HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre III

ἄν



Texte grec :

[109] (109a) Καὶ περὶ Ἀγαμήδους δὲ καὶ Τροφωνίου φησὶ Πίνδαρος τὸν νεὼν τὸν ἐν Δελφοῖς οἰκοδομήσαντας αἰτεῖν παρὰ τοῦ Ἀπόλλωνος μισθόν, τὸν δ´ αὐτοῖς ἐπαγγείλασθαι εἰς ἑβδόμην ἡμέραν ἀποδώσειν, ἐν τοσούτῳ δ´ εὐωχεῖσθαι παρακελεύσασθαι· τοὺς δὲ ποιήσαντας τὸ προσταχθὲν τῇ ἑβδόμῃ νυκτὶ κατακοιμηθέντας τελευτῆσαι. Λέγεται δὲ καὶ αὐτῷ Πινδάρῳ ἐπισκήψαντι τοῖς παρὰ τῶν Βοιωτῶν πεμφθεῖσιν εἰς θεοῦ (109b) πυθέσθαι « Τί ἄριστόν ἐστιν ἀνθρώποις » ἀποκρίνασθαι τὴν πρόμαντιν ὅτι οὐδ´ αὐτὸς ἀγνοεῖ, εἴ γε τὰ γραφέντα περὶ Τροφωνίου καὶ Ἀγαμήδους ἐκείνου ἐστίν· εἰ δὲ καὶ πειραθῆναι βούλεται, μετ´ οὐ πολὺ ἔσεσθαι αὐτῷ πρόδηλον. Καὶ οὕτω πυθόμενον τὸν Πίνδαρον συλλογίζεσθαι τὰ πρὸς τὸν θάνατον, διελθόντος δ´ ὀλίγου χρόνου τελευτῆσαι. Τὰ δὲ περὶ τὸν Ἰταλὸν Εὐθύνοον τοιαῦτά φασι γενέσθαι. Εἶναι μὲν γὰρ αὐτὸν Ἠλυσίου πατρὸς τοῦ Τεριναίου, τῶν ἐκεῖ πρώτου καὶ ἀρετῇ καὶ πλούτῳ καὶ δόξῃ, τελευτῆσαι δ´ ἐξαπίνης αἰτίᾳ τινὶ ἀδήλῳ. Τὸν οὖν Ἠλύσιον εἰσελθεῖν ὅπερ ἴσως κἂν ἄλλον εἰσῆλθε, μήποτ´ εἴη φαρμάκοις ἀπολωλώς· (109c) τοῦτον γὰρ εἶναι μόνον αὐτῷ ἐπ´ οὐσίᾳ πολλῇ καὶ χρήμασιν. Ἀποροῦντα δ´ ὅτῳ τρόπῳ βάσανον λάβοι τούτων, ἀφικέσθαι ἐπί τι ψυχομαντεῖον, προθυσάμενον δ´ ὡς νόμος ἐγκοιμᾶσθαι καὶ ἰδεῖν ὄψιν τοιάνδε. Δόξαι παραγενέσθαι τὸν πατέρα τὸν ἑαυτοῦ· ἰδόντα δὲ διεξέρχεσθαι πρὸς αὐτὸν περὶ τῆς τύχης τῆς κατὰ τὸν υἱόν, καὶ ἀντιβολεῖν τε καὶ δεῖσθαι συνεξευρεῖν τὸν αἴτιον τοῦ θανάτου. Καὶ τὸν « Ἐπὶ τούτῳ, » φάναι, « ἥκω. Ἀλλὰ δέξαι παρὰ τοῦδ´ ἅ σοι φέρει, ἐκ γὰρ τούτων ἅπαντ´ εἴσῃ ὧν πέρι λυπῇ. » Εἶναι δ´ ὃν ἐσήμηνε νεανίσκον (109d) ἑπόμενον αὐτῷ, ἐμφερῆ τε τῷ υἱῷ καὶ τὰ τοῦ χρόνου τε καὶ τὰ τῆς ἡλικίας ἐγγύς. Ἐρέσθαι οὖν ὅστις εἴη. Καὶ τὸν φάναι « Δαίμων τοῦ υἱέος σου, » καὶ οὕτω δὴ ὀρέξαι οἱ γραμματείδιον. )Ανειλήσαντα οὖν αὐτὸ ἰδεῖν ἐγγεγραμμένα τρία ταῦτα· Ἦ που νηπιέῃσιν ἀλύουσιν φρένες ἀνδρῶν. Εὐθύνοος κεῖται μοιριδίῳ θανάτῳ. Οὐκ ἦν γὰρ ζώειν καλὸν αὐτῷ οὐδὲ γονεῦσι. Τοιαῦτα δή σοι καὶ τὰ τῶν διηγημάτων τῶν παρὰ τοῖς ἀρχαίοις ἀναγεγραμμένων. (109e) Εἴ γε μὴν ὁ θάνατος τελεία τίς ἐστι φθορὰ καὶ διάλυσις τοῦ τε σώματος καὶ τῆς ψυχῆς (τὸ τρίτον γὰρ ἦν τοῦτο τῆς Σωκρατικῆς εἰκασίας), οὐδ´ οὕτω κακόν ἐστιν· ἀναισθησία γάρ τις κατ´ αὐτὸν γίγνεται καὶ πάσης ἀπαλλαγὴ λύπης καὶ φροντίδος. Ὥσπερ γὰρ οὔτ´ ἀγαθὸν ἡμῖν ἔπεστιν οὕτως οὐδὲ κακόν· περὶ γὰρ τὸ ὂν καὶ τὸ ὑφεστηκὸς καθάπερ τὸ ἀγαθὸν πέφυκε γίγνεσθαι, τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ τὸ κακόν· περὶ δὲ τὸ μὴ ὂν ἀλλ´ ἠρμένον ἐκ τῶν ὄντων οὐδέτερον τούτων ὑπάρχει. Εἰς τὴν αὐτὴν οὖν τάξιν οἱ τελευτήσαντες καθίστανται (109f) τῇ πρὸ τῆς γενέσεως. Ὥσπερ οὖν οὐδὲν ἦν ἡμῖν πρὸ τῆς γενέσεως οὔτ´ ἀγαθὸν οὔτε κακόν, οὕτως οὐδὲ μετὰ τὴν τελευτήν. Καὶ καθάπερ τὰ πρὸ ἡμῶν οὐδὲν ἦν πρὸς ἡμᾶς, οὕτως οὐδὲ τὰ μεθ´ ἡμᾶς οὐδὲν ἔσται πρὸς ἡμᾶς· « Ἄλγος » γὰρ ὄντως « οὐδὲν ἅπτεται νεκροῦ. » « Τὸ » γὰρ « μὴ γενέσθαι τῷ θανεῖν ἴσον λέγω. » Ἡ γὰρ αὐτὴ κατάστασίς ἐστι τῇ πρὸ τῆς γενέσεως ἡ μετὰ τὴν τελευτήν. Ἀλλ´ οἴει σὺ διαφορὰν εἶναι μὴ γενέσθαι ἢ γενόμενον ἀπογενέσθαι; Εἰ μὴ καὶ τῆς οἰκίας καὶ τῆς ἐσθῆτος ἡμῶν μετὰ τὴν φθορὰν ὑπολαμβάνεις τινὰ διαφορὰν εἶναι

