HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre III

ἄριστος



Texte grec :

[110] πρὸς τὸν ὃν (110a) οὐδέπω κατεσκευάσθη χρόνον. Εἰ δ´ ἐπὶ τούτων οὐδὲν ἔστι, δῆλον ὡς οὐδ´ ἐπὶ τοῦ θανάτου πρὸς τὴν πρὸ τῆς γενέσεως κατάστασιν ἔστι διαφορά. Χάριεν γὰρ τὸ τοῦ Ἀρκεσιλάου. « Τοῦτο, » φησί, « τὸ λεγόμενον κακὸν ὁ θάνατος μόνον τῶν ἄλλων τῶν νενομισμένων κακῶν παρὸν μὲν οὐδένα πώποτ´ ἐλύπησεν, ἀπὸν δὲ καὶ προσδοκώμενον λυπεῖ. » Τῷ γὰρ ὄντι πολλοὶ διὰ τὴν οὐδένειαν καὶ τὴν πρὸς τὸν θάνατον διαβολὴν ἀποθνῄσκουσιν, ἵνα μὴ ἀποθάνωσι. Καλῶς οὖν ὁ Ἐπίχαρμος « Συνεκρίθη » φησί « καὶ διεκρίθη καὶ ἀπῆνθεν ὅθεν ἦνθε, » πάλιν Γᾶ μὲν εἰς γᾶν, πνεῦμ´ ἄνω. Τί τῶνδε χαλεπόν; Οὐδέν. (110b) Ὁ Κρεσφόντης δέ που ὁ παρὰ τῷ Εὐριπίδῃ περὶ τοῦ Ἡρακλέους λέγων « Εἰ μὲν γὰρ οἰκεῖ, » φησί, « νερτέρας ὑπὸ χθονός ἐν τοῖσιν οὐκέτ´ οὖσιν, οὐδὲν ἂν σθένοι. » Τοῦτο μεταποιήσας εἴποις ἄν· Εἰ μὲν γὰρ οἰκεῖ νερτέρας ὑπὸ χθονός ἐν τοῖσιν οὐκέτ´ οὖσιν, οὐδὲν ἂν πάθοι. Γενναῖον δὲ καὶ τὸ Λακωνικόν Νῦν ἀμές, πρόσθ´ ἄλλοι ἐθάλεον, αὐτίκα δ´ ἄλλοι, ὧν ἀμὲς γενεὰν οὐκέτ´ ἐποψόμεθα καὶ πάλιν· (110c) Οἳ θάνον οὐ τὸ ζῆν θέμενοι καλὸν οὐδὲ τὸ θνῄσκειν, ἀλλὰ τὸ ταῦτα καλῶς ἀμφότερ´ ἐκτελέσαι. Πάνυ δὲ καλῶς καὶ ὁ Εὐριπίδης ἐπὶ τῶν τὰς μακρὰς νοσηλείας ὑπομενόντων φησί· Μισῶ δ´ ὅσοι χρῄζουσιν ἐκτείνειν βίον, βρωτοῖσι καὶ ποτοῖσι καὶ μαγεύμασι παρεκτρέποντες ὀχετὸν ὥστε μὴ θανεῖν. Οὓς χρῆν, ἐπειδὰν μηδὲν ὠφελῶσι γῆν, θανόντας ἔρρειν κἀκποδὼν εἶναι νέοις. (110d) Ἡ δὲ Μερόπη λόγους ἀνδρώδεις προφερομένη κινεῖ τὰ θέατρα, λέγουσα τοιαῦτα· Τεθνᾶσι παῖδες οὐκ ἐμοὶ μόνῃ βροτῶν, οὐδ´ ἀνδρὸς ἐστερήμεθ´, ἀλλὰ μυρίαι τὸν αὐτὸν ἐξήντλησαν ὡς ἐγὼ βίον. Τούτοις γὰρ οἰκείως ἄν τις ταῦτα συνάψειε· Ποῦ γὰρ τὰ σεμνὰ κεῖνα, ποῦ δὲ Λυδίας μέγας δυνάστης Κροῖσος ἢ Ξέρξης βαρὺν ζεύξας θαλάσσης αὐχέν´ Ἑλλησποντίας; Ἅπαντες Ἅιδην ἦλθον καὶ Λήθης δόμους, (110e) τῶν χρημάτων ἅμα τοῖς σώμασι διαφθαρέντων. Νὴ Δί´ ἀλλὰ τοὺς πολλοὺς κινεῖ πρὸς τὰ πένθη καὶ τοὺς θρήνους ὁ ἄωρος θάνατος. Ἀλλὰ καὶ οὗτος οὕτως ἐστὶν εὐπαραμύθητος, ὥστε καὶ ὑπὸ τῶν τυχόντων ποιητῶν συνεωρᾶσθαι καὶ τετυχηκέναι παραμυθίας. Θέασαι γὰρ οἷα περὶ τούτου φησὶ τῶν κωμικῶν τις πρὸς τὸν ἐπὶ τῷ ἀώρῳ λυπούμενον θανάτῳ· Εἶτ´ εἰ μὲν ᾔδησθ´ ὁτιὴ τοῦτον τὸν βίον, ὃν οὐκ ἐβίωσε, ζῶν διηυτύχησεν ἄν, ὁ θάνατος οὐκ εὔκαιρος· εἰ δ´ ἤνεγκεν αὖ οὗτος ὁ βίος τι τῶν ἀνηκέστων, ἴσως ὁ θάνατος αὐτὸς σοῦ γέγονεν εὐνούστερος. (110f) Ἀδήλου οὖν ὄντος πότερον συμφερόντως ἀνεπαύσατο τὸν βίον ἐκλιπὼν καὶ μειζόνων ἀπολυθεὶς κακῶν ἢ οὔ, χρὴ μὴ φέρειν οὕτω βαρέως ὡς ἀπολωλεκότας πάνθ´ ὅσων ᾠήθημεν τεύξεσθαι παρ´ αὐτοῦ. Οὐ φαύλως γὰρ ἂν δόξειεν ὁ παρὰ τῷ ποιητῇ Ἀμφιάραος παραμυθεῖσθαι τὴν Ἀρχεμόρου μητέρα δυσχεραίνουσαν ὅτι νήπιος ὢν ὁ παῖς καὶ ἄγαν ἄωρος ἐτελεύτησε. Φησὶ γὰρ οὕτως· Ἔφυ μὲν οὐδεὶς ὅστις οὐ πονεῖ βροτῶν. Θάπτει τε τέκνα χἄτερ´ αὖ κτᾶται νέα, αὐτός τε θνῄσκει· καὶ τάδ´ ἄχθονται βροτοὶ εἰς γῆν φέροντες γῆν.

