Texte grec :
[21] Ἐπεὶ δ' ἦν ἕτοιμα πάντα, τὴν μὲν ἄλλην δύναμιν
ἐκέλευσεν ἐπὶ τῶν ὅπλων νυκτερεύειν, ἀναλαβὼν δὲ λογάδας
τετρακοσίους, οὐδ' αὐτοὺς εἰδότας τὰ πραττόμενα (2) πλὴν
ὀλίγων, ἦγε πρὸς τὰς πύλας παρὰ τὸ Ἡραῖον. ἦν δὲ τοῦ ἔτους ἡ
περὶ θέρος ἀκμάζον ὥρα, τοῦ δὲ μηνὸς πανσέληνος, ἡ δὲ νὺξ
ἀνέφελος καὶ καταφανής, ὥστε καὶ φόβον τὰ ὅπλα παρέχειν
ἀντιλάμποντα πρὸς τὴν σελήνην, μὴ τοὺς φύλακας οὐ
λάθωσιν. ἤδη δὲ τῶν πρώτων ἐγγὺς ὄντων, ἀπὸ θαλάσσης
ἀνέδραμε νέφη καὶ κατέσχε τήν τε (3) πόλιν αὐτὴν καὶ τὸν ἔξω
τόπον ἐπίσκιον γενόμενον. ἐνταῦθα δ' οἱ μὲν ἄλλοι
συγκαθίσαντες ὑπελύοντο τὰς κρηπῖδας· οὔτε γὰρ ψόφον
ποιοῦσι πολὺν οὔτ' ὀλισθήματα λαμβάνουσιν <οἱ> γυμνοῖς τοῖς
ποσὶν ἀντιλαμβανόμενοι τῶν κλιμάκων· ὁ δ' Ἐργῖνος ἑπτὰ
λαβὼν νεανίσκους ἐσταλμένους ὁδοιπορικῶς, ἔλαθε τῇ πύλῃ
προσμείξας, καὶ τὸν πυλωρὸν ἀποκτιννύουσι καὶ τοὺς μετ'
αὐτοῦ φύλακας. (4) ἅμα δ' αἵ τε κλίμακες προσετίθεντο, καὶ
κατὰ σπουδὴν ὁ Ἄρατος ὑπερβιβάσας ἑκατὸν ἄνδρας, τοὺς δ'
ἄλλους ἕπεσθαι κελεύσας ὡς ἂν δύνωνται τάχιστα, τὰς
κλίμακας ἀνασπάσας ἐχώρει διὰ τῆς πόλεως μετὰ τῶν ἑκατὸν
ἐπὶ τὴν ἄκραν, ἤδη περιχαρὴς διὰ τὸ λανθάνειν ὡς κατορθῶν.
(5) καί πως ἔτι πρόσωθεν αὐτοῖς ἀπήντα σὺν φωτὶ φυλακὴ
τεσσάρων ἀνδρῶν οὐ καθορωμένοις· ἔτι γὰρ ἦσαν ἐν τῷ
σκιαζομένῳ τῆς σελήνης, ἐκείνους δὲ προσιόντας ἐξ
ἐναν(6)τίας καθορῶσι. μικρὸν οὖν ὑποστείλας τειχίοις τισὶ καὶ
οἰκοπέδοις, ἐνέδραν ἐπὶ τοὺς ἄνδρας καθίζει· καὶ τρεῖς μὲν
αὐτῶν ἐμπεσόντες ἀποθνῄσκουσιν, ὁ δὲ τέταρτος πληγεὶς ξίφει
τὴν κεφαλήν, ἔφυγε βοῶν ἔνδον εἶναι τοὺς (7) πολεμίους. καὶ
μετὰ μικρὸν αἵ τε σάλπιγγες ἐπεσήμαινον, ἥ τε πόλις
ἐξανίστατο πρὸς τὰ γινόμενα, πλήρεις τ' ἦσαν οἱ (τε) στενωποὶ
διαθεόντων, καὶ φῶτα πολλὰ τὰ μὲν κάτωθεν ἤδη, τὰ δ'
ἄνωθεν ἀπὸ τῆς ἄκρας περιέλαμπε, καὶ κραυγὴ συνερρήγνυτο
πανταχόθεν ἄσημος.
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Traduction française :
[21] XXIII. Quand tout fut prêt, Aratus donna l'ordre à ses troupes de passer la
nuit sous les armes; et lui-même, prenant quatre cents soldats délite, qui, à
l'exception d'un petit nombre, ignoraient ce qu'ils allaient faire, il les conduisit à une
des portes de la ville, le long du temple de Junon. On était alors au milieu de l'été; la
lune dans son plein et sans aucun nuage rendait la nuit si claire, que l'éclat des armes
qui réfléchissaient sa lumière leur fit craindre d'être découverts par les gardes. Les
premiers de la troupe touchaient presque aux murailles, lorsqu'il s'éleva de la mer
des nuages qui couvrirent la ville et ombragèrent tous les environs : là ils s'assirent
pour ôter leurs souliers, soit pour faire moins de bruit, soit parce qu'en montant sur
des échelles on glisse moins quand on a les pieds nus. Erginus, avec sept jeunes gens
déguisés en voyageurs, s'étant glissé dans la porte sans être aperçu, tue la sentinelle
et les gardes. En même temps on dresse les échelles : Aratus y fait monter d'abord
cent hommes, ordonne aux autres de le suivre le plus promptement qu'ils pourront;
et, retirant aussitôt les échelles, il descend dans la ville, et avec ses cent hommes
monte à la citadelle, plein de joie, et ne doutant plus du succès, puisqu'il n'a pas été
découvert. En avançant, ils voient venir une patrouille de quatre hommes qui
portaient de la lumière; ils n'en furent pas aperçus, parce qu'ils étaient encore dans
l'ombre des nuages qui cachaient la lune, au lieu qu'ils les distinguaient très bien à la
clarté de leur lumière. Ils se tinrent serrés le long de vieux murs et de masures en
ruines, comme dans une embuscade; et lorsque ces hommes passèrent devant eux, ils
les chargèrent si brusquement qu'ils en tuèrent trois ; le quatrième, blessé à la tête
d'un coup d'épée, s'enfuit précipitamment, en criant que les ennemis sont dans la
ville. Bientôt les trompettes sonnent l'alarme, et dans un instant toute la ville est sur
pied; les rues sont pleines de gens qui courent de tous côtés; on éclaire dans les
quartiers bas et au haut de la citadelle ; partout il s'élève un grand bruit dont on ne
peut démêler la cause.
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