages de la plus vive affection. Aratus, ayant passé sa pique à la main droite, plia le genou, et appuyant tout son corps sur sa pique, il resta longtemps dans cette attitude, et reçut en silence les cris et les applaudissements de la multitude, qui louait sa vertu et le félicitait de sa fortune. Quand ils eurent cessé, et que le calme fut rétabli, il recueillit ses forces, et fit sur la ligue des Achéens un discours analogue à l'action qu'ils venaient de faire; il persuada aux Corinthiens de s'associer à cette ligue, et leur rendit les clefs de la ville, qui, depuis le temps de Philippe, n'étaient plus en leur pouvoir. Entre les officiers d'Antigonus, il mit en liberté Archélaüs, qu'il avait fait prisonnier, et fit mourir Théophraste, qui ne voulait pas sortir de la ville. Persée n'avait pas plutôt vu la citadelle prise, qu'il s'était sauvé à Cenchrée. Quelque temps après, dans une conférence qu'il faisait sur la philosophie, l'un de ses auditeurs lui ayant dit que le sage seul pouvait être un bon général : « II est vrai, répondit-il, qu'autrefois j'ai fort approuvé cette maxime de Zénon; mais depuis la leçon que m'a donnée ce jeune homme de Sicyone, j'ai bien changé de sentiment". Ce mot de Persée est rapporté par la plupart des historiens.





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Dernière mise à jour : 20/09/2007