HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Préceptes conjugaux

Περὶ



Texte grec :

[48] Περὶ δὲ φιλοκοσμίας σὺ μέν, ὦ Εὐρυδίκη, τὰ πρὸς Ἀρίστυλλαν ὑπὸ Τιμοξένας γεγραμμένα ἀναγνοῦσα πειρῶ διαμνημονεύειν· σὺ δέ, ὦ Πολλιανέ, μὴ νόμιζε περιεργίας ἀφέξεσθαι τὴν γυναῖκα καὶ πολυτελείας, ἂν ὁρᾷ σε μὴ καταφρονοῦντα τούτων ἐν ἑτέροις, ἀλλὰ καὶ χαίροντα χρυσώσεσιν ἐκπωμάτων καὶ γραφαῖς οἰκηματίων καὶ χλίδωσιν ἡμιόνων καὶ ἵππων περιδεραίοις. οὐ γὰρ ἔστιν ἐξελάσαι τῆς γυναικωνίτιδος ἐν μέσῃ τῇ ἀνδρωνίτιδι τὴν πολυτέλειαν ἀναστρεφομένην. Καὶ σὺ μὲν ὥραν ἔχων ἤδη φιλοσοφεῖν τοῖς μετ´ ἀποδείξεως καὶ κατασκευῆς λεγομένοις ἐπικόσμει τὸ ἦθος, ἐντυγχάνων καὶ πλησιάζων τοῖς ὠφελοῦσι· τῇ δὲ γυναικὶ πανταχόθεν τὸ χρήσιμον συνάγων ὥσπερ αἱ μέλιτται καὶ φέρων αὐτὸς ἐν σεαυτῷ μεταδίδου καὶ προσδιαλέγου, φίλους αὐτῇ ποιῶν καὶ συνήθεις τῶν λόγων τοὺς ἀρίστους. "πατὴρ" μὲν γάρ "ἐσσι" αὐτῇ "καὶ πότνια μήτηρ ἠδὲ κασίγνητος"· οὐχ ἧττον δὲ σεμνὸν ἀκοῦσαι γαμετῆς λεγούσης ἄνερ. ἀτὰρ σύ μοί ἐσσι καθηγητὴς καὶ φιλόσοφος καὶ διδάσκαλος τῶν καλλίστων καὶ θειοτάτων." τὰ δὲ τοιαῦτα μαθήματα πρῶτον ἀφίστησι τῶν ἀτόπων τὰς γυναῖκας· αἰσχυνθήσεται γὰρ ὀρχεῖσθαι γυνὴ γεωμετρεῖν μανθάνουσα, καὶ φαρμάκων ἐπῳδὰς οὐ προσδέξεται τοῖς Πλάτωνος ἐπᾳδομένη λόγοις καὶ τοῖς Ξενοφῶντος. ἂν δέ τις ἐπαγγέλληται καθαιρεῖν τὴν σελήνην, γελάσεται τὴν ἀμαθίαν καὶ τὴν ἀβελτερίαν τῶν ταῦτα πειθομένων γυναικῶν, ἀστρολογίας μὴ ἀνηκόως ἔχουσα καὶ περὶ Ἀγλαονίκης ἀκηκουῖα τῆς Ἡγήτορος τοῦ Θετταλοῦ θυγατρὸς ὅτι τῶν ἐκλειπτικῶν ἔμπειρος οὖσα πανσελήνων καὶ προειδυῖα τὸν χρόνον, ἐν ᾧ συμβαίνει τὴν