| [12] Ἐν τούτῳ δὲ τῆς ἀρχῆς ὁ Λύσανδρος ἀπηλλάγη, τοῦ 
χρόνου διελθόντος. οἱ δὲ κατασταθέντες ἔφοροι τὸν μὲν 
Λεωνίδαν ἀνέστησαν ἱκετεύοντα, τῷ δὲ Λυσάνδρῳ καὶ τῷ 
Μανδροκλείδᾳ δίκην ἐπῆγον, ὡς παρὰ τὸν νόμον χρεῶν 
ἀποκοπὰς καὶ γῆν ἀναδάσασθαι ψηφισαμένοις. 
κινδυνεύοντες οὖν ἐκεῖνοι πείθουσι τοὺς βασιλεῖς ὁμοῦ 
γενομένους χαίρειν ἐᾶν τὰ τῶν ἐφόρων βουλεύματα· τοῦτο γὰρ 
τὸ ἀρχεῖον ἰσχύειν ἐκ διαφορᾶς τῶν βασιλέων, τῷ τὰ βελτίονα 
λέγοντι προστιθέμενον τὴν (3) ψῆφον, ὅταν ἅτερος ἐρίζῃ πρὸς 
τὸ συμφέρον· ἀμφοῖν δὲ ταὐτὰ βουλευομένων ἄλυτον εἶναι τὴν 
ἐξουσίαν, καὶ παρανόμως μαχεῖσθαι πρὸς τοὺς βασιλεῖς, ὧν 
μαχομένων διαιτᾶν καὶ βραβεύειν αὐτοῖς εἶναι προσῆκον, οὐχὶ 
(4) πολυπραγμονεῖν ὁμοφρονούντων. οὕτω δὴ πεισθέντες 
ἀμφότεροι καὶ μετὰ τῶν φίλων εἰς ἀγορὰν καταβάντες 
ἀνέστησαν μὲν ἐκ τῶν δίφρων τοὺς ἐφόρους, ἄλλους δ' (5) ἀντ' 
αὐτῶν ἀπέδειξαν, ὧν εἷς ἦν Ἀγησίλαος. ὁπλίσαντες δὲ τῶν 
νέων πολλοὺς καὶ λύσαντες τοὺς δεδεμένους, ἐγένοντο φοβεροὶ 
τοῖς ὑπεναντίοις, ὡς πολλοὺς ἀποκτε(6)νοῦντες. ἀπέθανε δ' 
οὐδεὶς ὑπ' αὐτῶν, ἀλλὰ καὶ Λεωνίδαν εἰς Τεγέαν ὑπεξιόντα 
βουληθέντος διαφθεῖραι τοῦ Ἀγησιλάου καὶ πέμψαντος ἐπ' 
αὐτὸν εἰς τὴν ὁδὸν ἄνδρας, πυθόμενος ὁ Ἆγις ἑτέρους 
ἀπέστειλε πιστούς, οἳ τὸν Λεωνίδαν περισχόντες ἀσφαλῶς εἰς 
Τεγέαν κατέστησαν.
 | [12] XIII. Cependant le temps de l'éphorat de Lysandre étant expiré, 
il sortit de charge; les éphores qui lui succédèrent, 
ayant admis la supplication de Léonidas, le relevèrent de la déchéance du trône, et 
mirent en jugement Mandroclidas et Lysandre, pour avoir, au mépris des lois, 
ordonné l'abolition des dettes et le partage des terres. Les deux accusés, se voyant en 
danger d'être condamnés, persuadèrent aux deux rois de s'unir d'intérêt ensemble, et 
de ne tenir aucun compte des ordonnances des éphores. « Ces magistrats, leur 
disaient-ils, n'ont de force que par la mésintelligence des rois; ils fortifient de leurs 
suffrages celui des deux qui, proposant l'avis le plus utile, trouve l'autre opposé à ce 
qu'il veut faire lui-même pour le bien public. Mais quand les deux rois n'ont qu'une 
même volonté, leur pouvoir est insurmontable; et leur résister, c'est violer les lois. 
Les éphores n'ont d'autre droit que de se porter pour arbitres et pour conciliateurs de 
leurs différends, et non de se mêler de leur conduite quand ils sont d'accord. » Les 
deux rois, persuadés par ce raisonnement, se rendent sur la place publique 
accompagnés de leurs amis, font lever les éphores de leurs sièges, et les remplacent 
par d'autres, au nombre desquels était Agésilas. Ils arment un grand nombre de 
jeunes gens, mettent les prisonniers en liberté, et font trembler à leur tour leurs 
ennemis, qui s'attendaient à être massacrés. Cependant il ne périt personne; au 
contraire, Agis ayant su qu'Agésilas avait envoyé des gens sur le chemin de Tégée 
pour tuer Léonidas qui se réfugiait dans cette ville, fit partir des hommes sur la 
fidélité desquels il pouvait compter, qui escortèrent Léonidas, et le conduisirent en 
sûreté jusqu'à Tégée. 
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