Texte grec :
[9,4] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Δ
Ποτέραν χεῖρα τῆς Ἀφροδίτης ἔτρωσεν ὁ Διομήδης.
Μετὰ δὲ ταῦτα τὸν μὲν Ἑρμείαν βουλόμενόν τι προβαλεῖν
τῷ Ζωπυρίωνι ἀπεκωλύσαμεν· ὁ δὲ ῥήτωρ Μάξιμος
ἄπωθεν ἠρώτησεν αὐτὸν ἐκ τῶν Ὁμήρου, ποτέραν
χεῖρα τρώσειεν τῆς Ἀφροδίτης ὁ Διομήδης. ταχὺ δὲ τοῦ
Ζωπυρίωνος ἀντερομένου ποτέρῳ σκέλει χωλὸς ἦν ὁ Φίλιππος,
’οὐχ ὅμοιον‘ εἶπεν ὁ Μάξιμος· ’οὐδὲ γὰρ ὁ Δημοσθένης
ὑπόλογον περὶ τούτου δέδωκεν· σὺ δ´ ἐὰν ἀπορεῖν
ὁμολογήσῃς, ἕτεροι δείξουσιν ὅπου τὴν τετρωμένην
χεῖρα φράζει τοῖς νοῦν ἔχουσιν ὁ ποιητής.‘ ἔδοξεν οὖν ἡμῖν
ὁ Ζωπυρίων διηπορῆσθαι, καὶ τὸν Μάξιμον, ἐκείνου σιωπῶντος,
ἠξιοῦμεν ἐπιδεικνύναι.
’Πρῶτον οὖν‘ ὁ Μάξιμος ἔφη ’τῶν ἐπῶν οὕτως ἐχόντων
‘ἔνθ´ ἐπορεξάμενος μεγαθύμου Τυδέος υἱὸς
ἄκρην οὔτασε χεῖρα, μετάλμενος ὀξέι δουρί’
δῆλόν ἐστιν, ὅτι τὴν ἀριστερὰν πατάξαι βουλόμενος
οὐκ ἐδεῖτο μεταπηδήσεως, ἐπεὶ κατὰ τὴν ἀριστερὰν
τὴν δεξιὰν εἶχεν ἐξ ἐναντίου προσφερόμενος· καὶ γὰρ
εὔλογον ἦν τὴν ἐρρωμενεστέραν χεῖρα καὶ μᾶλλον τοῦ
Αἰνείου φερομένου περιεχομένην ἐκεῖνόν τε τρῶσαι καὶ
αὐτὴν τρωθεῖσαν προέσθαι τὸ σῶμα‘. δεύτερον, εἰς τὸν
οὐρανὸν αὐτῆς ἀνακομισθείσης, καὶ τὴν Ἀθηνᾶν ἀναγελάσαι
λέγουσαν
’ἦ μάλα δή τινα Κύπρις Ἀχαιιάδων ἀνιεῖσα
Τρωσὶν ἅμα σπέσθαι, τοὺς νῦν ἔκπαγλα φίλησεν,
τῶν τινα καρρέζουσα Ἀχαιιάδων βαθυκόλπων,
πρὸς χρυσῇ περόνῃ κατεμύξατο χεῖρα ἀραιήν·‘
’οἶμαι δὲ καὶ σέ‘ εἶπεν, ’ὦ βέλτιστε διδασκάλων, ὅταν τινὰ
τῶν μαθητῶν φιλοφρονούμενος καταψᾷς καὶ καταρρέζῃς,
μὴ τῇ ἀριστερᾷ χειρὶ τοῦτο ποιεῖν ἀλλὰ τῇ δεξιᾷ· καθάπερ
εἰκός ἐστι καὶ τὴν Ἀφροδίτην, ἐπιδεξιωτάτην θεῶν
οὖσαν, οὕτω φιλοφρονεῖσθαι τὰς ἡρωίδας.‘
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Traduction française :
[9,4] QUESTION IV.
A laquelle des deux mains Diomède blessa Vénus.
PERSONNAGES DU DIALOGUE :
PLUTARQUE - HERMIAS - ZOPYRION - MAXIME.
1. Quand Zopyrion eut fini, Hermias voulait riposter et
lui répondre ; mais nous nous y opposâmes. Alors, du
bout de la table, le rhéteur Maxime interpella le même
Zopyrion. Prenant son texte dans les poésies d'Homère, il
lui demanda à laquelle des deux mains Vénus avait été blessée
par Diomède. Incontinent Zopyrion, à son tour, le
somma de dire quelle était la jambe dont boitait Philippe.
«Ce n'est pas la même chose, allégua Maxime : car Démosthène
n'a fourni aucune probabilité à cet égard, tandis que,
si vous déclarez votre ignorance, d'autres vous démontreront
comment le poète désigne aux esprits sagaces à quelle
main fut blessée Vénus.» Zopyrion nous parut fort embarrassé;
et comme il restait muet, nous priâmes Maxime de
produire sa démonstration.
2. Eh bien , dit Maxime, remarquons premièrement ces deux vers
"Bondissant de côté, Diomède s'élance,
Et la blesse à la main par le fer de sa lance".
Il est clair que s'il avait voulu blesser Vénus à la main
gauche, il n'aurait pas eu besoin de faire un bond de côté,
puisqu'en s'élançant il se trouvait avoir la main gauche de
la déesse en face de sa propre main droite. Or on s'explique
bien que ce soit la main la plus vigoureuse, la main qui
s'attachait le mieux à Énée et qui le soulevait, que Diomède
veuille atteindre, afin qu'étant blessée, la déesse lâche le
corps de son fils. Seconde raison : quand Vénus est retournée
au ciel, Minerve éclate de rire, et lui dit :
"Nul doute que Vénus, arrivant de la Grèce,
N'ait pour ses chers Troyens ému mainte princesse
Qu'elle aura caressée, et dont l'agrafe d'or
Aura piqué ses doigts ...".
Je pense, dit Maxime, que vous aussi, le plus affectueux
des maîtres, toutes les fois que par amitié vous flattez et
caressez un de vos disciples, ce n'est pas de la main gauche
que vous vous y prenez, mais de la droite. De même, il est
vraisemblable que Vénus, la déesse aux mouvements les
plus adroits, aurait, avec sa main droite aussi, fait des amitiés
aux princesses grecques.
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