HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

Τελευτήσαντος



Texte grec :

[51] Ὁ δ' Ἄρατος ἀπορρέων ἤδη τῆς αὐλῆς καὶ κατὰ μικρὸν ἑαυτὸν ἀνακομιζόμενος ἐκ τῆς πρὸς τὸν Φίλιππον συνηθείας, διαβαίνοντος εἰς Ἤπειρον αὐτοῦ καὶ δεομένου συστρατεύειν, ἀπείπατο καὶ κατέμεινε, δεδιὼς ἀναπλησθῆναι δόξης πονηρᾶς ἀφ' ὧν ἐκεῖνος ἔπραττεν. (2) ἐπεὶ δὲ τάς τε ναῦς ὑπὸ Ῥωμαίων ἀπολέσας αἴσχιστα καὶ ὅλως ἀποτυχὼν ταῖς πράξεσιν ἐπανῆλθεν εἰς Πελοπόννησον, καὶ τοὺς Μεσσηνίους αὖθις ἐπιχειρήσας φενακίζειν καὶ μὴ λαθὼν ἠδίκει φανερῶς καὶ τὴν χώραν (3) αὐτῶν ἐπόρθει, παντάπασιν ὁ Ἄρατος ἀπεστράφη καὶ διεβλήθη πρὸς αὐτόν, ἤδη καὶ τῶν περὶ τὴν γυναικωνῖτιν ἀδικημάτων αἰσθόμενος, καὶ φέρων ἀνιαρῶς αὐτός, ἀποκρυπτόμενος δὲ τὸν υἱόν· εἰδέναι γὰρ ὑβρισμένον (4) περιῆν, ἄλλο δ' οὐδέν, ἀμύνασθαι μὴ δυναμένῳ. μεγίστην γὰρ ὁ Φίλιππος δοκεῖ καὶ παραλογωτάτην μεταβαλέσθαι μεταβολήν, ἐξ ἡμέρου βασιλέως καὶ μειρακίου σώφρονος ἀνὴρ ἀσελγὴς καὶ τύραννος ἐξώλης γενόμενος. τὸ δ' οὐκ ἦν ἄρα μεταβολὴ φύσεως, ἀλλ' ἐπίδειξις ἐν ἀδείᾳ κακίας, πολὺν χρόνον διὰ φόβον ἀγνοηθείσης.

Traduction française :

[51] LVII. Depuis ce moment, Aratus se retira de la cour, et se détacha peu à peu de ses habitudes avec Philippe. Quand ce prince passa en Épire, il le pressa vivement de l'accompagner à cette expédition; mais Aratus s'y refusa, et se tint à Sicyone, par la crainte de partager le blâme du mal que ce prince ferait. Philippe, après avoir honteusement perdu sa flotte dans la guerre contre les Romains, après avoir échoué dans toutes ses entreprises, revint dans le Péloponèse, où il chercha encore à tromper les Messéniens; mais voyant ses ruses découvertes, il eut recours à la violence, et fit le dégât dans tout le pays. Alors Aratus s'éloigna tout à fait de lui, et se plaignit hautement de la conduite de ce prince, dont il avait découvert les liaisons criminelles avec la femme de son fils : il en fut très affligé, mais il n'en dit rien à son fils, que la connaissance d'un tel affront eût irrité inutilement, puisqu'il était dans l'impuissance de s'en venger. Il s'était fait dans Philippe le changement le plus étonnant et le plus incroyable. C'était au commencement un roi plein de douceur, un jeune homme sage et tempérant; et il était devenu l'homme le plus débauché et le tyran le plus odieux ; ou plutôt ce ne fut pas en lui un véritable changement, il ne fit que manifester les vices qu'il avait dissimulés par crainte, et qu'il produisit au dehors quand il fut sûr de l'impunité.





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Dernière mise à jour : 20/09/2007