HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Des noms des fleuves et des montagnes

δὲ



Texte grec :

[9] ΜΑΙΑΝΔΡΟΣ. Μαίανδρος ποταμὸς τῆς Ἀσίας· ἐκαλεῖτο δὲ πρότερον Ἀναβαίνων· μόνος γὰρ ἐκ πάντων τῶν ποταμῶν ἀπὸ τῶν ἰδίων ἀρχόμενος πηγῶν εἰς ἑαυτὸν παλινδρομεῖ. Προσηγορεύθη δὲ Μαίανδρος ἀπὸ Μαιάνδρου, τοῦ Κερκάφου καὶ Ἀναξιβίας παιδὸς, ὃς πρὸς Πεσσινουντίους πόλεμον ἔχων ηὔξατο τῇ μητρὶ τῶν θεῶν, ἐὰν ἐγκρατὴς γένηται τῆς νίκης, θύσειν τὸν πρῶτον αὐτῷ συγχαρέντα {ἐπὶ} ταῖς ἀνδραγαθίαις τρόπαια φέροντι. Ὑποστρέψαντι δὲ τῷ προειρημένῳ πρῶτος συνεχάρη συναντήσας ὁ παῖς Ἀρχέλαος μετὰ τῆς μητρὸς καὶ τῆς ἀδελφῆς. Ὁ δὲ τῆς προειρημένης δεισιδαιμονίας ἀναμνησθεὶς, κατ´ ἀνάγκην {τοῖς} βωμοῖς προσήγαγεν τοὺς προσήκοντας. Ἀθυμήσας δ´ ἐπὶ τοῖς πραχθεῖσιν ἔρριψεν ἑαυτὸν εἰς ποταμὸν Ἀναβαίνοντα, ὃς ἀπ´ αὐτοῦ Μαίανδρος προσηγορεύθη, καθὼς ἱστορεῖ Τιμόλαος ἐν αʹ Φρυγιακῶν. Μέμνηται δὲ τού των καὶ Ἀγαθοκλῆς ὁ Σάμιος ἐν τῇ Πεσσινουντίων πολιτείᾳ. Δημόστρατος δὲ ὁ Ἀπαμεὺς ἱστορίας μέμνηται τοιαύτης. Μαίανδρος ἀκμὴν στρατηγὸς χειροτονηθεὶς ἐξ ἐναντίας Πεσσινουντίων καὶ παρ´ ἐλπίδας τῆς νίκης ἐγκρατὴς γενόμενος, τὰ ἀναθήματα τῆς μητρὸς τῶν θεῶν διέδωκε τοῖς στρατιώταις· κατὰ δὲ πρόνοιαν τῆς θεᾶς τῶν σωφρονούντων λογισμῶν αἰφνιδίως ἀπαλλοτριωθεὶς, προσαπέκτεινεν τὴν γυναῖκα καὶ τὸν υἱόν· ὀλίγον δὲ σωφρονήσας καὶ εἰς μετάνοιαν ἐπὶ τοῖς πραχθεῖσι χωρήσας, ἑαυτὸν ἔβαλεν εἰς ποταμὸν, ὃς ἀπ´ αὐτοῦ Μαίανδρος προσωνομάσθη. Γεννᾶται δ´ ἐν αὐτῷ λίθος κατ´ ἀντίφρασιν Σώφρων καλούμενος, ὃν ἐὰν βάλῃς τινὸς εἰς κόλπον, ἐμμανὴς γίνεται καὶ φονεύει τινὰ τῶν συγγενῶν· ἐξιλασάμενος δὲ τὴν μητέρα τῶν θεῶν, ἀπαλλάσσεται τοῦ πάθους, καθὼς ἱστορεῖ Δημάρατος ἐν γʹ περὶ Ποταμῶν. Μέμνηται δὲ τούτων καὶ Ἀρχέλαος ἐν αʹ περὶ Λίθων. Παράκειται δ´ αὐτῷ ὄρος Σίπυλον τὴν προσηγορίαν ἔχον ἀπὸ Σιπύλου τοῦ Ἀγήνορος καὶ Διωξίππης παιδός. Οὗτος γὰρ μητροκτονήσας κατ´ ἄγνοιαν καὶ ὑπ´ Ἐρινύων οἰστρηλατηθεὶς, εἰς τὸ Κεραύνιον ὄρος ἦλθεν καὶ διὰ λύπης ὑπερβολὴν βρόχῳ τὸν βίον περιέγραψεν. Τὸ δὲ ὄρος κατὰ πρόνοιαν θεῶν ἀπ´ αὐτοῦ Σίπυλον ὠνομάσθη. Γεννᾶται δ´ ἐν αὐτῷ λίθος παρόμοιος κυλίνδρῳ, ὃν οἱ εὐσεβεῖς υἱοὶ ὅταν εὕρωσιν, ἐν τῷ τεμένει τῆς μητρὸς τῶν θεῶν τιθέασι καὶ οὐδέποτε χάριν ἀσεβείας ἁμαρτάνουσιν, ἀλλὰ φιλοπάτορες ὑπάρχουσι καὶ πρὸς τοὺς προσήκοντας συμπαθοῦσιν, ὡς ἱστορεῖ Ἀγαθαρχίδης ὁ Σάμιος ἐν δʹ περὶ Λίθων. Μέμνηται δὲ τούτων ἀκριβέστερον Δημάρατος ἐν δʹ Φρυγίας.

