HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Propos de table, livre IV

λέγω



Texte grec :

[4,6] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Τίς ὁ παρ´ Ἰουδαίοις θεός. Θαυμάσας οὖν τὸ ἐπὶ πᾶσι ῥηθὲν ὁ Σύμμαχος ‘ἆρ´’ ἔφη ‘σὺ τὸν πατριώτην θεόν, ὦ Λαμπρία, ’εὔιον ὀρσιγύναικα μαινομέναις ἀνθέοντα τιμαῖσι Διόνυσον‘ ἐγγράφεις καὶ ὑποποιεῖς τοῖς Ἑβραίων ἀπορρήτοις; ἢ τῷ ὄντι λόγος ἔστι τις ὁ τοῦτον ἐκείνῳ τὸν αὐτὸν ἀποφαίνων;’ ὁ δὲ Μοιραγένης ὑπολαβών ‘ἔα τοῦτον’ εἶπεν· ‘ἐγὼ γὰρ Ἀθηναῖος ὢν ἀποκρίνομαί σοι καὶ λέγω μηδέν´ ἄλλον εἶναι· καὶ τὰ μὲν πολλὰ τῶν εἰς τοῦτο τεκμηρίων μόνοις ἐστὶ ῥητὰ καὶ διδακτὰ τοῖς μυουμένοις παρ´ ἡμῖν εἰς τὴν τριετηρικὴν παντέλειαν· ἃ δὲ λόγῳ διελθεῖν οὐ κεκώλυται πρὸς φίλους ἄνδρας, ἄλλως τε καὶ παρ´ οἶνον ἐπὶ τοῖς τοῦ θεοῦ δώροις, ἂν οὗτοι κελεύωσι, λέγειν ἕτοιμος.’ Πάντων οὖν κελευόντων καὶ δεομένων ‘πρῶτον μέν’ ἔφη ‘τῆς μεγίστης καὶ τελειοτάτης ἑορτῆς παρ´ αὐτοῖς ὁ καιρός ἐστιν καὶ ὁ τρόπος Διονύσῳ προσήκων. τὴν γὰρ λεγομένην νηστείαν ἄγοντες ἀκμάζοντι τρυγητῷ τραπέζας τε προτίθενται παντοδαπῆς ὀπώρας ὑπὸ σκηναῖς καὶ καλιάσιν ἐκ κλημάτων μάλιστα καὶ κιττοῦ διαπεπλεγμέναις· καὶ τὴν προτέραν τῆς ἑορτῆς σκηνὴν ὀνομάζουσιν. ὀλίγαις δ´ ὕστερον ἡμέραις ἄλλην ἑορτήν, οὐκ ἂν δι´ αἰνιγμάτων ἀλλ´ ἄντικρυς Βάκχου καλουμένην, τελοῦσιν. ἔστι δὲ καὶ κραδηφορία τις ἑορτὴ καὶ θυρσοφορία παρ´ αὐτοῖς, ἐν ᾗ θύρσους ἔχοντες εἰς τὸ ἱερὸν εἰσίασιν· εἰσελθόντες δ´ ὅ τι δρῶσιν, οὐκ ἴσμεν, εἰκὸς δὲ βακχείαν εἶναι τὰ ποιούμενα· καὶ γὰρ σάλπιγξι μικραῖς, ὥσπερ Ἀργεῖοι τοῖς Διονυσίοις, ἀνακαλούμενοι τὸν θεὸν χρῶνται, καὶ κιθαρίζοντες ἕτεροι προΐασιν, οὓς αὐτοὶ Λευίτας προσονομάζουσιν, εἴτε παρὰ τὸν Λύσιον εἴτε μᾶλλον παρὰ τὸν Εὔιον τῆς ἐπικλήσεως