HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre III

ἄριστος



Texte grec :

[113] ἐμφαίνειν βουληθέντα ὅτι (113a) γυναικῶδες τὸ πάθος καὶ οὐχ ἁρμόττον ἀνδράσι κοσμίοις καὶ παιδείας ἐλευθερίου μεταπεποιημένοις. Θῆλυ γὰρ ὄντως καὶ ἀσθενὲς καὶ ἀγεννὲς τὸ πενθεῖν· γυναῖκες γὰρ ἀνδρῶν εἰσι φιλοπενθέστεραι καὶ οἱ βάρβαροι τῶν Ἑλλήνων καὶ οἱ χείρους ἄνδρες τῶν ἀμεινόνων, καὶ αὐτῶν δὲ τῶν βαρβάρων οὐχ οἱ γενναιότατοι, Κελτοὶ καὶ Γαλάται καὶ πάντες οἱ φρονήματος ἀνδρειοτέρου πεφυκότες ἔμπλεῳ, μᾶλλον δ´, εἴπερ ἄρα, Αἰγύπτιοί τε καὶ Σύροι καὶ Λυδοὶ καὶ πάντες ὅσοι τούτοις παραπλήσιοι. (113b) Τούτων γὰρ τοὺς μὲν εἰς βόθρους τινὰς καταδύντας ἱστοροῦσιν ἐπὶ πλείους ἡμέρας μένειν, μηδὲ τὸ τοῦ ἡλίου φῶς ὁρᾶν βουλομένους, ἐπειδὴ καὶ ὁ τετελευτηκὼς ἀπεστέρηται τούτου. Ἴων γοῦν ὁ τραγικὸς ποιητής, οὐκ ἀνήκοος ὢν τῆς τούτων εὐηθείας, πεποίηκέ τινα λέγουσαν· Ἐξῆλθον ὑμῶν ἱκέτις ἡβώντων τροφὸς παίδων, βόθρους λιποῦσα πενθητηρίους. Τινὲς δὲ τῶν βαρβάρων καὶ μέρη τοῦ σώματος ἀποτέμνουσι, ῥῖνας καὶ ὦτα, καὶ τὸ ἄλλο σῶμα καταικίζοντες, δοκοῦντές τι χαρίζεσθαι τοῖς τετελευτηκόσιν ἀπαρτώμενοι τῆς κατὰ φύσιν ἐν τοῖς τοιούτοις μετριοπαθείας. (113c) Ἀλλὰ νὴ Δία τινὲς ὑποτυγχάνοντες οὐκ ἐπὶ παντὶ θανάτῳ τὰ πένθη δεῖν οἴονται γίγνεσθαι, ἀλλ´ ἐπὶ τοῖς ἀώροις, διὰ τὸ μηδενὸς τετυχηκέναι τῶν ἐν τῷ βίῳ νενομισμένων ἀγαθῶν, οἷον γάμου παιδείας τελειότητος πολιτείας ἀρχῶν (ταῦτα γὰρ εἶναι τὰ λυποῦντα μάλιστα τοὺς ἐπὶ τοῖς ἀώροις ἀτυχοῦντας, διὰ τὸ ἀφῃρῆσθαι πρὸ τοῦ δέοντος τῆς ἐλπίδος), ἀγνοοῦντες ὅτι ὁ ἄωρος θάνατος ὡς πρὸς τὴν τῶν ἀνθρώπων φύσιν οὐδὲν διαφέρει. Καθάπερ γὰρ τῆς εἰς καινὴν πατρίδα πορείας προκειμένης πᾶσιν ἀναγκαίας καὶ ἀπαραιτήτου οἱ μὲν προπορεύονται οἱ δ´ ἐπακολουθοῦσι, πάντες δ´ ἐπὶ ταὐτὸν ἔρχονται, τὸν αὐτὸν τρόπον τῶν εἰς τὸ χρεὼν ὁδευόντων οὐδὲν πλέον ἔχοντες τυγχάνουσιν (113d) οἱ βραδύτερον ἀφικνούμενοι τῶν θᾶττον παραγιγνομένων. Εἴ γε μὴν ὁ ἄωρος θάνατος κακόν ἐστιν, ἀωρότατος ἂν εἴη ὁ τῶν νηπίων καὶ παίδων καὶ ἔτι μᾶλλον ὁ τῶν ἄρτι γεγονότων. Ἀλλὰ τοὺς τούτων θανάτους ῥᾳδίως φέρομεν καὶ εὐθύμως, τοὺς δὲ τῶν ἤδη προβεβηκότων δυσχερῶς καὶ πενθικῶς διὰ τὸν ἐκ ματαίων ἐλπίδων ἀναπλασμόν, ἤδη νομιζόντων ἡμῶν βεβαίαν ἔχειν τὴν τῶν τηλικούτων διαμονήν. Εἰ δ´ ὁ τῆς ζωῆς τῶν ἀνθρώπων χρόνος εἰκοσαέτης ἦν, τὸν πεντεκαιδεκαέτη ἀπογενόμενον ἐνομίζομεν ἂν μηκέτ´ ἄωρον τελευτᾶν ἀλλ´ ἤδη μέτρον ἡλικίας ἔχοντα (113e) ἱκανόν· τὸν δὲ τὴν τῶν εἴκοσιν ἐτῶν προθεσμίαν ἐκπληρώσαντα ἢ τὸν ἐγγὺς γενόμενον τοῦ τῶν εἴκοσιν ἐτῶν ἀριθμοῦ πάντως ἂν ἐμακαρίζομεν ὡς εὐδαιμονέστατον καὶ τελειότατον διαπεράσαντα βίον. Εἰ δὲ διακοσίων ἐτῶν ἦν, τὸν ἑκατὸν ἐτῶν τελευτήσαντα πάντως ἂν ἄωρον νομίζοντες εἶναι πρὸς ὀδυρμοὺς καὶ θρήνους ἐτραπόμεθα. Δῆλον οὖν ὅτι καὶ ὁ λεγόμενος ἄωρος θάνατος εὐπαραμύθητός ἐστι διά τε ταῦτα καὶ τὰ προειρημένα ἐν τοῖς ἔμπροσθεν. Μεῖον γὰρ ὄντως (113f) ἐδάκρυσε Τρωίλος ἢ Πρίαμος· οὐδ´ οὗτος, εἰ προετελεύτησεν ἔτ´ ἀκμαζούσης αὐτῷ τῆς βασιλείας καὶ τῆς τοσαύτης τύχης, ἂν ἐθρήνει οἷα γοῦν πρὸς τὸν ἑαυτοῦ διελέχθη υἱὸν Ἕκτορα, παραινῶν ἀναχωρεῖν ἀπὸ τῆς πρὸς τὸν Ἀχιλλέα μάχης, ἐν οἷς φησιν· Ἀλλ´ εἰσέρχεο τεῖχος, ἐμὸν τέκος, ὄφρα σαώσῃς Τρῶας καὶ Τρῳάς, μηδὲ μέγα κῦδος ὀρέξῃς Πηλείδῃ, αὐτὸς δὲ φίλης αἰῶνος ἀμερθῇς

