HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Questions platoniques

τὴν



Texte grec :

[1002] (1002a) ἐν αὐταῖς γενησόμεθα ταῖς νοηταῖς ἰδέαις, οὐδεμίαν διαφορὰν ἐχούσαις πρὸς ἀλλήλας, κατὰ τὸ ἓν καὶ μόνον νοουμέναις. Οὐ γὰρ ποιεῖ μονὰς ἀριθμόν, ἂν μὴ τῆς ἀπείρου δυάδος ἅψηται· ποιήσασα δ´ οὕτως ἀριθμόν, εἰς στιγμὰς εἶτα γραμμὰς ἐκ δὲ τούτων εἰς ἐπιφανείας καὶ βάθη καὶ σώματα πρόεισι καὶ σωμάτων ποιότητας ἐν πάθεσι γιγνομένων. Ἔτι τῶν μὲν νοητῶν ἓν κριτήριον ὁ νοῦς· καὶ γὰρ ἡ διάνοια νοῦς ἐστιν ἐν τοῖς μαθηματικοῖς ὥσπερ ἐν κατόπτροις ἐμφαινομένων τῶν νοητῶν. Ἐπὶ δὲ τὴν τῶν σωμάτων γνῶσιν ὑπὸ πλήθους πέντε δυνάμεις καὶ διαφορὰς αἰσθητηρίων ἡ φύσις ἔδωκεν ἡμῖν· καὶ οὐ πάντα (1002b) φωρᾶται ταύταις ἀλλ´ ἐκφεύγει πολλὰ διὰ μικρότητα τὴν αἴσθησιν. Ἔτι, ὥσπερ ἡμῶν ἑκάστου συνεστῶτος ἔκ τε τῆς ψυχῆς καὶ τοῦ σώματος μικρόν ἐστι τὸ ἡγεμονικὸν καὶ νοερὸν ἐν πολλῷ τῷ τῆς σαρκὸς ὄγκῳ κεκρυμμένον, οὕτως εἰκὸς ἔχειν ἐν τῷ παντὶ τὸ νοητὸν πρὸς τὸ αἰσθητόν. Καὶ γὰρ ἄρχει τὰ νοητὰ τῶν σωματικῶν, ἀρχῆς δὲ πάσης πλέον τὸ ἐξ αὐτῆς καὶ μεῖζον. Πρὸς δὲ τοὐναντίον εἴποι τις ἂν πρῶτον, ὅτι συγκρίνοντες τὰ αἰσθητὰ τοῖς νοητοῖς τρόπον τινὰ τὰ θνητὰ τοῖς θείοις ἐξισοῦμεν· ὁ γὰρ θεὸς ἐν τοῖς νοητοῖς. Ἔπειτα πανταχοῦ δήπου τὸ περιεχόμενον ἔλαττόν ἐστι τοῦ περιέχοντος, ἡ δὲ τοῦ παντὸς φύσις τῷ νοητῷ περιέχει (1002c) τὸ αἰσθητόν· ὁ γὰρ θεὸς «τὴν ψυχὴν εἰς τὸ μέσον θεὶς διὰ παντός τ´ ἔτεινε καὶ ἔτι ἔξωθεν τὰ σώματα αὐτῇ περιεκάλυψεν». Ἔστι δ´ ἀόρατος ἡ ψυχὴ καὶ «πάσαις ταῖς αἰσθήσεσιν ἀναίσθητος» ὡς ἐν τοῖς Νόμοις εἴρηται· διὸ καὶ φθαρτὸς ἡμῶν εἷς ἕκαστός ἐστιν, ὁ δὲ κόσμος οὐ φθαρησόμενος· ἡμῶν μὲν γὰρ ἑκάστου τὴν ζωτικὴν δύναμιν ἐντὸς