γεγενημένης. οἶμαι δὲ καὶ τὴν τῶν σαββάτων ἑορτὴν μὴ παντάπασιν ἀπροσδιόνυσον εἶναι· Σάβους γὰρ καὶ νῦν ἔτι πολλοὶ τοὺς Βάκχους καλοῦσιν καὶ ταύτην ἀφιᾶσι τὴν φωνὴν ὅταν ὀργιάζωσι τῷ θεῷ, οὗ πίστωσιν ἔστι δήπου καὶ παρὰ Δημοσθένους λαβεῖν καὶ παρὰ Μενάνδρου, καὶ οὐκ ἀπὸ τρόπου τις ἂν φαίη τοὔνομα πεποιῆσθαι πρός τινα σόβησιν, ἣ κατέχει τοὺς βακχεύοντας· | αὐτοὶ δὲ τῷ λόγῳ μαρτυροῦσιν, ὅταν σάββατα τελῶσι, μάλιστα μὲν πίνειν καὶ οἰνοῦσθαι παρακαλοῦντες ἀλλήλους, ὅταν δὲ κωλύῃ τι μεῖζον, ἀπογεύεσθαί γε πάντως ἀκράτου νομίζοντες. καὶ ταῦτα μὲν εἰκότα φαίη τις ἂν εἶναι· κατὰ κράτος δὲ τοὺς ἐναντίους πρῶτον μὲν ὁ ἀρχιερεὺς ἐλέγχει, μιτρηφόρος τε προϊὼν ἐν ταῖς ἑορταῖς καὶ νεβρίδα χρυσόπαστον ἐνημμένος, χιτῶνα δὲ ποδήρη φορῶν καὶ κοθόρνους, κώδωνες δὲ πολλοὶ κατακρέμανται τῆς ἐσθῆτος, ὑποκομποῦντες ἐν τῷ βαδίζειν, ὡς καὶ παρ´ ἡμῖν· ψόφοις δὲ χρῶνται περὶ τὰ νυκτέλια, καὶ χαλκοκρότους τὰς τοῦ θεοῦ τιθήνας προσαγορεύουσιν· καὶ ὁ δεικνύμενος ἐν τοῖς ἐναντίοις τοῦ νεὼ θύρσος ἐντετυπωμένος καὶ τύμπανα· ταῦτα γὰρ οὐδενὶ δήπουθεν ἄλλῳ θεῶν ἢ Διονύσῳ προσῆκεν. ἔτι τοίνυν μέλι μὲν οὐ προσφέρουσι ταῖς ἱερουργίαις, ὅτι δοκεῖ φθείρειν τὸν οἶνον κεραννύμενον καὶ τοῦτ´ ἦν σπονδὴ καὶ μέθυ, πρὶν ἄμπελον φανῆναι· καὶ μέχρι νῦν τῶν τε βαρβάρων οἱ μὴ ποιοῦντες οἶνον μελίτειον πίνουσιν, ὑποφαρμάσσοντες τὴν γλυκύτητα οἰνώδεσι ῥίζαις καὶ αὐστηραῖς, Ἕλληνές τε νηφάλια ταὐτὰ καὶ μελίσπονδα θύουσιν, ὡς ἀντίθετον φύσιν μάλιστα τοῦ μέλιτος πρὸς τὸν οἶνον ἔχοντος. ὅτι δὲ τοῦτο νομίζουσι, κἀκεῖνο σημεῖον οὐ μικρόν ἐστι, τὸ πολλῶν τιμωριῶν οὐσῶν παρ´ αὐτοῖς μίαν εἶναι μάλιστα διαβεβλημένην, τὴν οἴνου τοὺς κολαζομένους ἀπείργουσαν, ὅσον ἂν τάξῃ χρόνον ὁ κύριος τῆς κολάσεως· τοὺς δ´ οὕτω κολα...

