Texte grec :
[52] Ὅτι γὰρ ἦν μεμειγμένον αἰσχύνῃ καὶ φόβῳ τὸ πρὸς τὸν
Ἄρατον αὐτοῦ πάθος ἀπ' ἀρχῆς συντεθραμμένον, (2) ἐδήλωσεν
οἷς ἔπραξε περὶ αὐτόν. ἐπιθυμῶν γὰρ ἀνελεῖν τὸν ἄνδρα, καὶ
νομίζων οὐδ' ἂν ἐλεύθερος ἐκείνου ζῶντος εἶναι, μή τί γε
τύραννος ἢ βασιλεύς, βίᾳ μὲν οὐδὲν ἐπεχείρησε, Ταυρίωνα δὲ
τῶν στρατηγῶν τινα καὶ φίλων ἐκέλευσεν (ἐν) ἀδήλῳ τρόπῳ
τοῦτο πρᾶξαι, μάλιστα διὰ (3) φαρμάκων, αὐτοῦ μὴ παρόντος. ὁ
δὲ ποιησάμενος τὸν Ἄρατον συνήθη, φάρμακον αὐτῷ δίδωσιν,
οὐκ ὀξὺ καὶ σφοδρόν, ἀλλὰ τῶν θέρμας τε μαλακὰς τὸ πρῶτον
ἐν τῷ σώματι καὶ βῆχα κινούντων ἀμβλεῖαν, εἶθ' οὕτως (4) κατὰ
μικρὸν εἰς φθόαν περαινόντων. οὐ μὴν ἔλαθέ γε τὸν Ἄρατον·
ἀλλ' ὡς οὐδὲν ἦν ὄφελος ἐλέγχοντι, πράως καὶ σιωπῇ τὸ πάθος
ὡς δή τινα νόσον κοινὴν καὶ συνήθη νοσῶν διήντλει· πλὴν ἑνός
γε τῶν συνήθων ἐν τῷ δωματίῳ παρόντος, ἀναπτύσας δίαιμον,
ἰδόντος ἐκείνου καὶ θαυμάσαντος, "ταῦτα" εἶπεν "ὦ Κεφάλων
τἀπίχειρα τῆς βασιλικῆς φιλίας."
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Traduction française :
[52] LVIII. L'affection qu'il montra d'abord pour Aratus était mêlée de respect
et de crainte, comme le prouve ce qu'il fit ensuite contre lui : car, malgré l'envie qu'il
avait de s'en défaire, persuadé qu'il ne serait jamais libre, bien loin d'être tyran ou roi,
tant qu'Aratus vivrait, il n'osa pas néanmoins employer la force ouverte, il chargea
un de ses officiers et de ses amis nommé Taurion de l'en délivrer secrètement, en
employant de préférence le poison, et de prendre pour cela le temps de son absence.
Taurion, s'étant lié avec Aratus, lui donna un de ces poisons qui ne sont ni prompts
ni violents, mais qui allument dans le corps un feu lent, excitent une toux faible, et
finissent par conduire insensiblement à une phthisie mortelle. Aratus s'aperçut qu'il
était empoisonné ; mais comme il n'eût servi de rien de s'en plaindre, il supporta
patiemment son mal, comme si c'eût été une maladie ordinaire. Un jour seulement,
ayant craché du sang devant un de ses amis qui était dans sa chambre, et qui lui en
témoigna son étonnement : « Mon cher Céphalon, lui dit Aratus, c'est là le fruit de
l'amitié des rois. »
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