περιέχει τὸ θνητοειδὲς καὶ διαλυτόν, ἐν δὲ τῷ κόσμῳ τοὐναντίον ὑπὸ τῆς κυριωτέρας ἀρχῆς καὶ κατὰ τὰ αὐτὰ ὡσαύτως ἐχούσης ἀεὶ σῴζεται τὸ σωματικὸν ἐν μέσῳ περιεχόμενον. Καὶ μὴν ἀμερές γε λέγεται καὶ ἀμέριστον τὸ μὲν σῶμα μικρότητι, τὸ (1002d) δ´ ἀσώματον καὶ νοητὸν ὡς ἁπλοῦν καὶ εἰλικρινὲς καὶ καθαρὸν ἁπάσης ἑτερότητος καὶ διαφορᾶς. Καὶ ἄλλως εὔηθές ἐστι τοῖς σωματικοῖς τεκμαίρεσθαι περὶ τῶν ἀσωμάτων. Τὸ γοῦν «νῦν» ἀμερὲς μὲν καλεῖται καὶ ἀμέριστον, ἅμα δὲ πανταχοῦ ἐνέστηκε καὶ οὐδὲν αὐτοῦ τῆς οἰκουμένης μέρος ἔρημόν ἐστιν, ἀλλὰ καὶ πάθη πάντα καὶ πράξεις φθοραί τε πᾶσαι καὶ γενέσεις αἱ ὑπὸ τὸν κόσμον ἐν τῷ «νῦν» περιέχονται. Κριτήριον δὲ τοῦ νοητοῦ μόνον ἐστὶν ὁ νοῦς, ὡς φωτὸς ὄψις, δι´ ἁπλότητα καὶ ὁμοιότητα· τὰ δὲ σώματα, πολλὰς διαφορὰς ἔχοντα καὶ ἀνομοιότητας, ἄλλα ἄλλοις κριτηρίοις ὥσπερ ὀργάνοις ἁλίσκεσθαι (1002e) πέφυκεν. Ἀλλὰ μὴν οὐδὲ τῆς ἐν ἡμῖν νοητῆς καὶ νοερᾶς δυνάμεως καταφρονοῦσιν ὀρθῶς· πολλὴ γὰρ οὖσα καὶ μεγάλη περίεστι παντὸς τοῦ αἰσθητοῦ καὶ μέχρι τῶν θείων ἐξικνεῖται. Τὸ δὲ μέγιστον αὐτὸς ἐν Συμποσίῳ διδάσκων, πῶς δεῖ τοῖς ἐρωτικοῖς χρῆσθαι, μετάγοντα τὴν ψυχὴν ἀπὸ τῶν αἰσθητῶν καλῶν ἐπὶ τὰ νοητά, παρεγγυᾷ μήτε σώματός τινος μήτ´ ἐπιτηδεύματος μήτ´ ἐπιστήμης κάλλει μιᾶς ὑποτετάχθαι καὶ δουλεύειν, ἀλλ´ ἀποστάντα τῆς περὶ ταῦτα μικρολογίας «ἐπὶ τὸ πολὺ τοῦ καλοῦ πέλαγος τρέπεσθαι». ΖΗΤΗΜΑ Γʹ. Τί δήποτε, τὴν ψυχὴν ἀεὶ πρεσβυτέραν ἀποφαίνων (1002f) τοῦ σώματος αἰτίαν τε τῆς ἐκείνου γενέσεως καὶ ἀρχήν, πάλιν φησὶν οὐκ ἂν γενέσθαι ψυχὴν ἄνευ σώματος οὐδὲ νοῦν ἄνευ ψυχῆς, ἀλλὰ ψυχὴν μὲν ἐν σώματι νοῦν δ´ ἐν τῇ ψυχῇ; Δόξει γὰρ τὸ σῶμα καὶ εἶναι καὶ μὴ εἶναι, συνυπάρχον ἅμα τῇ ψυχῇ καὶ γεννώμενον ὑπὸ τῆς ψυχῆς.

