Texte grec :
[1,7] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Ζ
Διὰ τί μᾶλλον ἀκράτῳ χαίρουσιν οἱ γέροντες.
Ἐζητεῖτο περὶ τῶν γερόντων, διὰ τί μᾶλλον ἀκρατοτέρῳ
τῷ ποτῷ χαίρουσιν. οἱ μὲν οὖν κατεψυγμένην τὴν
ἕξιν αὐτῶν καὶ δυσεκθέρμαντον οὖσαν οἰόμενοι διὰ
τοῦτο τῇ σφοδρότητι τῆς κράσεως ἐναρμόττειν ἐφαίνοντο
κοινόν τι καὶ πρόχειρον οὐχ ἱκανὸν δὲ πρὸς τὴν αἰτίαν
οὐδ´ ἀληθὲς λέγοντες· καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν ἄλλων αἰσθήσεων
τὸ αὐτὸ συμβέβηκεν· δυσκίνητοι γάρ εἰσι καὶ δυσμετάβλητοι
πρὸς τὰς ἀντιλήψεις τῶν ποιοτήτων, ἂν μὴ
κατάκοροι καὶ σφοδραὶ προσπέσωσιν. αἰτία δ´ ἡ τῆς
ἕξεως ἄνεσις· ἐκλυομένη γὰρ καὶ ἀτονοῦσα πλήττεσθαι
φιλεῖ. διὸ τῇ τε γεύσει μάλιστα τοὺς δηκτικοὺς προσίενται
χυμούς, ἥ τ´ ὄσφρησις αὐτῶν ὅμοια πέπονθε πρὸς τὰς
ὀσμάς, κινεῖται γὰρ ὑπὸ τῶν ἀκράτων καὶ σφοδρῶν
ἥδιον· ἡ δ´ ἁφὴ πρὸς τὰ ἕλκη δυσπαθής, τραύματα
γὰρ ἐνίοτε λαμβάνοντες οὐ μάλα πονοῦσιν· ὁ μοιότατον
δὲ γίνεται τὸ τῆς ἀκοῆς, οἱ γὰρ μουσικοὶ γηρῶντες
ὀξύτερον ἁρμόζονται καὶ σκληρότερον οἷον ὑπὸ
πληγῆς {καὶ} τῆς συντόνου φωνῆς ἐγείροντες τὸ αἰσθητήριον.
ὅ τι γὰρ σιδήρῳ πρὸς ἀκμὴν στόμωμα, τοῦτο σώματι
πνεῦμα παρέχει πρὸς αἴσθησιν· ἐνδόντος δὲ τούτου
καὶ χαλάσαντος, ἀργὸν ἀπολείπεται καὶ γεῶδες τὸ αἰσθητήριον
καὶ σφοδροῦ τοῦ νύττοντος, οἷον ὁ ἄκρατός ἐστι, δεόμενον.
|
|
Traduction française :
[1,7] QUESTION VII.
Pourquoi les vieilles gens aiment mieux le vin pur.
PERSONNAGES DU DIALOGUE : PLUTARQUE, AUTRES ASSISTANTS.
1. On cherchait, à propos des vieilles gens, pourquoi ils
aiment mieux le vin plus pur. Les uns alléguaient le refroidissement
de leurs humeurs, qui se réchauffent avec difficulté,
et, par suite, s'accommodent d'un vin plus fort. Mais
il parut démontré que cette explication, bien que naturelle
et s'offrant la première à l'esprit, n'est cependant
pas suffisante pour rendre cause d'un tel résultat, et
que ce n'est pas la vérité. En effet, pour les autres sensations
les vieillards sont tous affectés de même. Ce n'est
que difficilement qu'ils sont touchés et modifiés par la perception
des qualités sensibles , à moins que l'impression
n'en soit répétée et profonde. La cause, la véritable cause,
tient au relâchement de leur constitution. Comme elle est
affaiblie et énervée, elle s'accoutume à éprouver des secousses.
C'est pour cela qu'ils préfèrent les saveurs qui
piquent le goût, que leur odorat est affecté de même en ce
qui tient aux odeurs, et que les parfums âcres et violents
produisent sur eux une impression plus agréable. Leur
tact est peu sensible aux blessures, et quand ils viennent à
en recevoir elles ne leur causent pas beaucoup de douleur.
Il en est tout à fait de même pour l'ouïe. Les musiciens
qui vieillissent montent l'accord à un ton plus aigu
et plus dur, ayant besoin d'être comme frappés par la véhémence
des sons, pour que leurs organes en soient réveillés.
La force que la trempe donne au fer en le rendant propre
à couper, les esprits animaux la donnent au corps en lui
faisant percevoir les sensations. Lorsque ces esprits se détendent
et se relâchent, le sentiment reste inactif, s'affaisse
en quelque sorte à terre; et il faut quelque vigoureux stimulant,
comme le vin pur en est un, pour le réveiller.
|
|