Traduction française :

[9] IX. LE MÉANDRE. Le Méandre, fleuve d'Asie, se nommait anciennement Anabénon, parce que entre tous les fleuves il est le seul qui, à commencer dès son origine, a un cours tellement sinueux, qu'il semble remonter vers sa source. Son nom actuel lui vient de Méandre, fils de Cercaphus et d'Anaxabie, lequel, ayant déclaré la guerre aux habitants de Pessinunte, promit à la mère des dieux, s'il revenait vainqueur, de lui sacrifier le premier qui se présenterait à lui pour le féliciter de sa victoire. Les personnes qui vinrent les premières à sa rencontre furent Archélaüs, son fils, sa mère et sa sœur. Méandre, lié par le vœu qu'il avait fait, les conduisit à l'autel, et immola ce qu'il avait de plus cher. Mais bientôt, au désespoir de leur perte, il se jeta dans le fleuve Anabénon, qui, depuis, fut appelé Méandre. Ce trait est rapporté par Timolaüs dans le premier livre de son histoire de Phrygie, et par Agathocle de Samos dans sa République de Pessinunte. Démostrate d'Apamée raconte autrement le fait. Méandre, général de l'expédition contre les habitants de Pessinunte, ayant, contre toute espérance, remporté la victoire, fit distribuer à ses soldats les offrandes consacrées à la mère des dieux. La déesse, pour le punir de ce sacrilège, lui ôta la raison, et, dans sa fureur, il tua sa femme et son fils. Bientôt après, revenu à son bon sens, et accablé de remords pour les meurtres qu'il avait commis, il se jeta dans le fleuve, qui prit le nom de Méandre. Il s'y trouve une pierre qu'on a nommée, par antiphrase, sophron. Si on la jette dans le sein de quelqu'un, il entre aussitôt en fureur et tue un de ses parents ; mais après avoir apaisé la mère des dieux, il est guéri de sa folie. (Voyez Démarate, au livre troisième des Fleuves. Archélaüs en parle aussi, dans son premier livre des Pierres.) Près de ce fleuve est le mont Sipyle, ainsi nommé de Sipylus, fils d'Agénor et de Dioxippe, lequel tua sa mère sans la connaître ; agité par les furies, en punition de ce meurtre, il alla sur le mont Céraunius, et il s'y pendit de désespoir. Les dieux voulurent que la montagne prît le nom de Sipyle. On y trouve une pierre semblable à un cylindre. Lorsque des enfants pieux la rencontrent, ils vont la porter dans le temple de la mère des dieux ; et dès lors ils ne commettent aucune impiété : ils chérissent leurs parents et aiment tous ceux qui leur sont unis par les liens du sang, comme le dit Agatharchide de Samos dans son quatrième livre des Pierres.





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Dernière mise à jour : 28/08/2008