Traduction française :

[1002] (1002a) nous voilà revenus aux idées intelligibles qui n'ont aucune différence entre elles, considérées dans l'unité et la monade. Car l'unité ne produit pas de nombre, à moins qu'elle ne soit jointe à la dyade, qui est infinie de sa nature. C'est alors que produisant le nombre, elle va d'abord aux points, ensuite aux lignes, puis aux surfaces, aux profondeurs, aux corps et aux qualités que ceux-ci prennent dans leurs affections. Les choses intelligibles n'ont qu'un juge, qui est l'entendement ; car la pensée est l'intelligence appliquée aux mathématiques, dans lesquelles les choses intelligentes sont représentées comme dans des miroirs. Mais parce que les corps sont très nombreux, la nature nous a donné pour les connaître et les juger cinq organes différents ; encore ne pouvons-nous pas les saisir tous, (1002b) parce qu'un très grand nombre, par leur petitesse, échappent à nos sens. Ainsi chacun de nous étant composé d'âme et de corps, la faculté intellectuelle qui domine en nous occupe peu d'espace et est comme enfoncée dans une vaste masse de chair. La proportion doit être la même dans l'univers, entre les êtres intelligibles et les choses sensibles ; car les êtres intelligibles sont le principe des substances corporelles, et chaque être est toujours plus grand que le principe qui l'a produit. Mais peut-être dira-t-on qu'en comparant les choses sensibles avec les substances intelligibles, nous égalons en quelque sorte les choses mortelles aux divines ; car Dieu est au nombre des substances intelligibles. D'ailleurs, en toutes choses, le contenu est moindre que le contenant. Or, la nature de l'univers enferme le sensible (1002c) dans l'intelligible ; car Dieu ayant placé l'âme au centre du monde, l'a distribuée dans toute son étendue, de manière qu'elle enveloppe au dehors tout l'univers. L'âme est invisible et inaccessible à tous les sens, comme Platon le dit dans ses livres des Lois. Ainsi chacun de nous est périssable, mais l'univers ne périra jamais : c'est que dans chacun de nous le principe de la vie est contenu dans une substance mortelle et corruptible. Dans l'univers, au contraire, la partie principale, qui reste toujours la même, conserve la substance corporelle qu'elle contient au milieu d'elle. Dans la nature corporelle, on appelle indivisibles et sans parties les corps les plus petits ; les êtres (1002d) incorporels et intelligibles sont tels par la simplicité de leur substance, par leur pureté, leur sincérité, par leur exemption de toute solidité et de toute diversité. D'ailleurs il est absurde de vouloir juger des êtres incorporels par les substances corporelles. Le moment actuel s'appelle indivisible et sans parties ; cependant il est en même temps partout, et nulle partie de l'univers n'en est privée. Bien plus, toutes les affections, toutes les actions, toutes les générations et les corruptions qui arrivent dans le monde sont contenues dans ce moment actuel. L'entendement est le seul juge des choses intelligibles, à cause de sa simplicité et de son égalité, comme la vue est le seul juge de la lumière. Mais les corps, à raison du grand nombre de leurs différences et de leurs inégalités, ont, pour être connus, des juges différents qui nous les font discerner : ce sont nos organes. (1002e) C'est donc injustement qu'on déprise la faculté spirituelle et intelligente qui est en nous, car elle est pleine de grandeur, elle a une multitude de rapports, elle surpasse tout ce qui est sensible et s'élève jusqu'aux substances divines. Ce qui est encore plus important, c'est ce que Platon dit dans son Banquet, où il enseigne que pour bien user de la faculté d'aimer, il faut retirer son âme de l'affection des beautés corporelles et s'attacher aux beautés intellectuelles. Par là, il nous exhorte à ne pas nous asservir à la beauté d'aucun corps, d'aucune étude ou d'aucune science, mais à nous séparer de ces objets si petits en soi, pour nous porter vers le vaste océan de la beauté divine. QUESTION III. Pourquoi Platon, qui assure toujours que l'âme est plus ancienne (1002f) que le corps, qu'elle est son principe et la cause de sa génération, dit-il cependant que l'âme n'eût pas existé sans le corps, ni l'entendement sans l'âme, mais que l'âme est dans le corps et l'entendement dans l'âme ? Il semblerait d'après cela que le corps serait tout à la fois et ne serait pas, puisqu'il existerait avec l'âme et qu'il serait produit par l'âme.





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Dernière mise à jour : 24/01/2008