HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

ἀποθανόντος



Texte grec :

[17] Πᾶσι μὲν οὖν περιμάχητος ἦν ὁ τόπος ἀεὶ καὶ βασιλεῦσι καὶ δυνάσταις, ἡ δ' Ἀντιγόνου σπουδὴ περὶ αὐτὸν οὐδὲν ἀπέλειπε πάθει τῶν ἐμμανεστάτων ἐρώτων, ἀλλ' ὅλος ἀνήρτητο ταῖς φροντίσιν, ὅπως ἀφαιρήσεται δόλῳ τοὺς ἔχοντας, ἐπεὶ φανερῶς ἀνέλπιστος ἦν ἡ ἐπι(2)χείρησις. Ἀλεξάνδρου γὰρ ὑφ' ὃν τὸ χωρίον ἦν ἀποθανόντος (ὡς λέγεται) φαρμάκοις ὑπ' αὐτοῦ, Νικαίας δὲ τῆς ἐκείνου γυναικὸς ἐπὶ τῶν πραγμάτων γενομένης καὶ φυλαττούσης τὸν Ἀκροκόρινθον, εὐθὺς ὑποπέμπων Δημήτριον τὸν υἱὸν αὐτῇ, καὶ γλυκείας ἐλπίδας ἐνδιδοὺς γάμων βασιλικῶν καὶ συμβιώσεως πρὸς οὐκ ἀηδὲς ἐντυχεῖν γυναικὶ πρεσβυτέρᾳ μειράκιον, αὐτὴν μὲν ᾑρήκει, τῷ παιδὶ χρησάμενος ὥσπερ ἄλλῳ τινὶ τῶν δελεασμάτων ἐπ' αὐτῇ, (3) τὸν δὲ τόπον οὐ προϊεμένης, ἀλλ' ἐγκρατῶς φυλαττούσης, ἀμελεῖν προσποιούμενος ἔθυε γάμους αὐτῶν ἐν Κορίνθῳ, καὶ θέας ἐπετέλει καὶ πότους συνῆγε καθ' ἡμέραν, ὡς ἄν τις μάλιστα παίζειν καὶ σχολάζειν τὴν διάνοιαν ὑφ' ἡδονῆς (4) καὶ φιλοφροσύνης ἀφεικώς. ἐπεὶ δὲ καιρὸς ἦν, ᾄδοντος Ἀμοιβέως ἐν τῷ θεάτρῳ, παρέπεμπε τὴν Νίκαιαν αὐτὸς ἐπὶ τὴν θέαν ἐν φορείῳ κεκοσμημένῳ βασιλικῶς, ἀγαλλομένην τε τῇ τιμῇ καὶ πορρωτάτω τοῦ μέλλοντος οὖσαν. (5) γενόμενος δὲ τῆς ὁδοῦ κατὰ τὴν ἐκτροπὴν τὴν ἄνω φέρουσαν, ἐκείνην μὲν ἐκέλευσε προάγειν εἰς τὸ θέατρον, αὐτὸς δὲ χαίρειν μὲν Ἀμοιβέα, χαίρειν δὲ τοὺς γάμους ἐάσας, ἀνῄει πρὸς τὸν Ἀκροκόρινθον ἁμιλλώμενος παρ' ἡλικίαν· καὶ κεκλεισμένην τὴν πύλην εὑρών, ἔκοπτε τῇ βακτηρίᾳ κελεύων ἀνοίγειν· οἱ δ' ἔνδον ἀνέῳξαν καταπλαγέντες. οὕτω δὲ τοῦ τόπου κρατήσας, οὐ κατέσχεν αὑτόν, ἀλλ' ἔπινε παίζων ὑπὸ χαρᾶς ἐν τοῖς στενωποῖς, καὶ δι' ἀγορᾶς αὐλητρίδας ἔχων καὶ στεφάνους περικείμενος, ἀνὴρ γέρων καὶ τηλικαύταις πραγμάτων μεταβολαῖς κεχρημένος, ἐκώμαζε δεξιούμενος καὶ προσαγορεύων (7) τοὺς ἀπαντῶντας. οὕτως ἄρα καὶ λύπης καὶ φόβου μᾶλλον ἐξίστησι καὶ σάλον παρέχει τῇ ψυχῇ τὸ χαίρειν ἄνευ λογισμοῦ παραγινόμενον.

Traduction française :

[17] sa citadelle était l'objet de l'envie commune, surtout des princes et des rois; et le désir qu'Antigonus avait de la posséder était en lui une passion violente, une véritable fureur : toutes ses pensées, tous ses soins, avaient pour but de s'en emparer par surprise; car il ne pouvait se flatter de l'emporter de force. XIX. Alexandre, qui l'occupait, étant mort, et, à ce qu'on croit, du poison qu'Antigonus lui avait fait donner, sa femme Nicéa prit en main le gouvernement des affaires, et garda soigneusement la citadelle. Antigonus lui envoya d'abord Démétrius son fils, et lui donna l'espérance de le lui faire épouser : espérance flatteuse pour une femme de son âge, que de lui promettre pour mari un prince jeune et bien fait. Il se servit donc de son fils comme d'un appât pour l'attirer, et il y réussit quant au mariage : pour la citadelle, loin de l'abandonner, elle la garda avec plus de soin que jamais. Antigonus, feignant de ne s'en plus soucier, fit célébrer à Corinthe les noces de son fils, donna des spectacles et des festins qu'il continuait tous les jours, ne paraissant penser qu'à se divertir et à faire bonne chère. Le jour que le musicien Amébée devait chanter sur le théâtre, Antigonus, ayant fait orner une litière avec une magnificence royale, conduisit lui-même au spectacle Nicéa, qui, ravie d'un tel honneur, ne s'attendait guère à ce qui allait lui arriver. Quand on fut au détour d'une rue qui montait au théâtre, il ordonna à ceux qui la portaient de l'y conduire; et, laissant là le musicien Amébée et les plaisirs de la noce, il monta sur-le-champ à la citadelle, avec une activité au-dessus de son âge. Il en trouva la porte fermée : mais heurtant avec son bâton, il commanda qu'on la lui ouvrît; et les soldats, étonnés de le voir, la lui ouvrirent. Il fut si charmé de se voir maître de cette place, que, ne pouvant contenir sa joie, il se mit à boire au milieu des rues et de la place publique, accompagné de musiciennes, et couronné de fleurs. Oubliant son âge et les divers changements de fortune qu'il avait éprouvés, il courait en débauché, arrêtait les passants et les embrassait : tant la joie qui n'est pas modérée par la raison transporte l'homme hors de lui-même et agite plus son âme que la tristesse et la crainte!





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Dernière mise à jour : 20/09/2007