HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre III

τετληότι



Texte grec :

[102] καὶ διαφερόντως τά τε πρὸς θεοὺς καὶ τὰ πρὸς γονεῖς (102a) καὶ φίλους ὅσια καὶ δίκαια διαφυλάξαντος. Τότε μὲν οὖν ὑπὸ τὸν τῆς τελευτῆς καιρὸν ἐντυγχάνειν σοι καὶ παρακαλεῖν ἀνθρωπίνως φέρειν τὸ συμβεβηκὸς ἀνοίκειον ἦν, παρειμένῳ τό τε σῶμα καὶ τὴν ψυχὴν ὑπὸ τῆς παραλόγου συμφορᾶς, καὶ συμπαθεῖν δ´ ἦν ἀναγκαῖον· οὐδὲ γὰρ οἱ βέλτιστοι τῶν ἰατρῶν πρὸς τὰς ἀθρόας τῶν ῥευμάτων ἐπιφορὰς εὐθὺς προσφέρουσι τὰς διὰ τῶν φαρμάκων βοηθείας, ἀλλ´ ἐῶσι τὸ βαρῦνον τῆς φλεγμονῆς δίχα τῆς τῶν ἔξωθεν περιχρίστων ἐπιθέσεως αὐτὸ δι´ αὑτοῦ λαβεῖν πέψιν. Ἐπειδὴ οὖν καὶ χρόνος ὁ πάντα πεπαίνειν (102b) εἰωθὼς ἐγγέγονε τῇ συμφορᾷ καὶ ἡ περὶ σὲ διάθεσις ἀπαιτεῖν ἔοικε τὴν παρὰ τῶν φίλων βοήθειαν, καλῶς ἔχειν ὑπέλαβον τῶν παραμυθητικῶν σοι μεταδοῦναι λόγων πρὸς ἄνεσιν τῆς λύπης καὶ παῦλαν τῶν πενθικῶν καὶ ματαίων ὀδυρμῶν. « Ψυχῆς » γὰρ « νοσούσης εἰσὶν ἰατροὶ λόγοι, ὅταν τις ἐν καιρῷ γε μαλθάσσῃ κέαρ. » Κατὰ γὰρ τὸν σοφὸν Εὐριπίδην Ἄλλο δέ γ´ ἐπ´ ἄλλῃ φάρμακον κεῖται νόσῳ· λυπουμένῳ μὲν μῦθος εὐμενὴς φίλων, ἄγαν δὲ μωραίνοντι νουθετήματα. (102c) Πολλῶν γὰρ ὄντων ψυχικῶν παθῶν, ἡ λύπη τὸ χαλεπώτατον πέφυκεν εἶναι πάντων· « Διὰ λύπην γάρ, » φασί, « καὶ μανίαν γίγνεσθαι πολλοῖσι καὶ νοσήματ´ οὐκ ἰάσιμα, αὑτούς τ´ ἀνῃρήκασι διὰ λύπην τινές. » Τὸ μὲν οὖν ἀλγεῖν καὶ δάκνεσθαι τελευτήσαντος υἱοῦ φυσικὴν ἔχει τὴν ἀρχὴν τῆς λύπης, καὶ οὐκ ἐφ´ ἡμῖν. Οὐ γὰρ ἔγωγε συμφέρομαι τοῖς ὑμνοῦσι τὴν ἄγριον καὶ σκληρὰν ἀπάθειαν, ἔξω καὶ τοῦ δυνατοῦ καὶ τοῦ συμφέροντος οὖσαν· ἀφαιρήσεται γὰρ ἡμῶν αὕτη τὴν ἐκ τοῦ φιλεῖσθαι (102d) καὶ φιλεῖν εὔνοιαν, ἣν παντὸς μᾶλλον διασῴζειν ἀναγκαῖον. Τὸ δὲ πέρα τοῦ μέτρου παρεκφέρεσθαι καὶ συναύξειν τὰ πένθη παρὰ φύσιν εἶναί φημι καὶ ὑπὸ τῆς ἐν ἡμῖν φαύλης γίγνεσθαι δόξης. Διὸ καὶ τοῦτο μὲν ἐατέον ὡς βλαβερὸν καὶ φαῦλον καὶ σπουδαίοις ἀνδράσιν ἥκιστα πρέπον, τὴν δὲ μετριοπάθειαν οὐκ ἀποδοκιμαστέον. « Μὴ γὰρ νοσοῖμεν » φησὶν ὁ ἀκαδημαϊκὸς Κράντωρ, « Νοσήσασι δὲ παρείη τις αἴσθησις, εἴτ´ οὖν τέμνοιτό τι τῶν ἡμετέρων εἴτ´ ἀποσπῷτο. » Τὸ γὰρ ἀνώδυνον τοῦτ´ οὐκ ἄνευ μεγάλων ἐγγίγνεται μισθῶν τῷ ἀνθρώπῳ· τεθηριῶσθαι γὰρ εἰκὸς ἐκεῖ μὲν σῶμα (102e) τοιοῦτον ἐνταῦθα δὲ ψυχήν. Οὔτ´ οὖν ἀπαθεῖς ἐπὶ τῶν τοιούτων συμφορῶν ὁ λόγος ἀξιοῖ γίγνεσθαι τοὺς εὖ φρονοῦντας οὔτε δυσπαθεῖς· τὸ μὲν γὰρ ἄτεγκτον καὶ θηριῶδες, τὸ δ´ ἐκλελυμένον καὶ γυναικοπρεπές. Εὐλόγιστος δ´ ὁ τὸν οἰκεῖον ὅρον ἔχων καὶ δυνάμενος φέρειν δεξιῶς τά τε προσηνῆ καὶ τὰ λυπηρὰ τῶν ἐν τῷ βίῳ συμβαινόντων, καὶ προειληφὼς ὅτι καθάπερ ἐν δημοκρατίᾳ κλῆρός ἐστι τῶν ἀρχῶν καὶ δεῖ λαχόντα μὲν ἄρχειν ἀπολαχόντα δὲ φέρειν ἀνεπαχθῶς τὴν τύχην, οὕτω καὶ τῇ διανομῇ τῶν πραγμάτων ἀνεγκλήτως καὶ πειθηνίως ἕπεσθαι. Τοῦτο γὰρ οἱ μὴ δυνάμενοι ποιεῖν οὐδὲ τὰς εὐπραγίας (102f) ἂν ἐμφρόνως φέρειν δύναιντο καὶ μετρίως. Τῶν μὲν γὰρ καλῶς λεγομένων ἐστὶν ἐν ὑποθήκης μέρει καὶ τοῦτο, Μηδ´ εὐτύχημα μηδὲν ὧδ´ ἔστω μέγα, ὅ ς´ ἐξεπαρεῖ μεῖζον ἢ χρεὼν φρονεῖν, μηδ´ ἄν τι συμβῇ δυσχερές, δουλοῦ πάλιν, ἀλλ´ αὑτὸς αἰεὶ μίμνε, τὴν σαυτοῦ φύσιν σῴζων βεβαίως, ὥστε χρυσὸς ἐν πυρί.