Traduction française :

[113] Il insinuait par là que la tristesse est une passion efféminée qui ne convient pas à des hommes bien nés. C'est la preuve d'un caractère faible et pusillanime que de se livrer à la douleur. Les femmes y sont naturellement plus portées que les hommes, les Barbares plus que les Grecs, et les âmes ordinaires plus que les cœurs grands et généreux. Entre les Barbares mêmes, ce ne sont pas les plus braves et les plus courageux, tels que les Celtes et les Gaulois, mais les Égyptiens, les Syriens, ceux de Lydie et d'autres peuples semblables. (113b) On raconte que, parmi ces derniers, il y a des hommes qui restent plusieurs jours enfermés dans des caves profondes, sans voir la lumière du soleil, parce que, disent-ils, celui dont ils pleurent la mort, en est lui-même privé. C'est sans doute par allusion à cette faiblesse ridicule que le poète Ion fait parler ainsi une femme : Moi qui vous allaitai, qui soignai vos enfants, Après que sur leur mort j'ai pleuré si longtemps, Je sors, pour vous revoir, de ces cavernes sombres. Il est des Barbares qui se coupent le nez, les oreilles et d'autres membres de leur corps. Ils pensent, en se défigurant ainsi, faire plaisir aux morts; et ils ne voient pas qu'ils sortent de la modération que la nature nous prescrit dans de pareils accidents. (113c) Certaines personnes nous objectent qu'ils ne donnent pas indifféremment des larmes à toutes sortes de morts, mais seulement aux morts prématurées. En effet, disent-ils, elles privent ceux qui sont moissonnés à la fleur de l'âge, de tout ce que nous regardons comme des biens dans la vie : tels que le mariage, l'instruction, la perfection des connaissances, les charges et les honneurs publics. C'est là ce qui afflige ceux qui perdent leurs enfants dans un âge tendre, et se voient par-là déchus des espérances qu'ils en avaient conçues. Mais, à ne considérer que la nature des choses, une mort prématurée ne diffère pas de celle qui est plus tardive. Lorsque le retour à la patrie commune est prescrit à des citoyens, les uns partent avant les autres ; mais le terme est le même pour tous. Ainsi les hommes marchent tous également vers leur commune destinée, et ceux qui s'y rendent plus tard (113d) n'ont aucun avantage sur ceux qui les ont précédés. Si la mort prématurée est un mal, celle des enfants qui meurent en bas âge ou à la mamelle, ou même en sortant du sein maternel, doit être encore plus malheureuse. Cependant nous supportons assez tranquillement celle-ci, et nous donnons les plus vifs regrets à la mort des jeunes gens : apparemment parce qu'elle nous frustre de l'espérance qu'une fois parvenus à cet âge, ils jouiront longtemps d'une santé vigoureuse. Si la vie humaine était bornée à vingt ans, celui qui aurait été jusqu'à quinze nous paraîtrait en avoir parcouru un espace assez considérable, et nous ne regarderions pas sa mort comme prématurée. S'il avait vécu vingt ans ou environ, nous l'estimerions heureux d'avoir poussé si loin sa carrière. (113e) Mais si le cours ordinaire de la vie était de deux cents ans, sans doute nous pleurerions un homme qui, n'en ayant vécu que cent, aurait été enlevé au milieu de sa course. De ces réflexions et de celles que nous avons faites plus haut, ne suit-il pas évidemment que la mort qu'on appelle prématurée offre les plus grands motifs de consolation? (113f) En effet, Troïlus n'a-t-il pas moins pleuré que Priam? et ce prince lui-même n'aurait-il pas été moins malheureux, s'il fût mort avant la chute de son empire et la ruine de cette puissance dont il déplora si fort la perte? Voyez ce qu'il dit à son fils Hector pour le détourner de combattre contre Achille : Rentre au sein de nos murs, mon fils, je t'en conjure, Des malheureux Troyens viens calmer la frayeur; Ils n'ont, tu le sais bien, d'espoir qu'en ta valeur.





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Dernière mise à jour : 8/10/2009