Traduction française :

[109] (109a) Pindare rapporte qu'Agamède et Trophonius, après avoir bâti le temple d'Apollon à Delphes, demandèrent à ce Dieu d'être payés de leur travail. Il leur répondit qu'ils le seraient dans huit jours, et que cependant ils n'avaient qu'à se divertir et faire bonne chère. Ils se conformèrent à l'ordre du dieu, et la septième nuit ils moururent pendant leur sommeil. On dit que Pindare lui-même, ayant chargé les députés que les Béotiens envoyaient à Delphes de demander à l'oracle (109b) ce qu'il y avait de meilleur pour les hommes, la prêtresse lui fit dire qu'il ne l'ignorait pas, s'il était vrai qu'il eût écrit le trait qu'on vient de rapporter d'Agamède et de Trophonius; qu'au reste, s'il voulait en faire l'expérience, il en serait bientôt convaincu. Sur cette réponse, il se prépara à la mort, et mourut en effet peu de temps après. Voici ce qu'on raconte d'un Italien nommé Euthynoüs. Il était fils d'un certain Elysius, qui tenait le premier rang à Térina, sa patrie, par ses richesses, sa gloire et ses vertus. Euthynoüs mourut subitement sans aucune cause apparente de mort ; et, comme il était le seul héritier d'une fortune immense, il vint en pensée à son père qu'il avait été empoisonné, (109c) soupçon que peut-être tout autre aurait eu à sa place. Ne sachant comment découvrir la vérité, il alla consulter l'oracle. Après avoir fait les sacrifices d'usage, il s'endormit et eut cette vision. Il crut voir son père, à qui il racontait l'accident funeste de son fils, et il le conjurait de l'aider à en découvrir l'auteur. « Je viens pour cela même, répondit son père; mais reçois des mains de celui qui m'accompagne ce qu'il t'apporte, et tu seras instruit sur l'événement qui cause tes regrets. » En même temps il lui montra un jeune homme (109d) à peu près de l'âge et de la taille d'Euthynoüs. Elysius lui ayant demandé qui il était : « Je suis, répondit-il, le génie de ton fils. » Alors, il lui présente un billet dans lequel Elysius lut ces trois vers : Les aveugles mortels vivent dans l'ignorance. Euthynoûs est mort; c'est la commune loi, Et le plus heureux sort pour lui comme pour toi. Voilà les traits les plus remarquables que les anciens nous aient transmis. (109e) Si la mort est une destruction totale de l'âme et du corps (car c'est le troisième rapport sous lequel Socrate l'envisageait), dans ce cas là même elle n'est point un mal. L'insensibilité qui en est la suite nous affranchit de toute peine et de toute douleur. Elle n'est donc ni un bien ni un mal. Le bien et le mal ne peuvent être sentis que par un être qui existe. Ce qui n'a jamais été ou qui a cessé d'être n'en est point susceptible. (109f) Les morts sont à cet égard au même état qu'avant leur naissance, où ils n'éprouvaient ni l'un ni l'autre ; et comme ce qui a précédé notre existence ne nous touchait en rien, nous serons ainsi très indifférents à ce qui suivra notre mort. Un mort est insensible aux peines, aux douleurs. Pourquoi ? c'est que Ne point naître ou mourir est une même chose. Dans l'un et l'autre état, la condition est la même. Je ne vois pas quelle différence il pourrait y avoir; à moins qu'on n'en veuille mettre aussi, pour une maison ou un vêtement, entre le temps où l'une est détruite et l'autre usé,





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Dernière mise à jour : 8/10/2009