Traduction française :

[4,6] QUESTION VI : Quel est le dieu adoré chez les Juifs. PERSONNAGES DU DIALOGUE : PLUTARQUE - SYMMAQUE - LAMPRIAS - MÉRAGÉNE. 1. Étonné de ce dernier propos, Symmaque prit la parole : "Eh quoi, Lamprias, dit-il, c'est le dieu qui est votre compatriote, c'est Evius, celui qui inspire les Bacchantes, celui qui provoque des hommages où préside la folie de l'ivresse, c'est Bacchus, enfin, dont vous inscrivez et confondez le culte parmi les mystères des Hébreux! Ou bien, est-ce en effet une opinion vraisemblable, que celle qui des deux divinités n'en ferait qu'une seule ?" A ces mots, Méragène intervenant : "Laissez là Lamprias, dit-il à Symmachus. Moi qui suis Athénien, je me charge de répondre, et je vous affirme que c'est le même dieu. Mais la plupart des preuves qui confirment l'exactitude de ce fait ne peuvent être dites et enseignées qu'à ceux qui, chez nous, sont initiés au culte triéterique, appelé dans notre pays "pantélie", c'est-à-dire « culte parlait de Bacchus. Toutefois, ce qu'il n'est pas défendu d'en expliquer à des amis, notamment à table et parmi les dons de ce dieu, je suis, pour peu que ceux qui sont ici le demandent, disposé à le dire. » 2. Tous les convives l'y invitant et l'en priant: « D'abord, continua Méragène, la fête la plus importante et la plus complète des Juifs se célèbre dans un temps et d'une manière qui répondent aux fêtes de Bacchus. Celle qu'ils appellent «le jeûne », ils l'accomplissent au plus fort de la vendange. Ils dressent des tables chargées de toutes sortes de fruits. Ils se placent sous des tentes et des pavillons faits, en grande partie, de branches de vigne et de lierre entrelacées; et le premier jour de ces réjouissances se nomme la fête des Tabernacles. Peu de jours après ils en célèbrent une autre, qui ne saurait non plus être regardée comme énigmatique, et qui est appelée ouvertement fête de Bacchus. On y porte en main des rameaux et des thyrses, avec lesquels on entre dans le temple. Mais quand les fidèles s'y sont renfermés, ce qu'ils font nous ne le savons pas. Il est probable que quelques bacchanales se célèbrent; car ils se servent de petites trompettes avec lesquelles il invoquent leur dieu, comme les Argiens dans les fêtes de Bacchus. D'autres se joignent à eux, jouant de la cithare, et ils donnent à ceux-ci le nom de "Lévites" par similitude soit avec le nom de Lysius, soit plutôt avec celui d'Evius. « Je crois que leur fête du Sabbat n'est pas non plus étrangère à Bacchus. Sabbes est encore aujourd'hui le nom de plusieurs prêtres de Bacchus; et c'est le mot que ces prêtres prononcent toutes les fois qu'ils célèbrent des orgies en l'honneur du dieu. La preuve s'en peut voir dans Démosthène ainsi que dans Ménandre ; et l'on n'avancerait rien de hasardé si l'on disait que ce mot a été formé de Sobésis (frayeur religieuse), en raison du trouble auquel sont en proie ceux qui accomplissent les mystères de Bacchus. Les Juifs eux-mêmes confirment cette supposition. Lorsqu'ils célèbrent ce sabbat, ils se convient d'une manière toute spéciale à boire et à s'enivrer. Si quelque obstacle majeur les en empêche, au moins sont-ils constamment dans l'usage de goûter du vin pur. « Dira-t-on que ce soient là seulement des vraisemblances? Il y a, en outre, des preuves irréfragables. La première de ces preuves se tire de la personne de leur suprême pontife. Dans les jours de fête, il s'avance coiffé d'une mitre. Il est vêtu d'une tunique de peau de faon, bordée d'or. Il porte une robe traînante, et il a pour chaussure des cothurnes. Un grand nombre de clochettes sont suspendues à ses vêtements, et sonnent à mesure qu'il chemine. C'est ainsi que, parmi nous, des bruits se font entendre pendant les mystères nocturnes de Bacchus, et qu'on appelle Chalcodrytes les nourrices de ce dieu. Une autre preuve, c'est le thyrse que l'on montre gravé sur la façade et en haut de leur temple, ainsi que les tambourins. Ce sont là des attributs qui ne sauraient en aucune façon convenir à un autre dieu qu'à Bacchus. « Encore un rapprochement. Ils n'offrent jamais de miel dans leurs oblations parce qu'il semble que cette substance gâte le vin quand on l'y mêle. Or c'était cette substance dont on faisait des libations et dont on buvait avant que la vigne eût paru. Encore aujourd'hui, ceux des Barbares qui n'usent pas de vin boivent un breuvage composé de miel et dont ils modifient la douceur par des racines d'un goût aigre et vineux. Les Grecs pratiquent ces mêmes oblations, qu'ils appellent Néphalia et Mélisponda, et ils les pratiquent parce que le miel surtout possède une nature contraire à celle du vin. Donnons une dernière preuve, et non pas peu décisive, que les Juifs honorent Bacchus : c'est qu'entre plusieurs punitions instituées chez eux, la plus ignominieuse est celle par laquelle ceux qu'on veut punir sont privés de vin pour autant de temps qu'il plaît à celui qui a la puissance d'imposer la peine. Ceux qui subissent cette punition - - -.





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Dernière mise à jour : 24/11/2005