Traduction française :

[110] et celui où l'on n'avait pas encore songé à les faire. (110a) Que si vous ne pouvez y en reconnaître aucune, vous ne sauriez non plus en admettre entre l'état de vie et celui de mort. « De toutes les choses qu'on regarde comme des maux, disait très bien Arcésilas, la mort est la seule qui n'afflige pas quand elle est présente : elle ne fait de peine que lorsqu'elle est éloignée et qu'on l'attend. » Ainsi bien des gens écoutant trop leur faiblesse, et prévenus par les calomnies dont on charge la mort, meurent avant le temps, par la crainte même de mourir. Épicharme à eu raison de dire à ce sujet : D'une intime union le lien est rompu : Chacun à son principe est maintenant rendu. l'esprit remonte aux cieux, séjour de la lumière, Et le corps descend dans la terre : Quoi de fâcheux à tout cela? (110b) Ce que Cresphonte, dans Euripide, dit d'Hercule : S'il est avec les morts dans le sein de la terre, Il n'a donc plus ni force ni pouvoir, pourrait être changé de cette manière. S'il est avec les morts dans le sein de la terre, Il ne sent plus ni peine ni douleur. Écoutez ces paroles magnifiques des Lacédémoniens : Nous sommes maintenant à la fleur de notre âge. Nos pères avant nous eurent cet avantage ; Et quand nous quitterons la lumière du jour, D'autres de ce bienfait jouiront à leur tour. Et celles-ci : (110c) Ces hommes n'ont point cru que la mort et la vie Fussent des biens dignes d'envie, Mais seulement de vivre et mourir comme il faut. Euripide a très bien dit de ceux qui supportent de longues maladies : Je hais tous ces mortels amoureux de la vie, Qui, pour la prolonger, de l'art de la magie, Des vains enchantements empruntent le secours, Et pensent des destins pouvoir changer le cours. Ne vaudrait-il pas mieux de leur triste vieillesse Résigner à la mort l'impuissante faiblesse, Et céder de bon cœur la place aux jeunes gens? (110d) Quelle impression ne font pas au théâtre ces paroles généreuses de Mérope ? Je ne suis pas la seule à qui la main des Parques Ait ravi ses enfants, ou qui d'un tendre époux Pleure la mort cruelle. Hélas! chacun de nous Éprouve tous les jours des coups aussi funestes. A ce beau passage, joignons encore celui-ci : Où sont ces rois fameux, si pleins de leur grandeur? Ce Crésus dont partout on vantait le bonheur? Ce Xerxès dont l'orgueil, dans sa fougue insensée, Voulut soumettre au joug une mer irritée? Descendus dans l'enfer, ils sont tous oubliés. (110e) Oui, et leurs richesses ont péri avec eux. Bien des gens pleurent une mort prématurée ; mais elle offre des motifs de consolation si naturels qu'on les trouve même dans les poètes les plus ordinaires. Voyez ce que dit un poète comique pour consoler quelqu'un sur une mort semblable : Si l'on t'eût répondu qu'une plus longue vie D'un bonheur bien constant aurait été suivie, Tu pourrais accuser une si prompte mort ; Mais si, loin d'être une faveur du sort, Elle eût attiré sur sa tête Quelque accident fâcheux, quelque affreuse tempête, La mort l'a mieux servi que n'eût fait l'amitié. (110f) Puis donc qu'il est incertain si ce n'est pas pour son avantage qu'il a cessé de vivre et si la mort ne l'a pas délivré de plus grands maux, ne le pleurons point, comme s'il avait réellement perdu tous les biens dont nous supposons qu'il aurait joui dans une plus longue vie. Amphiaraüs parle très sensément lorsqu'il dit à la mère d'Archémore, qui s'affligeait d'avoir perdu son fils dans l'âge le plus tendre : Tout homme est, en naissant, aux peines condamné. Un fils lui vient de naître, un autre est moissonné. Lui-même il voit bientôt terminer sa carrière; Et lorsque ses amis le rendent à la terre,





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/10/2009