HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre III

φρένας



Texte grec :

[116] (116a) Ἐπιλελησμένοις οὖν ἐοίκαμεν ὅτι οὐ μόνον, ὥς φησιν Εὐριπίδης, « Τὰ χρήματα » οὐκ « ἴδια κέκτηνται βροτοί, » ἀλλ´ ἁπλῶς τῶν ἀνθρωπίνων οὐδέν. Διὸ καὶ ἐπὶ πάντων λέγειν χρή· Τὰ τῶν θεῶν δ´ ἔχοντες ἐπιμελούμεθα. Ὅταν δὲ χρῄζως´, αὔτ´ ἀφαιροῦνται πάλιν. Οὐ δεῖ οὖν δυσφορεῖν, ἐὰν ἃ ἔχρησαν ἡμῖν πρὸς ὀλίγον, ταῦτ´ ἀπαιτῶσιν· οὐδὲ γὰρ οἱ τραπεζῖται, καθάπερ εἰώθαμεν λέγειν πολλάκις, ἀπαιτούμενοι τὰ θέματα δυσχεραίνουσιν ἐπὶ τῇ ἀποδόσει, ἐάνπερ εὐγνωμονῶσι. Πρὸς γὰρ τοὺς οὐκ εὐμαρῶς ἀποδιδόντας (116b) εἰκότως ἄν τις εἴποι « Ἐπελάθου ὅτι ταῦτ´ ἔλαβες ἐπὶ τῷ ἀποδοῦναι; » Τοῦτο δὴ τοῖς θνητοῖς ἅπασι συμβέβηκεν. Ἔχομεν γὰρ τὸ ζῆν ὥσπερ παρακαταθεμένοις θεοῖς ἐξ ἀνάγκης, καὶ τούτου χρόνος οὐδείς ἐστιν ὡρισμένος τῆς ἀποδόσεως, ὥσπερ οὐδὲ τοῖς τραπεζίταις τῆς τῶν θεμάτων, ἀλλ´ ἄδηλον πόθ´ ὁ δοὺς ἀπαιτήσει. Ὁ οὖν ἢ αὐτὸς μέλλων ἀποθνῄσκειν ἢ τέκνων ἀποθανόντων ὑπεραγανακτῶν πῶς οὐ καταφανῶς ἐπιλέλησται ὅτι καὶ αὐτὸς ἄνθρωπός ἐστι καὶ τὰ τέκνα θνητὰ ἐγέννησεν; Οὐ γάρ ἐστι φρένας ἔχοντος ἀνθρώπου ἀγνοεῖν ὅτι ὁ ἄνθρωπος ζῷόν ἐστι θνητόν, οὐδ´ ὅτι γέγονεν εἰς (116c) τὸ ἀποθανεῖν. Εἰ γοῦν ἡ Νιόβη κατὰ τοὺς μύθους πρόχειρον εἶχε τὴν ὑπόληψιν ταύτην ὅτι καὶ ἡ Θαλέθοντι βίῳ βλάσταις τε τέκνων βριθομένα γλυκερὸν φάος ὁρῶσα τελευτήσει, οὐκ ἂν οὕτως ἐδυσχέραινεν ὡς καὶ τὸ ζῆν ἐθέλειν ἐκλιπεῖν διὰ τὸ μέγεθος τῆς συμφορᾶς, καὶ τοὺς θεοὺς ἐπικαλεῖσθαι ἀνάρπαστον αὐτὴν γενέσθαι πρὸς ἀπώλειαν τὴν χαλεπωτάτην. Δύ´ ἐστὶ τῶν Δελφικῶν γραμμάτων τὰ μάλιστ´ ἀναγκαιότατα πρὸς τὸν βίον, τὸ « Γνῶθι σαυτὸν » (116d) καὶ τὸ « Μηδὲν ἄγαν »· ἐκ τούτων γὰρ ἤρτηται καὶ τἄλλα πάντα. Ταῦτα γάρ ἐστιν ἀλλήλοις συνῳδὰ καὶ σύμφωνα, καὶ διὰ θατέρου θάτερον ἔοικε δηλοῦσθαι κατὰ δύναμιν. Ἔν τε γὰρ τῷ γιγνώσκειν ἑαυτὸν περιέχεται τὸ μηδὲν ἄγαν, καὶ ἐν τούτῳ τὸ γιγνώσκειν ἑαυτόν. Διὸ καὶ περὶ μὲν τούτου φησὶν ὁ Ἴων οὕτως· Τὸ « Γνῶθι σαυτὸν » τοῦτ´ ἔπος μὲν οὐ μέγα, ἔργον δ´ ὅσον Ζεὺς μόνος ἐπίσταται θεῶν, ὁ δὲ Πίνδαρος· « Σοφοὶ δέ, » φησί, « καὶ τὸ ‘μηδὲν ἄγαν’ ἔπος αἴνεσσαν περισσῶς. » Ταῦτ´ οὖν ἐν διανοίᾳ τις ἔχων ὡς πυθόχρηστα (116e) παραγγέλματα πρὸς πάντα τὰ τοῦ βίου πράγματα ῥᾳδίως ἐφαρμόζειν δυνήσεται καὶ φέρειν αὐτὰ δεξιῶς, εἴς τε τὴν αὑτοῦ φύσιν ἀφορῶν καὶ εἰς τὸ μὴ πέρα τοῦ προσήκοντος ἐν τοῖς προσπίπτουσιν ἢ διαίρεσθαι πρὸς ἀλαζονείαν ἢ ταπεινοῦσθαι καὶ καταπίπτειν πρὸς οἴκτους καὶ ὀλοφυρμοὺς διὰ τὴν τῆς ψυχῆς ἀσθένειαν καὶ τὸν ἐμφυόμενον ἡμῖν τοῦ θανάτου φόβον παρὰ τὴν ἄγνοιαν τῶν εἰωθότων ἐν τῷ βίῳ συμβαίνειν κατὰ τὴν τῆς ἀνάγκης ἢ πεπρωμένης μοῖραν. Καλῶς δ´ οἱ Πυθαγόρειοι παρεκελεύσαντο λέγοντες· Ὅσσα δὲ δαιμονίῃσι τύχαις βροτοὶ ἄλγε´ ἔχουσιν, (116f) ἣν ἂν μοῖραν ἔχῃς, ταύτην ἔχε μηδ´ ἀγανάκτει, καὶ ὁ τραγικὸς Αἰσχύλος· Ἀνδρῶν γάρ ἐστιν ἐνδίκων τε καὶ σοφῶν κἀν τοῖσι δεινοῖς μὴ τεθυμῶσθαι θεοῖς, καὶ ὁ Εὐριπίδης· Ὅστις δ´ ἀνάγκῃ συγκεχώρηκεν βροτῶν σοφὸς παρ´ ἡμῖν καὶ τὰ θεῖ´ ἐπίσταται, καὶ ἐν ἄλλοις·

