HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Des noms des fleuves et des montagnes

κατεκρήμνισεν



Texte grec :

[4] ΓΑΓΓΗΣ Γάγγης ποταμός ἐστι τῆς Ἰνδίας, τὴν προσηγορίαν λαβὼν δι´ αἰτίαν τοιαύτην. Ἰνδῷ τις Καλαυρία νύμφη ἐγέννησεν υἱὸν κάλλει περίβλεπτον, τοὔνομα Γάγγην. Οὗτος καρηβαρήσας τῇ μητρὶ κατ´ ἄγνοιαν συνεγένετο. Τῇ δ´ ἐπιούσῃ τῶν ἡμερῶν παρὰ τῆς τροφοῦ μαθὼν τὴν ἀλήθειαν διὰ λύπης ὑπερβολὴν ἑαυτὸν ἔρριψεν εἰς ποταμὸν Χλιαρὸν καλούμενον, ὃς ἀπ´ αὐτοῦ Γάγγης μετωνομάσθη. Γεννᾶται δὲ ἐν αὐτῷ βοτάνη παραπλησία βουγλώσσῳ, ἣν λειοτριβοῦντες τὸν χυλὸν αὐτῆς τηροῦσιν, καὶ νυκτὸς βαθείας τοὺς φωλεοὺς τῶν τίγρεων περιρραίνουσιν· αἱ δὲ διὰ τὴν δύναμιν τῆς ἐκχυθείσης ὑγρασίας προχωρῆσαι μὴ δυνάμεναι θνήσκουσι, καθὼς ἱστορεῖ Καλλισθένης ἐν γʹ τῶν Κυνηγετικῶν. Παράκειται δὲ αὐτῷ ὄρος Ἀνατολὴ καλούμενον δι´ αἰτίαν τοιαύτην. Ἀναξιβίαν νύμφην Ἥλιος θεασάμενος χορείαις προσευκαιροῦσαν εἰς ἐπιθυμίαν αὐτῆς ἐνέπεσεν καὶ μὴ στέγων * τῶν ἐρώτων, ἐπεδίωκε τὴν προειρημένην βιάσασθαι βουλόμενος· ἡ δὲ περικατά ληπτος γενομένη κατέφυγεν ἐπὶ τὸ τῆς Ὀρθίας Ἀρτέμιδος τέμενος, ὅπερ ἦν ἐν ὄρει Κορύφη καλουμένῳ, καὶ ἀφανὴς ἐγένετο· κατόπιν δ´ ἀκολουθήσας ὁ θεὸς καὶ μηδαμοῦ τὴν ἀγαπωμένην εὑρὼν διὰ λύπης ὑπερβολὴν ἐκεῖθεν ἀνέτειλεν· οἱ δὲ ἐγχώριοι τὴν ἀκρώρειαν Ἀνατολὴν μετωνόμασαν ἀπὸ τοῦ συγκυρήματος, καθὼς ἱστορεῖ Καιμάρων ἐν δεκάτῳ Ἰνδικῶν.

Traduction française :

[4] IV. LE GANGE. Le Gange est un fleuve de l'Inde qui dut son nom au fait suivant. Une femme de Calaurie eut d'un Indien, son mari, un fils d'une beauté singulière, qui fut nommé Gangès, et qui, ayant perdu la raison dans l'ivresse, commit un inceste avec sa mère sans la connaître. Le lendemain, instruit par sa nourrice de ce qui s'était passé, il en eut une douleur si vive, qu'il se précipita dans le fleuve Chliarus, qui fut depuis appelé Gange. Il croît sur ses bords une plante semblable à la buglose. Les habitants la broient pour en exprimer le suc qu'ils conservent avec soin, et dont ils vont au milieu de la nuit frotter l'entrée des cavernes des tigres. Ces animaux, qui craignent l'effet de ce suc, n'osent pas sortir de leurs antres et s'y laissent mourir de faim, au rapport de Callisthène dans son troisième livre de la Chasse. Auprès du Gange est le mont Anatole ; voici l'origine de son nom. Le Soleil ayant vu une jeune fille nommée Anaxibia, qui se promenait dans la campagne, en devint amoureux; et ne pouvant réprimer sa passion, il la suivit dans le dessein de lui faire violence. La jeune fille, voyant qu'elle ne pouvait lui échapper, se réfugia dans le temple de Diane Orthienne, situé sur le mont Coryphe, et là elle disparut tout à coup. Le dieu, qui la suivait de près, ne l'apercevant plus, en fut si outré de douleur, qu'il se leva sur l'horizon à ce lieu même. Cette aventure fit que les gens du pays changèrent son premier nom en celui d'Anatolé. (Cémaron, dans le dixième livre de son histoire des Indes)





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Dernière mise à jour : 28/08/2008