HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre III

ἄριστος



Texte grec :

[112] Φασὶ γάρ τινα τῶν ἀρχαίων φιλοσόφων εἰσιόντα πρὸς Ἀρσινόην τὴν βασίλισσαν (112a) πενθοῦσαν τὸν υἱὸν τοιούτῳ χρήσασθαι λόγῳ, φάμενον ὅτι καθ´ ὃν χρόνον ὁ Ζεὺς ἔνεμε τοῖς δαίμοσι τὰς τιμάς, οὐκ ἔτυχε παρὸν τὸ Πένθος, ἤδη δὲ νενεμημένων ἦλθεν ὕστερον. Τὸν οὖν Δία, ὡς ἠξίου καὶ αὑτῷ τιμὴν δοθῆναι, ἀποροῦντα διὰ τὸ ἤδη κατηναλῶσθαι πάσας τοῖς ἄλλοις, ταύτην αὐτῷ δοῦναι τὴν ἐπὶ τοῖς τελευτήσασι γιγνομένην, οἷον δάκρυα καὶ λύπας. Ὥσπερ οὖν τοὺς ἄλλους δαίμονας, ὑφ´ ὧν τιμῶνται, τούτους ἀγαπᾶν, τὸν (112b) αὐτὸν τρόπον καὶ τὸ Πένθος. « Ἐὰν μὲν οὖν αὐτὸ ἀτιμάσῃς, ὦ γύναι, οὐ προσελεύσεταί σοι· ἐὰν δὲ τιμᾶται ὑπὸ σοῦ ἐπιμελῶς ταῖς δοθείσαις αὐτῷ τιμαῖς, λύπαις καὶ θρήνοις, ἀγαπήσει σε καὶ ἀεί τί σοι παρέσται τοιοῦτον ἐφ´ ᾧ τιμηθήσεται συνεχῶς ὑπὸ σοῦ. » Θαυμασίως δὴ φαίνεται τῷ λόγῳ πείσας οὗτος παρελέσθαι τῆς ἀνθρώπου τὸ πένθος καὶ τοὺς θρήνους. Τὸ δ´ ὅλον εἴποι τις ἂν πρὸς τὸν πενθοῦντα « Πότερα παύσῃ ποτὲ δυσφορῶν ἢ ἀεὶ δεῖν οἰήσῃ λυπεῖσθαι καὶ παρ´ ὅλον τὸν βίον; Εἰ μὲν γὰρ ἀεὶ μενεῖς ἐπὶ τῇ δυσπαθείᾳ ταύτῃ, τελείαν ἀθλιότητα (112c) σεαυτῷ παρέξεις καὶ πικροτάτην κακοδαιμονίαν διὰ ψυχῆς ἀγέννειαν καὶ μαλακίαν· εἰ δὲ μεταθήσῃ ποτέ, τί οὐκ ἤδη μετατίθεσαι καὶ σεαυτὸν ἀνέλκεις ἐκ τῆς ἀτυχίας; Οἷς γὰρ λόγοις τοῦ χρόνου προϊόντος χρησάμενος ἀπολυθήσῃ, τούτοις νῦν προσσχὼν ἀπαλλάγηθι τῆς κακουχίας· καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν σωματικῶν παθημάτων ἡ ταχίστη τῆς ἀπαλλαγῆς ὁδὸς ἀμείνων. Ὃ οὖν μέλλεις τῷ χρόνῳ χαρίζεσθαι, τοῦτο τῷ λόγῳ χάρισαι καὶ τῇ παιδείᾳ, καὶ σεαυτὸν ἔκλυσαι τῶν κακῶν. » « Ἀλλ´ οὐ γὰρ ἤλπιζον, » φησί, « ταῦτα (112d) πείσεσθαι, οὐδὲ προσεδόκων. » Ἀλλ´ ἐχρῆν σε προσδοκᾶν καὶ προκατακεκρικέναι τῶν ἀνθρωπείων τὴν ἀδηλότητα καὶ οὐδένειαν, καὶ οὐκ ἂν νῦν ἀπαράσκευος ὥσπερ ὑπὸ πολεμίων ἐξαίφνης ἐπελθόντων ἐλήφθης. Καλῶς γὰρ ὁ παρὰ τῷ Εὐριπίδῃ Θησεὺς παρεσκευάσθαι φαίνεται πρὸς τὰ τοιαῦτα· ἐκεῖνος γάρ φησιν· Ἐγὼ δὲ ταῦτα παρὰ σοφοῦ τινος μαθὼν εἰς φροντίδας νοῦν συμφοράς τ´ ἐβαλλόμην, φυγάς τ´ ἐμαυτῷ προστιθεὶς πάτρας ἐμῆς θανάτους τ´ ἀώρους καὶ κακῶν ἄλλας ὁδούς, ἵν´ εἴ τι πάσχοιμ´ ὧν ἐδόξαζον φρενί, (112e) μή μοι νεῶρες προσπεσὸν μᾶλλον δάκοι. Οἱ δ´ ἀγεννέστεροι καὶ ἀνασκήτως διακείμενοι οὐδ´ ἀναστροφὴν ἐνίοτε λαμβάνουσι πρὸς τὸ βουλεύσασθαί τι τῶν εὐσχημόνων καὶ συμφερόντων, ἀλλ´ ἐκτρέπονται πρὸς τὰς ἐσχάτας ταλαιπωρίας, τὸ μηδὲν αἴτιον σῶμα τιμωρούμενοι καὶ τὰ μὴ νοσοῦντα κατὰ τὸν Ἀχαιὸν συναλγεῖν ἀναγκάζοντες. Διὸ καὶ πάνυ καλῶς ὁ Πλάτων ἔοικε παραινεῖν ἐν « ταῖς » τοιαύταις « συμφοραῖς ἡσυχίαν ἔχειν, ὡς οὔτε δήλου ὄντος τοῦ κακοῦ καὶ τοῦ (112f) ἀγαθοῦ, οὔτ´ εἰς τὸ πρόσθεν οὐδὲν προβαῖνον τῷ χαλεπῶς φέροντι· ἐμποδὼν γὰρ γίγνεσθαι τὸ λυπεῖσθαι τῷ βουλεύεσθαι περὶ τοῦ γεγονότος καὶ ὥσπερ ἐν πτώσει κύβων πρὸς τὰ πεπτωκότα τίθεσθαι τὰ ἑαυτοῦ πράγματα, ὅπῃ ὁ λόγος αἱρεῖ βέλτιστ´ ἂν ἔχειν. Οὐ δεῖν οὖν προσπταίσαντας καθάπερ παῖδας ἐχομένους τοῦ πληγέντος βοᾶν, ἀλλ´ ἐθίζειν τὴν ψυχὴν ὅτι τάχιστα γίγνεσθαι περὶ τὸ ἰᾶσθαί τε καὶ ἐπανορθοῦν τὸ πεσόν τε καὶ νοσῆσαν, ἰατρικῇ θρηνῳδίαν ἀφανίζοντας. » Τὸν τῶν Λυκίων νομοθέτην φασὶ προστάξαι τοῖς αὑτοῦ πολίταις, ἐπὰν πενθῶσι, γυναικείαν ἀμφιεσαμένους ἐσθῆτα πενθεῖν,