σελήνην ὑπὸ γῆς σκιᾶς ἁλίσκεσθαι, παρεκρούετο καὶ συνέπειθε τὰς γυναῖκας ὡς αὐτὴ καθαιροῦσα τὴν σελήνην. Παιδίον μὲν γὰρ οὐδεμία ποτὲ γυνὴ λέγεται ποιῆσαι δίχα κοινωνίας ἀνδρός, τὰ δ´ ἄμορφα κυήματα καὶ σαρκοειδῆ καὶ σύστασιν ἐν ἑαυτοῖς ἐκ διαφθορᾶς λαμβάνοντα μύλας καλοῦσι. τοῦτο δὴ φυλακτέον ἐν ταῖς ψυχαῖς γίγνεσθαι τῶν γυναικῶν. ἂν γὰρ λόγων χρηστῶν σπέρματα μὴ δέχωνται μηδὲ κοινωνῶσι παιδείας τοῖς ἀνδράσιν, αὐταὶ καθ´ αὑτὰς ἄτοπα πολλὰ καὶ φαῦλα βουλεύματα καὶ πάθη κυοῦσι. Σὺ δ´ ὦ Εὐρυδίκη μάλιστα πειρῶ τοῖς τῶν σοφῶν καὶ ἀγαθῶν ἀποφθέγμασιν ὁμιλεῖν καὶ διὰ στόματος ἀεὶ τὰς φωνὰς ἔχειν ἐκείνας ὧν καὶ παρθένος οὖσα παρ´ ἡμῖν ἀνελάμβανες, ὅπως εὐφραίνῃς μὲν τὸν ἄνδρα, θαυμάζῃ δ´ ὑπὸ τῶν ἄλλων γυναικῶν, οὕτω κοσμουμένη περιττῶς καὶ σεμνῶς ἀπὸ μηδενός. τοὺς μὲν γὰρ τῆσδε τῆς πλουσίας μαργαρίτας καὶ τὰ τῆσδε τῆς ξένης σηρικὰ λαβεῖν οὐκ ἔστιν οὐδὲ περιθέσθαι μὴ πολλοῦ πριαμένην, τὰ δὲ Θεανοῦς κόσμια καὶ Κλεοβουλίνης καὶ Γοργοῦς τῆς Λεωνίδου γυναικὸς καὶ Τιμοκλείας τῆς Θεαγένους ἀδελφῆς καὶ Κλαυδίας τῆς παλαιᾶς καὶ Κορνηλίας τῆς Σκιπίωνος καὶ ὅσαι ἐγένοντο θαυμασταὶ καὶ περιβόητοι, ταῦτα δ´ ἔξεστι περικειμένην προῖκα καὶ κοσμουμένην αὐτοῖς ἐνδόξως ἅμα βιοῦν καὶ μακαρίως. Εἰ γὰρ ἡ Σαπφὼ διὰ τὴν ἐν τοῖς μέλεσι καλλιγραφίαν ἐφρόνει τηλικοῦτον ὥστε γράψαι πρός τινα πλουσίαν, κατθάνοισα δὲ κείσεαι, οὐδέ τις μναμοσύνα σέθεν ἔσεται· οὐ γὰρ πεδέχεις ῥόδων τῶν ἐκ Πιερίας, πῶς οὐχί σοι μᾶλλον ἐξέσται μέγα φρονεῖν ἐφ´ ἑαυτῇ καὶ λαμπρόν, ἂν μὴ τῶν ῥόδων ἀλλὰ καὶ τῶν καρπῶν μετέχῃς, ὧν αἱ Μοῦσαι φέρουσι καὶ χαρίζονται τοῖς παιδείαν καὶ φιλοσοφίαν θαυμάζουσιν.