Traduction française :

[116] (116a) C'est donc oublier la condition humaine que de plaindre ceux qui meurent dans leur jeunesse. Cette maxime d'Euripide : Les hommes ne sont pas maîtres de leurs richesses, est également vraie de tout le reste, et nous pouvons dire en général : Les biens que nous avons aux dieux seuls appartiennent : Nous n'en sommes au plus que les dispensateurs; Ils peuvent a leur gré reprendre leurs faveurs. Quel droit avons-nous de nous plaindre, lorsqu'ils nous redemandent des biens dont nous n'avons reçu que pour un temps le simple usage ? Les banquiers, s'ils sont honnêtes, ne trouvent pas mauvais qu'on reprenne l'argent qui leur a été remis en dépôt. S'ils faisaient difficulté de le rendre, ne pourrait-on pas leur dire avec justice : (116b) Avez-vous oublié que c'est à cette condition que je vous l'ai confié ? Il en est de même de tous les hommes. Ils ont reçu la vie comme un dépôt, mais à titre de restitution forcée. Le temps de la rendre n'est point fixé, comme les banquiers ignorent quand celui qui leur a remis l'argent viendra le reprendre. Celui donc qui murmure, lorsqu'il est sur le point de mourir, ou qu'il a perdu ses enfants, n'oublie-t-il pas qu'il est homme, et que ses enfants étaient mortels? Pouvait-il raisonnablement ignorer que l'homme ne naît que pour mourir ? (116c) Si Niobé avait toujours eu présentes à l'esprit les réflexions suivantes : D'une prospérité constante Ne nourris pas l'espoir trompeur, Tu n'auras pas toujours une troupe brillante D'enfants dont la jeunesse éclate dans sa fleur, Du soleil la pure lumière Jusques au bout de ta carrière Ne te promet pas de beaux jours, elle ne se serait pas abandonnée à ce désespoir violent qui lui faisait désirer la mort et prier les dieux, dans l'excès de sa douleur, de l'enlever de ce monde, dût sa fin être la plus cruelle. Les deux inscriptions gravées au temple de Delphes : CONNAIS-TOI TOI-MÊME ; (116d) et, RIEN DE TROP, sont les maximes les plus importantes pour la conduite de la vie. De ces deux préceptes dépendent tous les autres. Ils se correspondent, s'expliquent, et se rappellent réciproquement. Ion a dit sur le premier : Se connaître soi-même est bien facile à dire; Mais Jupiter peut seul le faire pratiquer. Et Pindare sur le second : Rien de trop : ce mot plein de sens Fut toujours loué par les sages. Celui qui, les regardant comme des oracles d'Apollon lui-même, (116e) les aura profondément gravés dans le cœur, pourra facilement les appliquer à tous les événements de la vie, pour apprendre à les supporter avec une égalité parfaite. Instruit de la fragilité de sa nature, il ne s'enflera point dans les succès, et ne s'abandonnera pas, dans les revers, à des plaintes et des gémissements qui ne viennent que de la faiblesse de notre âme. Il se tiendra surtout en garde contre cette crainte de la mort, que produit en nous la surprise des accidents qui nous arrivent tous les jours, d'après les lois de la nécessité ou le décret du destin. Les pythagoriciens donnent à ce sujet ce beau précepte : Quels que soient les malheurs que le ciel vous envoie, (116f) De ses sages décrets gardez de murmurer. Le poète Eschyle a dit aussi : Dans leurs plus grands revers, les hommes vertueux N'accusèrent jamais la justice des dieux. Euripide : Savoir céder en tout à la nécessité, C'est des dieux même avoir la prudence en partage. Et ailleurs :





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Dernière mise à jour : 8/10/2009