Traduction française :

[112] La reine Arsinoé (112a) était inconsolable de la mort de son fils ; un ancien philosophe vint la trouver, et pour calmer sa douleur, usa de cet apologue : « Quand Jupiter distribua les emplois aux différents génies, le Deuil était absent. Le partage fait, il parut et demanda d'avoir son emploi comme les autres. Jupiter, qui les avait tous donnés, se trouva fort embarrassé, et n'ayant pas d'autre don à lui faire, il le chargea des honneurs qu'on rend aux morts, c'est-à-dire des regrets et des larmes. Ainsi, grande reine, comme les autres génies aiment ceux qui les honorent, de même le Deuil s'attache à ceux qui le servent. (112b) Si vous le méprisez, il s'éloignera de vous. Si, au contraire, vous lui rendez avec soin les honneurs auxquels il préside, c'est-à-dire les regrets et les larmes, il vous aimera et vous enverra sans cesse de quoi fournir son culte. » Ce discours fît sur la reine la plus forte impression, et arrêta ses gémissements et ses plaintes. On pourrait demander à un homme qui s'afflige ainsi : Comptez-vous cesser un jour de pleurer, ou passerez-vous dans le deuil le reste de votre vie? Dans ce dernier cas, la faiblesse et la pusillanimité de votre âme vous rendront le plus misérable des hommes. (112c) Devez-vous changer un jour? pourquoi ne pas le faire tout de suite, afin de sortir de l'état déplorable où vous êtes? Dans les maladies, même corporelles, la plus prompte voie de guérison est toujours la meilleure. Ce que vous accorderiez au temps, donnez-le à la raison, aux lumières que vous avez, et finissez vos maux. (112d) Mais, direz-vous, je ne m'attendais pas à ce malheur. Il fallait l'avoir prévu; vous êtes sérieusement occupé de l'incertitude et de la fragilité des choses humaines; et aujourd'hui vous ne seriez pas pris au dépourvu, comme une ville sans défense, dans une invasion subite. Voyez dans Euripide avec quelle sagesse Thésée s'était préparé à tous les accidents de cette nature. Élevé de bonne heure à l'école d'un sage, J'ai prévu dès longtemps ces accidents divers, Qui nous font éprouver les plus cruels revers; Les fuites, les exils, les morts prématurées; Afin qu'à tous ces maux mes forces préparées (112e) Avec plus de courage en soutinssent l'assaut. Les hommes faibles, et qui ne sont pas de bonne heure exercés à la vertu, ne savent jamais prendre un parti honnête et raisonnable. Ils s'abandonnent au désespoir, punissent un corps innocent, et le forcent, comme dit Alcée, d'être malade avec eux. Suivons, dans ces occasions, le conseil si sage que Platon nous donne, de conserver notre âme en paix, puisque nous sommes incertains si c'est un bien (112f) ou un mal ; et que d'ailleurs nos plaintes ne servent de rien pour l'avenir. La douleur est un obstacle aux sages résolutions que nous devrions prendre. Aussi ce philosophe nous prescrit-il de nous accommoder à ce que la raison juge de plus convenable, comme, aux jeux de hasard, on dispose son jeu suivant le dé. Ne faisons pas dans les malheurs comme les enfants, qui, dans leurs chutes, se mettent à crier et portent la main à l'endroit où ils se sont blessés. Accoutumons notre âme à courir promptement au remède, à réparer le mal, au lieu de nous livrer à des plaintes inutiles. Le législateur des Lyciens ordonna que dans le deuil, on prendrait des habits de femme.





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Dernière mise à jour : 8/10/2009