Traduction française :

[48] Pour ce qui tient à l'amour de la parure, ma chère Eurydice, lisez les conseils que Timoxène écrivait à Aristylla sur cette matière, et tâchez de les graver dans votre mémoire. Et vous, le mari, ne croyez pas que votre femme doive s'abstenir de frivolités et de dépenses si elle voit que vous ne vous en priviez pas vous-même dans les autres choses : si elle voit que vous aimiez à faire dorer votre vaisselle, à enrichir de peintures vos appartements, à donner à vos mules des caparaçons, à vos chevaux des colliers; car de l'appartement des femmes il n'est pas possible de bannir le luxe lorsqu'il règne de tous côtés dans l'appartement du mari. Puisque maintenant, Pollianus, vous êtes en âge de pratiquer la philosophie, ornez votre âme des vérités qu'elle présente appuyées de preuves et de démonstrations. Recherchez et fréquentez ceux dont la parole est salutaire. Puis, dans l'intérêt de votre femme, réunissez de toutes parts ce qui est profitable, comme font les abeilles, et le portez dans votre sein, pour en donner communication à votre moitié, pour en converser avec elle en lui rendant chers et familiers les meilleurs discours: "Car vous lui tenez lieu d'un père, d'une mère, D'un frère qu'elle adore - - -" Il n'est pas moins honorable d'entendre sa femme dire : "Cher époux, tu es pour moi un guide, un philosophe, un maître, et tu m'enseignes ce qu'il y a de plus beau et de plus divin." Le premier avantage d'études de ce genre, c'est qu'elles tiennent les femmes éloignées de passe-temps indignes d'elles. Une épouse, en effet, rougira de figurer dans une danse si elle est sous le charme des discours d'un Platon et d'un Xénophon. Que l'on vienne dire : « Je vais faire descendre la lune », elle rira de l'ignorance et de la sottise des femmes qui croiront à ces promesses, parce qu'elle n'est pas étrangère à l'astronomie et qu'elle a entendu conter l'histoire d'Aganice, fille du Thessalien Hégétor. Comme cette Aganice connaissait la cause des éclipses complètes de lune et prévoyait d'avance le moment où il arrive à cet astre d'entrer dans l'ombre de la terre, elle abusait les autres femmes en leur persuadant qu'elle faisait descendre la lune. On ne dit pas qu'une femme ait jamais mis le moindre enfant au monde sans le concours d'un homme ; et ces informes foetus, ces masses de chair qui grossissent dans le sein de quelques-unes et empruntent leur consistance à la corruption, sont appelées des môles. Eh bien, il faut avoir l'oeil à ce qu'il ne s'en produise pas d'analogues dans leurs âmes. Or, si elles ne reçoivent pas des germes précieux de connaissances, si elles ne participent pas à l'instruction de leurs maris, elles enfanteront, seules et réduites à elles-mêmes, une foule de passions, de projets, dont la perversité égalera l'extravagance. Et vous, Eurydice, tâchez de vous nourrir principalement des maximes émanées des femmes les plus célèbres par leur sagesse et leur vertu ; ayez toujours à la bouche les principes que vous receviez de nous quand vous étiez jeune fille, de manière à faire les délices de votre mari et l'admiration des autres femmes, grâce à une si noble, à une si honorable parure qui n'aura coûté aucune dépense. Les perles de telle dame opulente, les tissus de soie de telle étrangère, vous ne pourriez ni vous les procurer ni vous en vêtir sans les acheter fort cher. Mais les parures d'une Théano, d'une Cléobuline, d'une Gorgo la femme de Léonidas, d'une Timoclée la soeur de Théagène, d'une Claudia cette vestale de l'antiquité, d'une Cornélie l'épouse de Scipion, de toutes celles enfin qui se sont rendues dignes d'admiration et de célébrité, ces parures, dis-je, on peut les porter sans qu'il en coûte rien, et en rehausser sa personne de manière à mener une existence à la fois fortunée et glorieuse. En effet, si Sapho se montra fière de son talent poétique au point d'écrire à une femme opulente les vers que voici : "Te voilà descendue aux ombres éternelles Sans laisser aucun souvenir : Car tu n'as pas cueilli les roses immortelles Que le Parnasse voit fleurir"; comment n'aurez-vous pas, mieux encore, le droit d'être fière et glorieuse de vous-même, lorsque vous aurez cueilli non pas les roses, mais les fruits que les Muses produisent, et dont elles gratifient ceux qui se passionnent pour la philosophie et l'instruction ?





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Dernière mise à jour : 13/10/2005