Traduction française :

[102] sa piété singulière envers les dieux, sa tendresse pour ses parents (102a) et ses amis, nous avaient rendu infiniment cher ; mais je n'ai pas cru que, dans ces premiers moments où la douleur vous avait presque ôté l'usage des sens et de la raison, il fût à propos de vous consoler, de vous exhorter à soutenir avec courage une perte aussi cruelle. J'ai dû me prêter alors à votre situation, à l'exemple des médecins habiles, qui, dans les maladies aiguës, n'emploient pas d'abord les évacuants, mais, par de simples topiques, favorisent la coction des humeurs, et laissent l'inflammation se calmer peu à peu. Aujourd'hui que le temps, qui adoucit tout, (102b) a dû tempérer l'amertume de votre douleur, et que votre état présent semble demander le secours de vos amis, je crois devoir vous proposer quelques motifs de consolation propres à modérer votre affliction et à faire cesser des plaintes inutiles. Des avis consolants présentés à propos Sont les vrais médecins d'une âme languissante. Et selon le sage Euripide : Il est pour chaque mal des remèdes divers. D'un ami complaisant les discours favorables Apaisent la douleur. Dans des excès blâmables, Par des reproches vifs rappelez la raison. (102c) De tous les maux de l'âme, il n'en est point de plus dangereux que le chagrin. Bien des gens en ont, dit-on, perdu la raison ou sont tombés dans des maladies incurables. Quelques uns même se sont donné la mort. A la vérité, la perte d'un fils est une cause de douleur bien naturelle que nous ne sommes pas les maîtres d'arrêter. Je suis loin d'approuver une stupide insensibilité que je ne crois ni possible ni convenable; ce serait bannir de la société la douceur (102d) d'une amitié réciproque, ce sentiment si nécessaire à conserver parmi les hommes ; mais je pense aussi qu'une excessive sensibilité qui se plaît a nourrir sa douleur, est contraire à la nature et vient d'une fausse opinion ; il faut la rejeter comme une faiblesse nuisible et peu digne des grandes âmes, mais sans proscrire pour cela les passions modérées. « Souhaitons de n'être pas malades, disait le philosophe Crantor; mais quand nous le sommes, ne craignons pas de paraître sensibles aux opérations douloureuses que nous sommes forcés de subir. L'insensibilité pourrait avoir pour nous les suites les plus fâcheuses : l'endurcissement du corps amènerait (102e) facilement celui de l'âme. » La raison veut que dans de telles épreuves on ne soit ni insensible ni trop vivement affecté. L'un ne convient qu'à des caractères durs et farouches, l'autre qu'à des âmes efféminées. L'homme raisonnable est celui qui, se tenant dans les bornes de la nature, reçoit avec une parfaite égalité les biens et les maux de cette vie. Il sait que, comme dans un état démocratique où l'on tire les magistratures au sort, chacun doit accepter avec soumission la place qui lui est échue ; de même, dans la distribution des événements humains, il faut toujours être content de son lot. Ceux qui ne sont pas dans cette disposition ne pourraient pas même supporter modérément une grande fortune. (102f) Un poète a eu raison de dire : Ni les succès les plus flatteurs Ne doivent vous plonger dans une folle ivresse; Ni les plus terribles malheurs Accabler votre cœur d'une indigne tristesse. Qu'en l'un et l'autre soit, toujours l'égalité Soit le partage de votre âme, Comme on voit, au milieu de la plus vive flamme, L'or conserver sa pureté.





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Dernière mise à jour : 8/10/2009